Parfois, le Canadien et surtout l'Organisation sont difficiles à aimer. On se fout souvent des partisans et des médias mais comme les gens en redemandent, on s'en tire sans coup férir.

Mais parfois, aussi, cette équipe et les hommes qui la forment sont admirables. Je sais que les blessures et les rhumes font partie de la vie d'une équipe. Mais des fois, on dirait que ça tombe sur la Flanelle comme un coup de masse.

Le Canadien ne cesse de subir blessures et grippes sans se plaindre et sans plier l'échine. Mardi soir à Buffalo, c'était admirable de le voir tenir tête aux Sabres malgré l'absence de deux étoiles et trois joueurs réguliers. On oublie parfois que Jacques Martin est déjà privé d'Andrei Markov et de Josh Gorges pour le reste de la saison. Et contre les Sabres, quand Mike Cammalleri est tombé, victime d'une luxation de l'épaule gauche, et que Max Pacioretty a eu une côte fracturée et qu'on a sans doute craint un pneumothorax, la situation devenait extrêmement difficile. Surtout que Benoît Pouliot était retenu sur la touche par la grippe.

Comme c'est arrivé souvent depuis deux ans, les hommes de Jacques Martin ont serré les rangs. Ils ont joué encore plus dans les limites du système défensif que leur impose le coach et ont poussé les Sabres jusqu'à la prolongation.

Et n'eût été une pénalité stupide de Scott Gomez, les Glorieux auraient eu de meilleures chances de gagner. Ce même Gomez trouve P.K. Subban est trop démonstratif. Le jeune Subban pourrait rappeler à l'Homme de 8 millions qu'une règle vieille comme le hockey exige qu'on ne riposte pas à une vacherie de l'adversaire sous les yeux d'un arbitre. Mais Gomez est encore «jeune», il va finir par comprendre si on lui explique longtemps.

Le prochain mois sera pénible. Le congé du match des Étoiles va donner un répit au club, mais il faudra quand même colmater les brèches. Les Bulldogs de Hamilton vont être mis à contribution et peut-être que Pierre Gauthier va tenter d'acheter un joueur d'une équipe déjà exclue des séries éliminatoires.

Mais si le Canadien se retrouve encore en bonne posture pour les séries, il peut dire merci à Claude Poirier et à ses Bruins de Boston. Les deux défaites subies par les Hurricanes de la Caroline aux dépens des Bruins vont faire très mal. C'est le cas de le dire, on sentait le vent souffler dans le dos du Canadien... mais la tempête s'est calmée au cours des trois derniers jours.

Engagement communautaire

Et puisque je parle de l'admiration que l'équipe mérite depuis quelques semaines, on pourrait également souligner que le Canadien, comme institution, vient d'investir un million dans la communauté montréalaise.

On s'est engagé pour 500 000$ auprès de la fondation de l'athlète de l'excellence à raison de100 000$ par année et on a inauguré la troisième patinoire communautaire à Verdun. Une belle glace artificielle de la grandeur d'une patinoire de la Ligue nationale.

Certains cyniques diront que ces dons et ces investissements communautaires servent à rehausser l'image du Canadien et de Geoff Molson. À ces pisse-vinaigre, je dirai que j'espère bien que le Canadien y tire son profit. Avec un building plein à craquer à chaque match et une télévision qui cartonne à 800 000 téléspectateurs, le Canadien est une machine à pomper le fric. L'équipe n'a pas à offrir ces bourses ou ces patinoires pour être aimée.

Et les centaines et milliers de jeunes qui profitent de ces patinoires se foutent pas mal que l'image de Geoff Molson soit ennoblie. Ce qui compte pour eux, c'est l'air frais, la glace, le plaisir et la joie.

Bravo.

DANS LE CALEPIN Richard St-Cyr travaille fort à préparer son grand festival du hockey qui aura lieu à Québec pendant le Carnaval. On va jouer au hockey de 10 façons. Des matchs sur des patinoires sur les plaines d'Abraham, du hockey bottines, du hockey électronique... tout... sauf malheureusement le bandy, l'ancêtre du hockey soviétique qui se jouait à 11 ou 12 sur un terrain de soccer. Pas surprenant qu'ils aient su patiner. On attend plus de 600 joueurs et on peut s'inscrire sur le site internet de l'événement.