Je regardais jouer Tomas Plekanek contre les Panthers de la Floride après l'avoir vu marquer le but vainqueur contre le Lighting de Tampa Bay, la veille, et j'avais des flashes d'un autre joueur. Même coup de patin, même taille au même âge, même sens du jeu, même capacité de voir le bon jeu au bon moment et même tir précis capable de frôler le poteau avant de pénétrer dans le filet. Jacques Lemaire.

Plekanec fait tout avec le Canadien cette saison. Avantage numérique, désavantage, mises en jeu importantes, longues présences en prolongation, il est certainemen devenu le joueur clé de l'équipe en attaque si Andrei Markov est le capitaine de la défense.

 

Il se peut que cette saison extraordinaire soit une exception. Mais il se peut que Plekanec ait enfin trouvé ses repères personnels et soit devenu ce joueur de centre habile, rapide, polyvalent, que toute équipe rêve d'aligner. Personnellement, je pense que c'est cette hypothèse qu'il faut retenir. Si je reviens à Jacques Lemaire, ce n'est qu'en passant par-dessus sa timidité et une certaine frilosité sur la patinoire qu'il est devenu le grand Jacques Lemaire, un des meilleurs joueurs de la Ligue nationale à son époque. Comme Plekanec est devenu un des meilleurs de la Ligue nationale aujourd'hui.

Cependant, il y a un gros hic. Je pense que les fans ont raison quand ils demandent à Bob Gainey de faire signer un contrat à long terme à Plekanec au plus sacrant.

Gainey peut entamer depuis hier de véritables négociations. Le hic, c'est que l'agent de Plekanec voit certainement les offres de 7 millions par année pointer à l'horizon. Et l'horizon, c'est le 1er juillet, pas le 1er janvier.

L'autre gros hic, c'est que la masse salariale est odieusement gonflée pour la prochaine saison. Gainey va vouloir garder Carey Price en toute priorité et avec les contrats accordés à Gomez et les autres, il ne sera pas facile de glisser Plekanec dans le lot. À moins d'offrir un contrat de 12 ou 13 ans pour diminuer le salaire imposable sous le plafond. Ça le mènerait à 40 ans.

Matthew Bissonnette et le français

Les propriétaires des Saguenéens de Chicoutimi sont sous le choc. Leur directeur général a concocté une transaction, expédiant leur meilleur joueur, Nicolas Deschamps, à Moncton, en retour d'un joueur de 17 ans de Beaconsfield, Matthew Bissonnette. Celui-ci serait devenu la pierre angulaire de la formation des Saguenéens pour les deux prochaines saisons. La transaction a avorté. L'ineffable commissaire Gilles Courteau a expliqué que Bissonnette avait une clause de non-échange dans son contrat. Mais ce contrat n'étant pas déposé auprès de la ligue, personne ne le savait ni chez les Saguenéens ni au bureau de la ligue. Et les dirigeants de Moncton n'ont évidemment pas prévenu Richard Martel. La raison évoquée en privé par le jeune Bissonnette «c'est que c'est trop français à Chicoutimi et qu'il n'y a pas de cégep anglophone dans la région». La mère de Matthew est anglophone et il a grandi à Beaconsfield dans cette partie du pays qu'on appelle West Island.

Heureusement, Philippe Lecavalier, l'agent et Bissonnette, est compétent. D'ici la rentrée après les Fêtes, on espère du côté des Saguenéens qu'il saura convaincre le jeune de s'exiler dans ce pays trop français qu'est le Saguenay.

Sinon, au moins deux propriétaires parmi les plus influents ont déjà pris leur décision. À moins d'une compensation extraordinaire, le jeune de Beaconsfield va devoir jouer au hockey dans le junior AAA.

DANS LE CALEPIN Les Enflammés du plus meilleur pays du monde sont quand même insatiables. J'ai écrit au moins dix fois dans ma chronique sur la sélection de Team Canada que «c'était correct et parfait que c'était ce qu'on aimait». Ben coudonc, ils veulent quoi les Enflammés? Juste un Québécois parmi les joueurs qui ne sont pas devant le but, c'est correct. C'est ce qu'on aime. Je le répète. C'est ce qu'on aime. Pourquoi vous vous fâchez? Pourquoi toutes ces lettres qui m'accusent d'être un vilain séparatiste? J'ai dit que c'était correct et que mon ami Jacques Gauthier était porteur de la bonne nouvelle. Tout est correct. Faut rien changer, faut rien exiger. C'est parfait comme ça. Cela dit, je souhaite aux Enflammés A Very Good Year and a gold medal for Team Canada. Et aux autres, je souhaite évidemment une bonne et heureuse année. Et le paradis avant la fin de vos jours. Que les Enflammés ne s'embrasent pas, le paradis n'est pas nécessairement politique. Le paradis, c'est tout plein de gens qui vous aiment et que vous aimez. J'aime tout plein d'enflammés. À commencer par Denis Coderre, Michael Fortier, Marcel Aubut, Pierre Racine, Jean Chrétien, Al Strahan, Terry Jones...

La liste s'étire trop...

Mais c'est comme le reste dans la vie. Y'a les fans et y'a les fefans. Aux fans, je souhaite donc une bonne année et la Coupe Stanley avant la fin de vos jours. La Coupe étant le paradis, il va sans dire.

Et aux gars de Loco Locass, je leur souhaite qu'un chroniqueur distrait n'écrive plus leur nom Loco Lacass.