Je suis arrivé à l'aéroport de Vancouver avec Simon Drouin. Lui s'en allait à Whistler, moi au chic Days Inn sur le boulevard Taschereau de Vancouver. À 15 minutes d'autobus et à 30 minutes de train du centre-ville.

J'ai dit à Simon qu'il fallait être persévérant si on voulait avoir du français au Canada et aux Jeux olympiques. Regarde-moi aller que je lui ai dit.

La dame m'a donc accueilli avec un sourire: «May I help you?» J'ai souri moi aussi et j'ai répondu: «Bien sûr, je voudrais mon accréditation pour les Jeux.» Elle a blanchi et a ralenti le débit pour m'expliquer qu'elle ne parlait pas français.

J'avais dit à Simon que je serais persévérant: «Je ne parle que français.» Elle n'a rien compris, mais elle a bien deviné que j'étais un demeuré qui ne parlait pas anglais. Que faire? Parler encore plus lentement, mais en anglais. Elle paniquait, elles étaient rendues trois ou quatre devant moi à m'expliquer qu'il y avait toujours quelqu'un qui parlait français à l'accréditation de l'aéroport, toujours... sauf aujourd'hui.

Mais comme j'étais un demeuré qui ne parlait que français, je ne comprenais pas et je souriais.

La madame a tellement paniqué qu'elle m'a remis mes documents sans compléter l'accréditation. En disant Media Center. Media Center. Je répétais Media... Media...

N'empêche que j'étais mal pris. C'est bien beau être persévérant mais je ne me retrouvais pas accrédité; sans carte à chien autour du cou aux Jeux, aussi bien dire qu'on est tout nu.

Je me suis pointé partout à l'aéroport. Sans jamais rencontrer quelqu'un capable de me guider vers les navettes. Rendu aux navettes, j'ai parlé en français à tout le monde. Personne n'a compris, mais on s'énervait tellement que je suis monté à bord sans accréditation... et sans problème.

Dans l'autobus, j'ai donc appelé Jacques Gauthier, l'homme de confiance de Stephan Harper pour le fait français aux Jeux olympiques de Vancouver.

Il était très heureux. Il était à une réception à la Maison du Québec. Quelqu'un, un notable, de la francophonie internationale venait de le féliciter. On n'avait jamais vu autant de français aux Jeux olympiques.

C'est vrai que les affiches sont bilingues. Attaboy, mon Jacques.

Finalement, accrédité et installé au centre de presse, je suis allé au McDo, le restaurant officiel du centre de presse. J'ai entendu une voix: «Venez ici, M. Tremblay, ça va me faire plaisir».

C'était un grand gars de Montréal. Tout heureux de son expérience. Ils sont 300 invités par McDo à venir à Vancouver comme bénévoles aux Jeux. Dont un bon pourcentage du Québec.

McDo a compris. Dommage que COVAN ne vende pas des hamburgers.

T'es où Gauthier, qu'on mange un Big Mac?