Les Américains se sont trouvé une nouvelle idole. En tous les cas, le temps d'une semaine de tennis à Flushing Meadows, aux Internationaux des États-Unis.

Je suis comme vous devez l'être si vous avez suivi, hier, le match remporté par la jeune Melanie Oudin contre Nadia Petrova. Emballé. Difficile de faire autrement. Ces histoires de Cendrillon qui se transforme en princesse un jour de congé devant des dizaines de millions de compatriotes assis devant leur télé sont toujours touchantes.

  Ce n'est pas la première jeune joueuse à gagner de gros matchs de tennis. Le tennis féminin a connu Jennifer Capriati ou Martina Hingis, qui ont battu des championnes avant même d'être majeure. D'ailleurs, Serena Williams avait déjà ouvert la voie à la jeune Oudin, il y a une dizaine d'années. Sur ce même central à New York.

Ce qui rend la victoire encore plus éclatante, c'est qu'Oudin, une jeune fille de la Géorgie avec un accent du Sud lourd et savoureux, a vaincu quatre Russes. Dont la grande Maria Sharapova et la numéro quatre mondiale, Elena Dementieva. C'est de la grande pointure, ça, fans d'Hélène Pelletier.

Les Américains ont besoin de victoires en ces années tristounettes de crise financière et de récession profonde. Même quand c'est une jeune fille de 17 ans qui les leur donne.

Les bonnes histoires

Le niveau de jeu chez les hommes est très élevé; mais les histoires, qui émeuvent parce qu'elles sont tellement humaines, c'est chez les filles qu'on les vit cette année.

Dimanche, j'ai suivi le martyr de Vera Zvonareva contre l'Italienne Flavia Pennetta, la tombeuse d'Aleksandra Wozniak.

Après avoir facilement gagné le premier set, Zvonareva a obtenu six balles de match avant de s'écraser dans le bris d'égalité.

C'est après que ça s'est gâté. La jeune femme était tellement démolie qu'elle s'en est prise aux bandages qu'elle portait aux genoux. Puis, complètement absente, incapable de toute concentration, elle a glissé et fait le grand écart. Enragée, frustrée, c'est sur elle qu'elle a tourné sa rage en se tapant violemment le genou de toutes ses forces. Elle a perdu le dernier set 6-0.

Les commentateurs américains avaient le goût de rire, Vera n'étant pas Américaine. Mais quiconque faisait l'effort de se mettre à la place de la jeune femme ne pouvait faire autrement que d'éprouver un sentiment de pitié. Pour arriver à pareille autoflagellation, il fallait que toute sa force mentale se soit épuisée. Son désarroi intérieur devait être douloureux à supporter.

Je sais que c'est du tennis, que ces jeunes femmes sont privilégiées et gagnent beaucoup d'argent, mais avant d'être des stars qui vivent sous pression, ce sont quand même de toutes jeunes femmes qui, après une défaite gênante et un comportement ridicule, doivent tenter de dormir et affronter la meute le lendemain. Tout en voyant ces images les montrant dans leur rage faire le tour du monde.

Un riche bassin

Je n'ai jamais vu autant de favorites se faire battre avant les quarts de finale dans un tournoi de Grand Chelem. Certains ont parlé d'un tournoi médiocre. C'est le contraire. Toutes ces surprises sont la preuve que le bassin des joueuses est maintenant riche.

Pendant des années, j'ai couvert des tournois à Wimbledon ou à Roland-Garros en sachant que ça se terminerait par une finale entre Martina Navratilova et Chris Evert. Puis, ce fut au tour de Steffi Graf et Monica Seles. Et de Martina Hingis. Ensuite les soeurs Williams. Il n'y avait pas de suspense avant les demi-finales et on retrouvait toujours le même quatuor de tournoi en tournoi.

Ce n'est plus le cas. Elles sont au moins une quinzaine à pouvoir se hisser jusqu'aux demi-finales et rien n'est acquis. En plus, le retour de Maria Sharapova et surtout de Kim Clijsters a encore bouleversé davantage la donne. Bravo.

C'est certain que les coups droits et les services des hommes sont supérieurs. Et de beaucoup. C'est également vrai que les hommes courent mieux et sont plus aptes à monter au filet.

Mais pour les drames humains, pour les émotions à fleur de peau, il y a de ces tournois qui deviennent l'affaire des filles.

Grâce au Rouge et Or

Je disais donc que le Rouge et Or était une grande équipe. Mettons que c'était une litote. Les Rouges ont blanchi Concordia 51-0. Ils n'ont pas perdu en saison régulière depuis octobre 2006.

Hier, Paul Houde, qui connaît son sport, souhaitait presque que les gars du Rouge et Or disputent leurs matchs dans une division 2 ou 3 de la NCAA tellement ils sont trop forts pour les autres équipes du Québec.

Je ne suis pas d'accord. Tout au contraire. C'est par son excellence que le Rouge et Or tire vers le haut ses adversaires. Si le football universitaire québécois progresse aussi rapidement, c'est grâce aux gars de Québec. Ils méritent qu'on le reconnaisse.

DANS LE CALEPIN - On s'acharne dans les médias électroniques sur Georges Laraque, qui a osé dire qu'on exagérait à la radio et à la télé parce qu'il faut constamment parler de hockey. Personnellement, j'estime que Laraque avait parfaitement raison. J'imagine être un joueur, et entendre parler des mêmes 12 joueurs à longueur d'année, 24 heures par jour, sept jours par semaine, y compris le mois de juillet!

Photo: AP

New York a une nouvelle princesse, Melanie Oudin.