Les Bruins de Boston ne méritaient pas de gagner, ils ont donc perdu. Et c'est ce soir à Boston que les deux équipes auront l'occasion de régler leur différend.

Le Canadien a marqué ses deux buts à cinq contre trois. C'est évident que c'est toujours un cadeau des arbitres, mais dans ce cas, le cadeau était mérité. Les deux fois, le Canadien a pu profiter d'un avantage de deux hommes de près de deux minutes. C'est donner une mitraillette à un tueur en série. Il y aura une victime et hier, les Bruins ont été victimes deux fois.

Cadeau mérité parce que la deuxième punition était méritée et ne laissait pas grand place à l'interprétation des arbitres.

Dans une série aussi serrée, c'est presque impossible de gagner un match en subissant pareilles pénalités.

De plus, quand les arbitres, qui ont connu un très mauvais match, ont donné un avantage numérique aux Bruins, c'est le Canadien qu'ils aidaient tellement le jeu de puissance de Boston est nul depuis le début de la série. Les Bruins sont plus dangereux à forces égales qu'à cinq contre quatre.

Le Canadien méritait cette victoire. Les pénalités ne sont pas de son ressort. Si l'adversaire manque de concentration et de jugement, c'est tant mieux. Les vétérans, que ce soit Cammallari, Gionta, Plekanek, Gill ou Hamrlik, ou les jeunes, P.K. Subban et Carey Price, ont fait ce qu'il fallait pour gagner.

Le danger, c'est que ces piliers de l'équipe soient encore fatigués ce soir à Boston. La plupart ont joué plus de 25 minutes et moins de 21 heures pour se reposer et récupérer, ce n'est pas beaucoup. Remarquez que les joueurs-clés des Bruins ont dépensé beaucoup d'énergie eux aussi à tuer les mauvaises pénalités de leurs coéquipiers. En tous les cas, Milan Lucic ne sera pas trop fatigué, on ne l'a pas trop vu. Réussir à se faire expulser d'un match aussi important quand on est le meilleur marqueur de l'équipe est une connerie incommensurable. Sur ce jeu, les arbitres ont été sévères... mais ils ont eu raison.

Les Glorieux ont donc couché à Boston hier soir. Ils avaient raison d'apporter leur petite valise avant le match. Un septième match à Boston ne devrait pas faire peur à l'organisation. En 2004, José Théodore avait lessivé les Bruins 2-0 à Boston et en 2008, c'était au tour de Carey Price de passer le pinceau aux Bruins.

Jamais deux sans trois?

Tom Tom, le plus grand partisan des Bruins

Tom Tom a quatre ans et demi. C'est le plus grand partisan des Bruins de Boston sur la terre. Et sans doute dans le système solaire et peut-être dans la Voie lactée. Encore plus que Claude Poirier.

L'autre soir, pendant que tout le monde était à la table au restaurant, Tom Tom est venu me voir. Puis, avec ses grands yeux noirs bien plantés dans les miens, il m'a demandé: «Est-ce que tu les aimes, toi, les Bruins de Boston?»

Bien sûr que je les aime beaucoup, les Bruins. Comme j'aime le Canadien et le Lightning. Je trouve que Tim Thomas est très gentil, que Zdeno Chara est un bon capitaine et une belle personne et que Patrice Bergeron est un fier compétiteur.

Le regard vif de Tom Tom s'est illuminé encore plus. Faut dire que Patrice Bergeron est son «ami». Et qu'il a eu l'occasion de se faire photographier avec lui.

Tom Tom n'a que quatre ans et demi, mais il a déjà vu jouer ses Bruins une quinzaine de fois. À Boston, quatre fois. Au Centre Bell, six fois. Puis, il les a vus avec son père Felipe à Ottawa et à Sunrise, en Floride.

«Tom Tom a découvert les Bruins quand je suis allé faire mon MBA à Babson College, l'université fréquentée par Geoff Molson, raconte le papa du plus grand fan au monde. Il avait 1 an quand la famille s'est installée à Boston pour 14 mois. Je l'emmenais visiter le Fenway Park et le Garden et je lui parlais des Red Sox et des Bruins. Son éveil aux sports s'est fait à cet âge. Depuis, il n'a jamais cessé de se passionner pour le hockey, la crosse et le baseball.»

Tom Tom, devenu un bon joueur de tennis chez les moins de 5 ans, a toujours un instrument de sport dans les mains. Ou un ballon au pied. Mais son coeur revient toujours aux Bruins.

Quand Patrice Bergeron a subi une commotion cérébrale, papa a dû expliquer à son fils que parfois, des accidents se produisaient. Mais qu'il fallait admirer le courage de Bergeron qui a lutté pour se remettre et revenir au jeu.

C'est la mise en échec de Zdeno Chara contre Max Pacioretty qui a causé le plus de problèmes à papa Felipe: «Tom Tom était bien déçu. Il ne comprenait pas trop comment Zdeno Chara, qu'il aime beaucoup, avait fait mal à Pacioretty comme on avait fait mal à son ami Patrice Bergeron. Je lui ai expliqué que Chara était un bon capitaine et un protecteur de ses coéquipiers, mais que parfois, même un bon capitaine peut manquer de jugement. Tom Tom a réfléchi à tout ça pendant quelques jours et a fini par retrouver intact son amour des Bruins.»

L'autre soir, il avait son chandail des Bruins et sa casquette des Red Sox. Mais si jamais les Nordiques reviennent à Québec, que va donc faire son grand-père pour le ramener dans le giron bleu?

Photo: collaboration spéciale

Tom Tom a seulement quatre ans et demi. Mais il a déjà vu jouer «ses» Bruins 15 fois. Et bien sûr qu'il aime Patrice Bergeron.