Un gars passe 19 jours aux Jeux olympiques. Il en travaille 18 collés et a droit à deux soupers mémorables. Le reste du temps, c'est des soupes vietnamiennes et des salades McDo.

Tu découvres des charmes insoupçonnés aux Jeux, tu vibres, tu travailles, tu réfléchis, tu dors pas beaucoup mais tu te dis que la vie est quand même fabuleuse dans un Days Inn.

Pis là, tu reviens. Tu gardes espoir. Tu te dis que les dirigeants de la Ligue nationale ne peuvent pas être complètement cons. C'est impossible que 30 propriétaires ne comprennent pas que leurs joueurs forment leur actif. La business du hockey, ce sont les joueurs. Quand les Bruins de Boston valent200 millions$, il y a125 millions qui s'appliquent à la marque de commerce et à la liste des abonnés et 75 millions qui représentent la valeur des joueurs. C'est peut-être plus, peut-être moins, mais les comptables donnent une valeur en millions à Marc Savard. Et ils prennent une dépréciation à la fin de chaque saison.

Tu reviens et tu te dis que le monde est plus beau, qu'on a vu du hockey fabuleux à Vancouver et que Gary Bettman et ses lieutenants de la mafia doivent avoir le goût de reproduire ce qu'ils ont vu sur la patinoire.

Tu reviens et tu réalises qu'ils sont toujours aussi cons et qu'ils n'ont rien appris.

Prenez les coups à la tête. On ergote et on zézaye en essayant de trouver une approche intelligente. Un coup d'épaule est légal. Mais si on frappe un joueur à la tête et qu'on le tue, on fait quoi?

Listen Gary, you'll understand. Supposons que ton chauffeur roule sur la 5e à New York à une heure du matin. Le feu est vert. Légalement, c'est son droit de passage. Mais si un pauvre gars éméché traverse la rue sans regarder les feux, il fait quoi ton chauffeur, Gary? Il freine. Il brake. Et il va faire l'impossible pour l'éviter. Pour ne pas le blesser.

Ben, les coups à la tête, c'est la même chose. Si c'est légal mais qu'il y a risque de blessure, c'est à celui qui donne le coup de s'assurer de la sécurité de la victime visée. Tout le reste, c'est du vent, c'est des paroles vides. Des paroles lancées en l'air par des hommes qui sont incapables de prendre une décision et de s'attaquer de front à un problème.

Encore pire, les coups à la tête seront interdits... la saison prochaine. D'ici là, c'est la saison de la chasse. La police va donner des tickets à ceux qui dépassent 119 km/h en octobre prochain. D'ici là, c'est bar ouvert. Allo, la Terre! Les honorables citoyens si responsables vont rouler à quelle vitesse sur la 20?

Et vous demanderiez à des jeunes de 24 ans gonflés à la testostérone de se contrôler sur une patinoire? Êtes-vous si cons?

Les prochains Jeux, c'est dans quatre ans?

Je pleure...

Vraiment cons

Je rêve à Vancouver et je reçois le verdict de Colin Campbell concernant Alexander Ovechkin. Deux matchs de suspension. J'ai ma confirmation, ils sont vraiment cons.

Ou ils sont poltrons. Peut-être que Gary Bettman a eu peur d'imposer une vraie suspension au meilleur joueur de la LNH? Pour ne pas nuire aux affaires et aux entrées d'argent des Capitals de Washington. Et pour ne pas nuire non plus aux propriétaires des équipes adversaires qui doivent remplir leur édifice.

Maxim Lapierre a reçu une suspension de quatre matchs pour un geste similaire mais moins grave que celui d'Ovechkin. De plus, Ovechkin est un récidiviste qui a déjà été suspendu cette saison. C'est évident que le père La Fontaine avait tout deviné il y a 400 ans: «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.» On sait maintenant que Lapierre fait partie des misérables du hockey.

Il y a encore plus grave. C'est la confirmation que la Ligue nationale est devenue une mafia. Le parrain a toujours raison et quand il a tort, le parrain a quand même raison.

Comment expliquer que Rocky Wirtz, le propriétaire des Blackhawks de Chicago n'ait pas dit un seul mot pour protester? Et comment Stan Bowman, le fils du grand Scotty, peut-il se taire quand il vient de perdre son joueur de défense pour le reste de la saison? Dans le passé, les deux hommes auraient brassé la cage, ils auraient pourfendu la direction de la Ligue, ils auraient été humains? Aujourd'hui, on dirait qu'on se retrouve avec des personnages de jeux vidéo.

Mais la raison est plus simple, moins compliquée. Ils font partie de la mafia. Le parrain a raison même quand il a tort et si Gary Bettman a décidé que la Ligue ne pouvait se passer d'Ovechkin plus que deux matchs, alors le parrain a raison.

Et pendant ce temps, Steve Downie essaie de fracturer une jambe à Sidney Crosby ou de lui démolir le genou et Mario Lemieux, dont une partie de la fortune dépend de Crosby, est obligé de se la fermer lui aussi.

Le parrain a toujours raison...

Va-t-il falloir attendre Sotchi pour retrouver des gens intelligents au hockey?