Il était sept heures moins quart, hier soir, quand le commissaire de la Ligue nationale, Gary Bettman, et le maire de Québec, Régis Labeaume, ont enfin pu se parler.

M.Labeaume avait tenté de joindre Bettman à trois reprises dans l'après-midi, le commissaire l'avait rappelé mais les deux hommes se rataient à tour de rôle.

Finalement, M.Labeaume s'est rendu à un souper spaghetti à l'école Saint-Yves de Sainte-Foy avec sa fille, sa femme, sa belle-soeur et des amis. Son téléphone a sonné. C'était Bettman.

Comme il y avait beaucoup de bruit, Labeaume est allé se réfugier dans les toilettes pour pouvoir discuter avec M.Bettman. Les deux hommes s'appellent par leur titre «monsieur le commissaire» et «monsieur le maire» et ont convenu que le maire Labeaume se rendrait dans les prochains jours à New York au bureau de Bettman: «Je veux simplement lui montrer l'échéancier et lui montrer ce que sera le nouvel amphithéâtre. Ma responsabilité s'arrêtera là vis-à-vis la Ligue et je n'agis pas ainsi pour mettre davantage de pression sur lui. Et je le lui ai dit. L'acquisition si possible d'une équipe de la Ligue nationale, ce sera l'affaire du privé. Mais au moins, tous les éléments sont maintenant en place», a noté le maire Labeaume en soirée.

Ce fut une journée fertile en émotions pour le maire de Québec. Le maire avait présenté son projet lors de la dernière campagne électorale en disant aux électeurs ce qu'il ferait. Il a été élu avec 80% des votes. La démocratie en Occident n'est pas fondée sur les sondages ou sur les tempêtes médiatiques soulevées par les groupes de pression, mais sur le résultat des élections. Surtout quand les données et les résultats sont clairs.

Le maire Labeaume s'est mis dans une situation idéale pour négocier avec le privé. Quand on analyse l'ensemble de l'affaire, on réalise que Quebecor devra sans doute bonifier son offre pour enlever le morceau et foncer à New York pour convaincre le commissaire Bettman d'autoriser un transfert d'équipe à Québec. Les autres offres que le maire Labeaume a sur sa table de travail ont le danger d'être défensives. Elles pourraient viser à protéger le monopole du Canadien et de son réseau de télévision au détriment d'une équipe de la LNH à Québec.

Par ailleurs, certains ont repris la chanson désespérante du Québec. On veut des lits d'hôpital, pas un Colisée. Tout au Québec devrait être mesuré en lits d'hôpital. Heureusement, le premier ministre Jean Charest, qui a été très bon hier, a compris quelle était l'importance d'un édifice aussi fonctionnel pour une capitale nationale. J'en connais une qui devait être fière de son premier ministre.

Une société a des besoins qui sont complexes et qui ne sont pas que la santé, l'éducation et l'aide sociale. Il y a les égoûts et les routes et il y a les infrastructures pour la culture et le sport. Il y a des investissements qui doivent être faits pour préserver l'essentiel, c'est-à-dire la santé et l'éducation. Mais il y a aussi des investissements qui doivent servir à améliorer la qualité de la vie des citoyens qui, pour certains, donnent la moitié de leurs revenus à l'État. Un amphithéâtre rejoint ces objectifs. Tout en produisant d'autres revenus qui vont servir... aux nouveaux lits d'hôpital. Sinon, il n'y aurait pas de Place des Arts, pas de Quartier des spectacles, pas d'opéra, pas de cinéma québécois, pas de télévision autre que des shows de chaises. Et on attendrait que l'échangeur Turcot tombe avant de faire quoi que ce soit. Un échangeur, c'est combien de lits d'hôpital?

Même le fédéral est gagnant. Juste à penser que les investissements de400 millions requis pour construire le nouveau Colisée vont faire tomber plus de 50 millions directement dans les coffres du fédéral en impôts et en TPS. Sans que Mme Verner et ses sbires aient fait quoi que ce soit pour aider le projet. Sont brillants pas pour rire! Ramassent le cash et rient jusqu'à la banque.

La police montée!

Le Canadien s'est fait tabasser à Boston. Ça arrive dans une saison. Surtout dans une ligue dirigée par un borné comme Colin Campbell, dont le fils a justement cogné comme un demeuré criminel sur un joueur du Canadien qui ne se défendait plus.

Mais quand bien même on irait chercher un autre Georges Laraque pour l'asseoir sur le banc pendant 56 minutes, ça changerait quoi?

Le Canadien a connu sa meilleure saison quand Guy Carbonneau a prôné le concept du team toughness. Quand un joueur mangeait un mauvais coup, il encaissait, serrait les dents et laissait l'avantage numérique régler le compte des méchants.

Puis, Bob Gainey a ruiné ce concept en imposant Laraque à Carbo. Les chantres de la radio criaient que tous les joueurs du Canadien venaient de grandir de deux pouces avec l'acquisition de Laraque.

Voilà que ça hurle encore. Ils veulent quoi? Que Jacques Martin trouve un gorille à patins pour protéger Gionta et Gomez?

Pourquoi ne pas embaucher une police montée? L'uniforme est déjà rouge et pas besoin d'installer le cheval sur le banc...