Richard Martin n'est plus. Il était le deuxième membre de la fameuse «French Connection», le troisième étant René Robert. Quant au Parrain, c'était Gilbert Perreault.

Richard Martin aura fait douter les dirigeants du Canadien au début des années 70. Pendant que Guy Lafleur tardait à débloquer sous la férule de Scotty Bowman, Richard Martin marquait 44 buts à sa première saison, après avoir été repêché en 1971. Avec Perreault au centre pour transporter le disque, Martin était un marqueur foudroyant. Il tirait avec férocité et précision, et il est devenu un marqueur de 50 buts et un des meilleurs, sinon le meilleur, ailier gauche de la Ligue nationale.

Le maître à penser derrière la carrière de Richard Martin et de tous ces grands joueurs francophones des Sabres, une équipe d'expansion de 1970, était Punch Imlach. Il était entraîneur et directeur général avec un mandat très clair: remplir l'aréna à Buffalo. Il avait donc besoin d'une équipe spectaculaire.

Avec Gerry Desjardins devant le filet, Jocelyn Guèvremont à la défense avec Larry Carrière et avec sa filière française à l'avant, Imlach s'était donné ce qu'il voulait. Une équipe explosive.

Il avait découvert le Québec en étant coach et patron des As de Québec de la Ligue senior. C'est lui qui fut le plus grand promoteur de Jean Béliveau. C'était un homme affable.

Richard Martin fut membre d'un des trios les plus célèbres de l'histoire du hockey. Il y eut la ligne du Punch à Montréal, (Lach-Richard-Blake) la «Production Line» à Detroit, (Howe-Lindsay-Abel) la «Uke Line» (Bucyk-Horvath-Stasiuk) à Boston, mais la «French Connection» est sans doute le seul trio de la LNH à avoir ainsi honoré de grands bandits de la mafia internationale. La «French Connection» désignait la filière française qui faisait l'importation de l'héroïne en Occident.

Richard Martin était souvent discret, cachant dans sa moustache le rire qu'il ne pouvait retenir et était un gars capable de se tenir debout quand la tempête se levait pendant les séries éliminatoires.

Et puisqu'on parle souvent de commotions cérébrales ces jours-ci, Martin a subi une horrible blessure à la tête pendant un match et il est tombé en convulsions sur la patinoire. Par la suite, on a commencé à porter le casque protecteur dans la Ligue nationale...