Le Canadien a joué pour gagner contre les Devils du New Jersey et les Rangers de New York en fin de semaine dernière. Et il a joué pour ne pas perdre contre les Panthers de la Floride et le Lighting de Tampa Bay, mardi et hier.

Actifs lors de leurs deux victoires, passifs lors de leurs deux défaites. Comment expliquer ce changement de style? Comment expliquer ce changement de comportement? Comment expliquer que les joueurs se soient défoncés contre les Devils et les Rangers et qu'ils se soient contentés de subir les pressions de l'adversaire en Floride?

Jacques Martin a piqué une belle colère après l'ennuyante défaite contre les Panthers. On espérait une réaction des joueurs contre le Lightning. On se préparait à une véritable tempête dans les 10 premières minutes du match. Il n'y a même pas eu de bourrasque. Rien. Essayez de m'expliquer, je ne comprends pas.

Cette équipe est engagée dans une bagarre sans merci contre les Panthers, le Lightning, les Islanders de New York, les Thrashers d'Atlanta, les Bruins de Boston et les Flyers de Philadelphie. Chaque point perdu peut priver les fans de deux semaines de pur plaisir au mois d'avril quand les séries éliminatoires vont commencer. Chaque point peut coûter plusieurs millions aux propriétaires de l'équipe.

Est-ce que les joueurs s'en foutent? Je ne le crois pas. Est-ce qu'ils ont le talent pour faire mieux? Ça se peut qu'ils ne puissent faire mieux. Quand les joueurs des Bulldogs de Hamilton qu'on a fait monter avec le grand Canadien n'ont que neuf points en 63 matchs et ont une fiche collective de -23, on se dit que la relève n'est pas très forte et que Don Lever a été nul dans le développement des jeunes.

Et comment ça se passe dans le vestiaire? On sait que Maxim Lapierre s'est engueulé avec Mike Cammallari la semaine dernière. Et Tony Marinaro, de Team 990, a révélé hier qu'Andrei Markov avait généreusement engueulé Carey Price après la défaite de 4-3 contre les Blues de St. Louis. Vous vous rappelez que Markov a raté deux chances de marquer en prolongation et qu'au retour du jeu dans le territoire du Canadien, Price a été déjoué par un tir qu'il aurait pu facilement arrêter.Que Markov se soit engueulé avec Price, ce n'est pas grave. Si, comme l'ajoute Marinaro, qui est fort crédible dans ce genre d'informations, le vestiaire s'est divisé en deux, alors c'est plus important. S'il faut que cette équipe soit éclatée en cellules, alors Jacques Martin n'est pas sorti du bois. Mais comme les journalistes ne voyagent plus avec l'équipe et qu'ils n'ont plus accès aux joueurs dans leur quotidien, il est très difficile de savoir quel est l'esprit de ce groupe.

Si on se fie aux résultats, ça ne doit pas être drôle tous les jours...

Dawson ou la rancune tenace

André Dawson va être intronisé au Temple de la renommée du baseball avec une casquette des Expos. Ça me fait un velours. C'est une façon de reconnaître que les Expos ont été une très grande équipe pendant une quinzaine d'années. Et qu'ils ont contribué quelques pages au grand livre du passe-temps national des Américains.

Mais Dawson ne partage pas cette satisfaction. Il est plutôt déçu. Il aurait préféré porter la casquette des Cubs de Chicago. C'est que Dawson est rancunier... et qu'il a une excellente mémoire. Il n'a jamais pardonné aux propriétaires des Expos la façon dont on l'a sorti de Montréal. Et il n'a pas pardonné aux fans les huées qui ont salué son retour à Montréal dans l'uniforme des Cubs.

Dawson a beaucoup donné aux Expos. Il fut un grand frère pour Tim Raines quand ce dernier s'est perdu dans ses problèmes de cocaïne. Et il a beaucoup aidé Ellis Valentine et Rodney Scott quand les deux plus merveilleux voyous de l'équipe avaient des problèmes.

Je comprends Dawson d'avoir une crotte sur le coeur. Mais j'espère qu'il ne montrera pas de mauvaise humeur quand on va procéder à la cérémonie. C'est tellement un grand honneur pour un joueur de baseball que rien ne pourrait justifier de gâcher ce beau moment. Pete Rose porterait n'importe quelle casquette, y compris celle des Expos, pour accompagner Dawson ce jour-là.

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DANS LE CALEPIN

Pierre Boivin a rencontré des hommes d'affaires la semaine dernière. Deux jours avant l'annonce, il a révélé à ses hôtes que les jours de Georges Laraque étaient terminés avec le Canadien. Et selon une Gorge profonde qui était présente à la rencontre avec M. Bovin, il a également ajouté que d'ici deux ou trois semaines, Jaroslav Halak serait échangé. Les choses peuvent évoluer dans une autre direction, mais Gorge profonde est fiable. Il brasse des centaines de millions (et ce n'est pas un Vincent Lacroix) et il suit son hockey. Mais peut-être que d'ici la date limite des transactions, Bob Gainey aura changé d'idée. Par ailleurs, j'ai rencontré Jean Pascal au CanadaFest, de Hollywood, PQ, en fin de semaine. Le champion était non loin du stand de MG Auto Center et serrait des mains... de la patte gauche. Mais il est dans une forme splendide et ne porte plus d'attelle pour soutenir son bras droit. «La reconstruction de l'épaule a très bien fonctionné. Elle sera plus solide qu'avant ma blessure, m'a-t-il expliqué. Le chirurgien m'a dit que je perdrais environ 15% d'amplitude dans mon mouvement par le haut, mais ça ne nuira pas à mon style dans le ring.» Les gens ont été chaleureux avec ce boxeur au coeur de lion. Mais la «Florida», c'est sur la plage au coin de la Johnson. Y a de la bedaine, mes amis. J'ai même entendu quelques mots d'anglais. Va falloir que les reporters de The Gazette viennent enquêter sur le désarroi des Américains de la ville qui doivent se sentir menacés.

Photo: AP

Le gardien Antero Nittymaki (30), du Lightning, n'a pas eu à se surpasser, malgré l'incursion de Scott Gomez en première période, et les 33 lancers du Canadien.