La dernière nouvelle concernant le Colisée de Québec a dû rassurer des dizaines de milliers d'amateurs qui rêvent d'un retour des Nordiques dans la capitale. Il semble, selon TVA, que Régis Labeaume annoncerait le 21 décembre que, fédéral ou pas, il va de l'avant dans la construction du nouveau Colisée.

Si jamais on se rend jusqu'à cette extrémité, j'espère seulement que Josée Verner, la ministre responsable de la région de Québec dans le gouvernement Harper, aura la décence de payer ses tickets quand elle se rendra assister à un spectacle dans le nouvel amphithéâtre avec son collègue Christian Paradis.

De toute façon, la question ne devrait même pas se poser. Compte tenu du temps nécessaire pour construire le Colisée, Josée Verner et Christian Paradis seront déjà retournés à leur pratique professionnelle puisqu'ils auront été bottés de leur circonscription par les électeurs.

J'étais à Québec lundi après-midi quand la nouvelle parue sur Cyberpresse a été reprise par les radios de la ville. On disait que tout indiquait que les conservateurs refuseraient d'aider Québec à construire son édifice. Les rêves d'une équipe dans la Ligue nationale, de la présentation de grands spectacles internationaux, de l'établissement d'un palais des congrès capable de faire de la business avec les autres grandes villes du monde, s'écroulaient à mesure qu'on reprenait l'article de Joël-Denis Bellavance. La déception et la frustration étaient palpables. Et les démentis en début de soirée du bureau du premier ministre n'arrivaient pas à calmer cette déception. Cette frustration et ce début de colère.

On a bien senti que, de toute façon, Québec serait sacrifié pour apaiser le mécontentement des gens de l'Alberta qui se voyaient refuser 700 millions pour organiser une exposition à Edmonton. La claque dans la face d'Edmonton n'était plus si grave si Québec se faisait botter le derrière. C'est le Canada. Écraser du frenchy fait partie d'une thérapie collective.

Et puis, les gens qui s'intéressent à la politique, surtout la politique sale, savaient bien qu'au mieux, le gouvernement Harper venait de lancer un ballon. Les Québécois, tenus dans l'incertitude, évacueraient déjà une partie de leur colère et dans quelques mois, quand Harper confirmera la nouvelle de Cyberpresse, ils seront déjà habitués à manger leur gruau à l'eau.

Pourtant, le dossier de Québec n'a rien à voir avec celui d'Edmonton. C'est une infrastructure bâtie pour la communauté comme la Place des Arts ou la salle de l'Orchestre symphonique. Mais Harper a décidé de faire payer les bouderies trop favorables au Bloc Québécois.

Si le gouvernement Charest maintient sa proposition de financer 45% du nouveau Colisée, avec l'argent de la Ville et en espérant un investissement de 60 millions du privé pour acheter le nom de l'édifice pour 20 ou 25 ans, une taxe spéciale pourrait temporairement tirer Régis Labeaume du piège tendu par Harper. Ce serait une question de trois ou quatre ans. Parce qu'il va sans dire qu'à la prochaine campagne électorale, le maire de Québec va pouvoir compter sur un engagement de Denis Coderre et des libéraux à financer en partie le nouveau Colisée. Dans trois ans, il n'y aura plus un seul conservateur dans la région de Québec; ça pourrait être assez pour porter les libéraux au pouvoir.

Malgré le scandale des commandites et malgré l'impopularité du chef libéral. Mais que voulez-vous que les gens de Québec fassent? Ils ont beau quêter leur propre argent envoyé à Ottawa sous forme d'impôts et de taxes, ils sont soumis à la volonté du fédéral. Ils ne décident rien... sauf où placer leur «x» sur un bulletin de vote.

Dans le fond, ç'aurait pu être plus simple. Au lieu de dépenser 1 milliard pour la sécurité au sommet du G20 de Toronto, Stephen Harper aurait pu régler la note avec 600 millions et se garder une petite gêne. Me semble qu'avec 600 millions, la police aurait pu faire des heures supplémentaires quand même pendant la semaine. Non?

Gomez dort au gaz

Mais parlons hockey sur la glace. En fin de première période lundi, le Canadien menait 2-0 et les choses allaient bien.

Puis, malgré le brio de Carey Price, les Flyers de Philadelphie ont fini par imposer leur style plus robuste et à prendre le contrôle du match. Vous le savez, ils ont gagné 3-2. Et vous le savez également, Scott Gomez a encore disputé un match très moyen.

Autrement dit, si Gomez ne privait pas le Canadien d'un autre joueur de qualité par son salaire de 8 millions (équivalent de 7,4 millions sur la masse salariale de l'équipe), les fans seraient plus tolérants. Un joueur qui connaît un début de saison difficile, on en a déjà connu chez le Canadien. De plus, l'équipe a une bonne fiche et continue de gagner régulièrement. Jacques Martin fait un travail colossal malgré le handicap que constitue le jeu de Gomez.

Il faut tout juste espérer que notre multimillionnaire se remette en marche. Si le Canadien se débrouille bien sans lui, ça devrait être encore meilleur quand il va retrouver sa touche. Ce n'est pas un marqueur naturel, mais Gomez est un bon fabricant de jeu. En temps normal.

Curieusement, c'est Guy Lafleur qui s'est permis de lui donner un conseil. «Arrête de toujours faire le même jeu dans la zone adverse. Lance. Plus tu vas lancer, plus tu vas surprendre la défense et le gardien et plus l'opposition va hésiter quand tu vas être en possession de la rondelle», lui a dit Lafleur.

Pourquoi ce conseil? J'ai posé la question à Lafleur. «Tout ça, c'est une question de confiance. Gomez a perdu confiance et dans ce temps-là, tu veux toujours passer la rondelle à un coéquipier. Je le sais, ça m'est déjà arrivé».

Si Lafleur le dit... Gomez devrait le faire!