D'abord, les félicitations qui s'imposent. À Washington, dans un édifice rempli à capacité de partisans portant des chandails rouges aux couleurs des Capitals, affrontant la meilleure équipe de la Ligue nationale, le Canadien l'a emporté 2-1.

Félicitations à Hal Gill, à Mike Cammalleri et surtout à Jaroslav Halak. Le Slovaque a été solide, calme et intimidant devant son but. Il a arrêté en particulier un tir d'Alexander Semin en troisième période qui a sauvé la victoire des Glorieux.

 

En tous les cas, personne ne pourra accuser Jacques Martin de ne pas avoir préparé soigneusement son équipe. Ses joueurs ont sauté sur la glace avec détermination et se sont imposés.

Quand je suis arrivé au Verizon Center vers cinq heures hier après-midi, les joueurs du Canadien défilaient vers leur vestiaire. Les visages étaient sérieux, pas trop stressés, il n'y avait pas de sourire. Les vétérans Cammalleri et Scott Gomez fermaient la marche. Ces gars-là savaient qu'ils avaient un travail à accomplir et qu'ils étaient prêts. Pas de drame, juste des pros.

Chez les Capitals, on ne digérait pas encore la nuit blanche passée à l'aéroport de Baltimore après la victoire contre le Canadien. On sait que c'est 48 heures plus tard que les effets d'une mauvaise nuit se font le plus sentir: «J'espère que ça n'aura pas d'incidence sur notre jeu, mais je sais que ce matin à l'entraînement, je n'avais pas de bonnes jambes», expliquait Éric Bélanger avant le match.

Selon ce qu'il racontait, les joueurs avaient vraiment passé une fort mauvaise nuit, attendant plus de deux heures l'arrivée des douaniers à l'aéroport de Baltimore.

Cette nuit blanche explique peut-être les difficultés rencontrées toute la soirée par les meilleurs des Capitals. Passes sautillantes, passes ratées, mauvais choix de jeux, certains étaient méconnaissables. Le pire étant Mike Green qui a pourtant été choisi parmi les trois finalistes pour le trophée Norris. Il a été dans la merde tout le match. Dans les trois zones. Jamais à l'aise, toujours tendu, un risque pour son équipe.

Cependant, c'est peut-être autre chose que le manque de sommeil qui a pu déranger les Capitals. Hier matin, Alex Ovechkin parlait déjà des Flyers de Philadelphie et se disait qu'il serait bon d'avoir quelques jours de repos comme leurs futurs adversaires. J'étais à ses côtés quand il parlait. Ce n'était pas arrogant, c'était juste que dans sa tête, on était rendu aux Flyers.

C'est bien dommage, mais dans la Ligue nationale d'aujourd'hui, il n'est pas recommandé de prendre un adversaire à la légère. Même si c'est bien involontaire. Les Capitals n'ont pas travaillé avec autant d'énergie qu'à Montréal et quand ils ont voulu ouvrir les gaz, il y avait Halak devant eux.

Certains Capitals n'ont pas été aussi brillants que d'habitude. Nicklas Backstrom, Mike Knuble à l'attaque, le jeune John Carlson, Joe Corvo et Tom Poti en défense, en ont arraché toute la soirée. Mais s'ils ont été souvent empêtrés dans leurs mouvements, c'est aussi parce que les attaquants du Tricolore ont foncé dans le territoire des Capitals. Travis Moen, Dominic Moore et Tom Pyatt en ont donné pour leur salaire, c'est garanti. Et les vétérans Cammalleri et Gomez ont travaillé dur eux aussi.

Faut en gagner quatre pour gagner une série. Le défi du Canadien reste énorme, mais les Capitals de Washington savent qu'on peut revenir d'un déficit de 1-3 dans une série. Les Rangers de New York menaient 3-1 la saison dernière quand Alex Ovechkin et compagnie sont revenus de l'arrière. Si c'est vrai pour Pitou, c'est vrai pour Minou.

Faut en gagner quatre et le gars qui peut les gagner, c'est Jaroslav Halak. Ce garçon est surprenant. Hier soir, il est resté concentré jusqu'à la toute dernière seconde, se déplaçant à la perfection avec le jeu. En fait, tout au long du match, on l'a senti plus solide que Semyon Varlamov.

Lundi soir au Centre Bell, Alexander Ovechkin va avoir droit à un accueil mémorable. La foule qui n'avait pas grand confiance dans une victoire de sa Flanelle sacrée va être gonflée à bloc. Cette fois, ça va être l'enfer, le vrai, le bleu blanc rouge.

Et en plus, ça va permettre à Geoff Molson de ramasser un petit2,5 millions au passage.

Faut bien s'entraider.

DANS LE CALEPIN Le fils de Robert Charlebois, je pense que c'est Jérôme, a repris la chanson de Pierre Létourneau clamant les mérites de Maurice Richard. Il en a modernisé les arrangements et a produit un clip amusant et touchant. J'en ai déjà parlé. Mercredi soir, Robert Charlebois assistait au match du Canadien avec son chandail tricolore avec écusson de brillants. Semblable sans doute à celui qu'il avait porté à Paris quand il était jeune et fou et qu'il faisait danser les bougalous.

Le clip a été envoyé à Ray Lalonde, le vice-président marketing et grand manitou de tout ce qui se vend au Centre Bell. Même que Pierre Létourneau ou un de ses proches a contacté Donald Beauchamp pour discuter de cette chanson qui serait tellement à sa place au Centre Bell. Je serais même prêt à sacrifier Hound Dog pour lui faire de la place. Selon les versions, le Canadien aurait eu des réserves parce qu'il n'y a pas de lignes en anglais dans la chanson. Ce qui me surprendrait puisqu'on joue plein de chansons anglophones dans l'édifice. Ray Lalonde, qui est à Washington, a confirmé qu'il avait reçu et regardé la vidéo de la chanson dans ses nouveaux atours et qu'il l'avait trouvée fort bien faite. Cependant, on ne présente pas de clip sur le grand tableau du Centre Bell: «De toute façon, il est trop tard cette saison pour voir comment on pourrait intégrer la chanson dans un match mais nous allons examiner toutes les suggestions pendant l'été», ont indiqué Beauchamp et Lalonde hier avant-midi.

Même Gilles Duceppe, le chef du Bloc québécois, s'informait hier de ce qui se passait avec la reprise du jeune Charlebois. Il est maintenant au courant...