La meilleure recrue des dernières semaines dans le hockey à Montréal n'est pas P.K. Subban. C'est une recrue grisonnante, dans la cinquantaine, et en bonne forme.

RDS et CKAC ont frappé dans le mille en offrant leurs ondes à Mario Tremblay.

À RDS, même s'il a moins de temps pour livrer ses impressions et ses commentaires, Tremblay le fait avec un esprit de synthèse qui n'est pas donné à tous. Et à L'antichambre, il est détendu et se permet des critiques pointues qui détonnent avec la complaisance dégoulinante de trop de participations.

Mais c'est à la radio que Mario Tremblay donne le meilleur de lui-même. Je l'écoutais hier midi avec Mario Langlois et son analyse et ses commentaires m'ont éclairé sur certains aspects du match que j'avais négligés. Et comme Mario Langlois est un maître derrière le micro et que le Bleuet a du temps à revendre, ça donne une demi-heure de radio haut de gamme. Et passionnante.

Mais cette assurance et cette compétence s'expliquent. Mario Tremblay a toujours été intelligent et a toujours eu du caractère. Il a déjà passé 10 ans derrière un micro à Radio-Canada ou à CJMS et a appris tous les rouages du métier et les pièges qu'il faut éviter en français.

Mais depuis, il a été coach du Canadien, dépisteur chez les professionnels, assistant avec le Wild du Minnesota et avec les Devils du New Jersey.

Ça lui donne une connaissance en profondeur des deux associations. Qui donc au Québec peut se vanter de connaître au moins aussi bien les joueurs de l'Ouest que ceux de l'Est? De plus, quand on vit jour et nuit avec Jacques Lemaire, une des grandes têtes de hockey de l'ère moderne, on apprend non seulement la stratégie du jeu, mais connaissant Lemaire, on plonge dans le psychisme des joueurs pour mieux trouver leurs rouages et leurs déclics de motivation. D'ailleurs, sans que ça paraisse trop, Mario est passé de la stratégie à la psychologie avec Mario Langlois et l'une complétait l'autre. Du bonbon.

«Quand on regarde ce que Mario Tremblay apporte comme bagage dans son travail à CKAC, on n'est pas surpris de la qualité de sa performance», soulignait hier Michel Tremblay, le patron de CKAC et vieux compère de Mario dans le temps de CJMS.

«Il a signé un contrat de trois ans avec la station, mais en réalité, il sera chez nous tant qu'il va y être heureux et que ça va le tenter», d'ajouter le patron.

Si c'était passionnant de suivre la conversation entre Mario Langlois et Mario Tremblay à CKAC, c'était proprement ahurissant de tenter de s'y retrouver dans le délire d'un des Dupont(d) en compagnie de Bernard Brisset une heure plus tôt. Mon collègue Mathias Brunet et votre humble serviteur étaient au centre des vagues névrotiques. C'était divertissant.

Une brillante défaite

Le Canadien a perdu 3-2 contre les Maple Leafs de Toronto, jeudi soir. C'est la nouvelle brute. Mais c'est une défaite qui a montré de belles choses. D'abord, Lars Eller a bien joué. Ce gaillard a du talent et ne craint pas le trafic. Tous les partisans du Canadien qui ont eu le coeur brisé lors de la transaction de Jaroslav Halak vont se sentir moins arnaqués. Et P.K. Subban va vite devenir un des excellents joueurs de défense de la Ligue nationale. Ça ne prendra pas trois ans. Juste un peu d'expérience, un peu plus de discipline et il va rejoindre Andrei Markov comme leader de la défense.

Le match s'est joué devant le but. Dans ces rencontres serrées qui se jouent par un but, ce sont les gardiens qui font la différence. Ce n'est pas la faute de Carey Price si le Canadien a perdu, mais c'est grâce à Jean-Sébastien Giguère si les Leafs ont gagné. Il ne faudrait pas que cette phrase soit vraie trop souvent cette saison, on en conviendra.

Platon, Aristote et Price

Je pleurerais. Le menu est alléchant. Le hockey et la philosophie. Et ces conférences sont présentées à la Grande Bibliothèque à compter de mercredi, le 13 octobre... soir de la visite du Lightning de Tampa Bay au Centre Bell.

Le sujet me plaisait: «De Crosby... à Platon... et le but!» J'avais des questions à poser concernant Platon et sa relation avec Socrate. Auteur d'une phrase méconnue: Un homme est soit célibataire soit... philosophe! Réfléchissez et quand vous aurez trouvé, écrivez à Louise Deschâtelets pour savoir ce qu'elle en pense.

Je vais également devoir rater les deux conférences suivantes, dont celle intitulée «Un sport, deux solitudes» présentée le 10 novembre. Mais je serai là pour le 24 novembre. Le sujet sera «La religion du Canadien».

Si le Canadien est une religion, je présume que je devrai lire l'Évangile selon François avec des yeux différents. Ou les Actes des apôtres écrits par Marc Antoine.

Le Canadien mène à tout à condition qu'on en sorte.

Réservez-moi une place, Mme Lengellé.