Rassurez-vous, le Canadien va participer aux séries. Même si la fin de semaine de Pâques tournait à la catastrophe.

Le Québec est catholique, Pâques est la grande fête des cathos, donc, le Canadien va s'en tirer. Suffit d'un minimum de foi. C'est également un syllogisme. Du genre... seuls les hommes portent des lunettes, Paul porte des lunettes donc Paul est un homme. Ou encore... les gorilles ont du poil, Paul a du poil donc Paul est un gorille. S'cusez, Aristote ne fonctionne plus...

En plus, les Thrashers d'Atlanta ne cessent d'empiler les difficultés. Voilà que Colby Armstrong vient d'écoper d'une suspension de deux matchs. Quand on doit déjà se débrouiller contre les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh, faut vraiment faire exprès. Mais un jour, les joueurs de hockey vont comprendre que la tête n'est pas un punching bag et qu'il y a des instincts que la raison doit réfréner.

 

Cela dit, ça ne veut pas dire que les fefans méritent un glorieux printemps. Ceux qui ont hué Carey Price mercredi soir sont de grossiers personnages.

Ce n'est pas vrai que le fait de payer pour un ticket donne le droit à un défoulement abject et cruel. Pourquoi huer Carey Price? Parce qu'on était déçu du jeu du Canadien en troisième période? Parce que le pauvre garçon n'arrive pas à gagner même quand il joue bien? Parce qu'il a été le chouchou de Bob Gainey et qu'on lui en veut d'avoir été le chouchou de la classe?

Quand est-ce qu'on a hué un mauvais spectacle d'un humoriste? Quand est-ce qu'on hue au théâtre quand une pièce est moins bonne qu'on ne l'espérait ou que les comédiens sont dans une soirée un peu flat? Est-ce qu'on hue les musiciens de l'Orchestre symphonique de Montréal si un violoniste échappe une mauvaise note? Et dans un concert pop ou rock, va-t-on huer Madonna si un certain soir elle ne semble pas avoir son énergie habituelle?

Alors, il vient d'où le droit d'être grossier et crétin et de huer sans raison un jeune gardien de but qui tente de s'en sortir?

Et qu'on ne se méprenne pas. Personnellement, j'aime mieux Jaroslav Halak que Carey Price. Mais pourquoi s'acharner sur celui qui sera le gardien de but de l'équipe pendant une décennie?

 

Markov, mon capitaine

Les fans ont très bien compris que j'ironisais un peu quand je disais que Jacques Martin devait nommer son capitaine pour recevoir la Coupe des mains de Gary Bettman. J'écrivais qu'Alexander Ovechkin et Sidney Crosby, et peut-être Malkin, allaient se blesser et que les Glorieux sauteraient sur l'occasion pour se faufiler. Les fefans ont évidemment pris la chronique au premier degré.

Je précise que le Canadien devrait participer aux séries et qu'après, tout devient possible. On verra en temps et lieu l'état des troupes des deux équipes qui s'affronteront.

Cependant, je ne change pas d'opinion. Jacques Martin a raté une belle chance de nommer son capitaine au retour des Jeux olympiques. Même si Markov peine depuis deux semaines, son rôle et son influence dans l'équipe en font le candidat idéal, pour ne pas dire le seul candidat, au poste de capitaine du Canadien.

Je n'arrive pas à croire que la Flanelle va entamer les séries éliminatoires sans capitaine. Après 82 matchs et une saison complète, jamais vous ne me ferez accroire que Jacques Martin et Pierre Gauthier ne sont pas arrivés à identifier un leader dans le groupe.

Pour le reste, on va voir.

 

Lucian Bute joue gros

Lucian Bute et Stéphane Larouche sont venus souper à la maison l'autre soir. Bute est calme et confiant à deux semaines de son combat contre Edison Miranda. Mais il est conscient qu'il joue gros: «Il faut être prêt, il faut avoir une stratégie bien à point mais il faut toujours avoir en tête qu'un coup chanceux pour jeter à terre le plan le mieux préparé», de dire Bute.

J'ai vu Edison Miranda il y a deux ans. Il avait démoli son adversaire en deux rondes. Un chroniqueur s'attarde évidemment à la force de frappe d'un boxeur comme Miranda. Alors que Stéphane Larouche décortique plus en profondeur le style de Miranda. Et trouve qu'il est assez lent pour laisser une belle marge de manoeuvre à Bute.

Mais avant de clamer haut et fort que Lucian Bute va l'emporter, j'aimerais revoir Miranda à l'entraînement. Chose certaine, ce sera un combat spectaculaire à cause du contraste de style entre les deux hommes.

D'ailleurs, les dirigeants de HBO ont déjà réservé une série de places au Centre Bell pour leurs invités. Si Bute gagne, il va franchir le palier des sept chiffres pour ses prochaines bourses.

Pour un jeune Roumain débarqué à Montréal pauvre et sans le sou il y a cinq ans, c'est quand même une maudite bonne leçon de débrouillardise, d'engagement et de courage.

En plus, il est gentil, il est poli et il est intelligent. Il connaît mieux Montréal et son marché immobilier que bien des pures laines. Hérouxville peut donc lui ouvrir ses rues.