Quelle série extraordinaire ! Tim Thomas l'a bien dit après la victoire des Bruins de Boston, ce fut une bataille de chaque seconde, tout le monde a tout donné et heureusement pour lui et ses coéquipiers, le Bon Dieu a décidé que les Bruins seraient vainqueurs.

Gagner un septième match en prolongation, ça dit tout.

Mais les Bruins ont été une bien meilleure équipe que le Canadien à cinq contre cinq. Ce sont les unités spéciales des Glorieux qui ont sauvé l'équipe montréalaise pendant la série. Encore hier, tous les buts du Canadien ont été marqués en avantage numérique, deux fois, et en désavantage. Tous les buts des Bruins l'ont été à cinq contre cinq.

Mais les unités spéciales doivent justement être la force d'une équipe dans le hockey moderne. Et Jacques Martin et ses assistants ont été supérieurs et de loin à Claude Julien et ses hommes dans ce grand duel de sept matchs.

Les Bruins avaient une meilleure équipe et c'est tout à l'honneur du Canadien qu'ils aient été poussés ainsi dans leurs retranchements. On a réalisé que la robustesse des Bruins finissait par ralentir leurs adversaires. Les Bruins ne sont pas battus, mais ils ont cogné à volonté les ailiers et les défenseurs du Canadien. L'absence de Max Pacciorety a fait mal au Tricolore, peut-être encore plus que celle d'Andrei Markov.

Chose certaine, à part les premières minutes de la prolongation, on a senti que les Bruins avaient plus de réserves, plus d'énergie. Tous ces coups et tous ces efforts ont fini par atteindre les gars de Jacques Martin.

Les défenseurs réguliers ont vieilli et Pierre Gauthier va devoir prendre des décisions pour reconstruire sa brigade défensive.

Le Canadien est éliminé, mais la situation est bien plus reluisante qu'après ses victoires de la saison dernière. L'organisation compte sur deux formidables jeunes en Carey Price et P.K. Subban et ces deux surdoués vont former la colonne vertébrale de l'équipe pour les six prochaines années.

Par ailleurs, on sait maintenant que Mike Cammallari est excellent quand il le désire vraiment, mais que Scott Gomez n'est plus capable d'augmenter la cadence. Compte tenu de la tranche salariale qu'il reçoit, il est devenu un facteur négatif chez le Canadien. Mais comment le refiler à quelqu'un d'autre ?

Le Canadien a perdu, mais Jacques Martin est sorti gagnant de cette saison difficile. Ses joueurs ont travaillé avec l'énergie du désespoir pendant presque toute la saison et surtout pendant les séries. À part Andrei Kostitsyn et Benoît Pouliot, personne n'a à rougir de ses efforts.

Les Bruins devront corriger plusieurs lacunes s'ils veulent aller plus loin dans les séries. D'abord, ils devront travailler, s'il n'est pas trop tard, sur leur avantage numérique. Et puis, ils devront apprendre à garder un plus haut taux de concentration pendant les 60 minutes d'un match. Michael Ryder a cassé les reins des Bruins en écopant d'une pénalité stupide en première période. Et un grand joueur comme Patrice Bergeron a juste pris un petit risque de trop à deux minutes et demie de la fin pour ouvrir la porte à P.K. Subban.

Les Bruins forment une bonne équipe, mais ils ne pourront pas aller plus loin sans une bonne attaque à cinq et ils devront doser leurs coups pour éviter les pénalités.

Par ailleurs, je savais que la parité dans la Ligue nationale était plus qu'un slogan de communication. J'avais choisi les Bruins, les Flyers de Philadelphie et le Lightning de Tampa Bay pour l'emporter en sept matchs. J'aurais pu me tromper les trois fois tellement les matchs ont été serrés.

Le Canadien est mort, vive les vainqueurs des séries.