Je regardais Kim Clijsters s'écrouler dans les deux derniers sets de son match contre Vera Zvonareva et je me disais que les fanas des gros noms bien médiatisés et du jet-set devaient être catastrophés. Pauvre Clijsters qui a fait son possible avec une vilaine blessure mais qui ne pouvait rivaliser en étant diminuée contre une aussi bonne joueuse.

Mais honnêtement, les vrais amateurs de tennis, ceux pour qui la Coupe Rogers est un grand buffet ouvert à tous, n'étaient pas déçus du tout. Bien sûr, ils perdaient une belle maman blonde qui a gagné le US Open l'an dernier mais ils gagnaient une joueuse qui avait été meilleure hier. Et qui avait les qualités nécessaires pour disputer une solide demi-finale.

Un tournoi de tennis aussi relevé que celui des Internationaux du Canada ne peut jamais garantir que les numéros un et deux vont s'affronter en finale. C'est arrivé dans le passé qu'on vive de ces finales de rêve. Pete Sampras contre André Agassi il y a quelques années. Mais on a eu droit à des finales d'illustres inconnus qui surent donner un grand spectacle. Un bon match de tennis, c'est un bon match de tennis même si Serena Williams n'est pas à un bout du court.

D'ailleurs, Williams vient d'annoncer qu'elle devra faire impasse sur les Internationaux des États-Unis à cause de sa blessure à un pied subie après Wimbledon. Elle n'a pas snobé Montréal et certaines langues méchantes lui doivent des excuses.

Soit dit en passant, on aurait pu avoir une finale entre les première et deuxième joueuses au monde. Ce n'est pas de la faute des organisateurs ou des fans si la première mondiale Jelena Jankovic s'est fait sortir prématurément du tournoi plus tôt cette semaine. Et dans le tennis féminin plus que chez les hommes, il ne faut pas oublier que les gros noms ne sont pas nécessairement les meilleures joueuses. Il y a la beauté, le glamour, les revues de mode, les frasques qui entrent en ligne de compte. Le plus bel exemple étant Anna Kournikova. Si Caroline Wozniacki est deuxième au monde, elle est quand même moins célèbre que Maria Sharapova ou Venus Williams qui sont derrière elle dans le classement WTA.

Autrement dit, une finale avec Sharapova va faire passer des frissons à François Castonguay dans sa loge dimanche mais ce ne sera pas nécessairement le cas d'une finale avec Zvonareva. C'est que François qui a donné son nom au stade Uniprix connaît son tennis une semaine par année. Ce n'est pas le cas des fidèles qui achètent leurs billets pour la Coupe Rogers.

J'aime cent fois mieux un tournoi comme celui de cette année avec ses surprises et ses matchs acharnés disputés par des top 15 que les tournois du passé qui se terminaient toujours avec Steffi Graf en finale suivie quelques années plus tard par Monica Seles. J'écris ces lignes vendredi avant le match de Wozniacki et je ne suis pas certain du tout de sa victoire. C'est ça, la vraie progression du tennis féminin.

Anthony Calvillo...

Une mauvaise et une bonne nouvelle chez les Alouettes. La mauvaise, c'est la blessure au sternum subie par Anthony Calvillo. Ce genre de blessure est douloureuse et le geste de lancer un ballon exerce une énorme pression sur la cage thoracique. Il faut espérer que Calvillo guérisse vite parce que c'est le quart qui fait la différence année après année chez les Alouettes.

La bonne, c'est que Wes Smith, le fils de Larry Smith, a quitté l'organisation. Il occupait un poste de direction aux ventes et selon des informations que je détenais depuis plus de 18 mois, c'était très lourd dans son entourage de travail immédiat. Dans un autre contexte qu'une organisation présidée par son père, le jeune homme saura mieux se faire valoir.

Guy Lafleur... et le sens de l'histoire...

J'ai reçu quelques courriels de «jeunes» de moins de 40 ans. Des gars dans la trentaine. Ils n'ont pas vu jouer Guy Lafleur et ils soutiennent donc qu'on fait un gros plat pour rien avec Guy Lafleur. Évidemment, ils sont de cette génération qui n'a pas reçu de cours d'histoire à l'école et pour qui Pierre Laporte est un pont à Québec et Jean Lesage, une autoroute. Avant eux et leur nombril, il n'y a pas eu de René Lévesque, pas de Maurice Duplessis, pas de Révolution tranquille, pas de crise d'Octobre et à peine une crise d'Oka. Ils viennent tout juste d'inventer le monde. L'histoire du Canadien commence donc avec Mike Ribeiro. Et René Angélil est venu au monde à 40 ans!

DANS LE CALEPIN Que devrait faire Chantal Fontaine? To be or not to be?