Patrick Roy n'aura pu s'empêcher de décocher un premier coup à Guy Carbonneau avant même que l'autobus des Saguenéens de Chicoutimi n'arrive à Québec pour le match contre les Remparts, ce soir.

Roy, le coach, n'a évidemment rien contre Carbonneau. Mais Roy, le père, n'a pas encore digéré que Carbo ait été solidaire de son organisation et du bon sens dans le hockey junior dans les tristes événements provoqués par ses fils Jonathan et Frédéric.

On se rappelle les incidents disgracieux impliquant Jonathan Roy qui avait traversé la patinoire pour aller agresser le gardien Bobby Nadeau. À l'époque, Carbo avait tenté de calmer le jeu chez ses associés, mais ça n'avait pas suffi aux yeux de Roy: «Je ne veux pas parler des histoires de Jonathan», m'a-t-il dit la semaine dernière quand je l'ai appelé pour préparer un article. Après un long silence, il a ajouté: «Chose certaine, moi, j'aurais aidé mon chum Carbo plus que lui l'a fait avec moi. C'est tout ce que j'ai à dire», a lâché Roy.

Mais plus le match approche et plus Patrick Roy a de la difficulté à se contenir. Il a encore sur le coeur la position de Guy Carbonneau sur le comportement de son autre fils, Frédéric, qui s'est fait suspendre avec raison par le commissaire Gilles Courteau. Roy ne semble pas accepter que Carbo, comme président des Saguenéens de Chicoutimi, a le devoir de protéger les jeunes joueurs que les parents confient aux dirigeants de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Plus, il ne semble pas conscient que Carbo en agissant ainsi est conforme à ses propres convictions. Guy Carbonneau, coach du Canadien, a dirigé ses équipes en respectant un même principe. Le hockey est un beau sport qui doit demeurer différent de la boxe ou du matraquage policier.

D'ailleurs, Patrick Roy, coach et directeur général des Remparts, est un modèle. Il veille sur ses joueurs, sur leurs études et sur leur comportement. Et je suis convaincu que Roy fera preuve de plus de retenue et d'un plus grand recul quand il n'aura pas à protéger et à couver ses propres fils.

Je comprends que l'instinct paternel pèse lourd sur les rancunes ou les états d'âme de Patrick Roy. Mais bien honnêtement, Guy Carbonneau, président d'une organisation sportive responsable de la sécurité et de la formation de jeunes hommes souvent mineurs, n'a fait que son devoir. Quelqu'un devrait l'expliquer au père de Jonathan et de Frédéric.

Ce serait dommage qu'on tombe dans le vaudeville tant à Québec qu'à Chicoutimi.

Y a déjà les mises en demeure et les prières...

DANS LE CALEPIN Il y a de ces petites histoires qui me rendent de bonne humeur toute la journée. François Castonguay, président d'Uniprix, a bien des chats à fouetter, on en conviendra. Pourtant, hier matin, il remuait ciel et terre pour rendre encore plus belle la soirée d'une douzaine d'enfants déshérités qui profiteraient d'une loge pour le match contre les Bruins de Boston, hier soir: «Penses-tu qu'un joueur blessé pourrait venir les rencontrer? Ils seraient fous de joie, ils en rêveraient», m'a-t-il demandé. Je lui ai conseillé d'appeler qui de droit au Centre Bell pour voir si c'était possible d'arranger quelque chose. J'aime quand une douzaine d'enfants moins nantis deviennent la priorité d'un président de compagnie. Quand bien même ce serait pour une heure ou deux.