Si je comprends bien la saga de la vente du Canadien, les frères Molson ont acheté l'équipe sans avoir l'argent dont ils avaient besoin. Puis, la banque qui devait financer leur hypothèque s'est retirée; avec le résultat qu'on est rendus au mois de septembre et que George Gillett n'a toujours pas son demi-milliard.

Voilà que les contribuables, dont certains sont des fefans, vont investir 100 millions pour permettre aux frères de conclure leur marché. Pendant que les trois frères tentent de dénicher des partenaires québécois pour compléter leur actionnariat, Pierre Karl Péladeau a du feu dans les yeux en suivant toutes ces contorsions.

«Peut-être qu'on va vous demander, M. Péladeau, d'investir un petit 50 millions pour aider les Molson à compléter l'achat ?

-Êtes-vous fou?»

Bon, on a quand même hâte de voir quel sera le pourcentage du Canadien qui va tomber dans des mains ontariennes. Faut dire que techniquement BCE (Bell) est une compagnie dont le siège social est situé à Montréal. Ça donne une chance.

Ne reste que Markov

C'est presque invraisemblable, mais Ron Fournier racontait l'autre soir à son émission qu'il ne reste plus qu'un seul joueur qui était avec le Canadien À l'arrivée de Bob Gainey comme directeur général. C'est Andrei Markov. Et ils ne sont plus que trois à avoir joué toute la saison 2007-2008. C'est un massacre à la tronçonneuse.

On comprendra qu'avec une douzaine de nouveaux joueurs, la chance des fans de triper fort cette année avec leur équipe repose sur les solides épaules de Jacques Martin.

Martin est le coach parfait pour ce genre d'aventure. Il est très organisé, il a une autorité morale sans faille et il saura donner une fonction précise à cet assemblage disparate. D'ailleurs, Bob Gainey et Pierre Boivin le savaient pour avoir consenti à Martin le contrat qu'on lui a accordé. Les négociations entre les dirigeants du Canadien et Marcel Aubut, le conseiller et ami de Martin, n'ont pas été houleuses pour rien. L'avocat a d'ailleurs pratiquement gagné tous ses points. Tant mieux pour Jacques Martin et tant mieux pour le Canadien.

D'ailleurs, le vrai capitaine du Canadien jusqu'à Noël va être Jacques Martin. Qui veux-tu choisir? Si on se fie à l'ancienneté, ça devrait être Andrei Markov, mais ceux qui connaissent le Russe savent bien qu'il est timide et réservé et que la dernière chose au monde qu'il souhaite est de recevoir toute l'attention qui vient avec ce poste.

Les autres? Peut-être que Scott Les autres? Peut-être que Scott Gomez pourrait être assistant. C'est le plus haut salarié de l'équipe même s'il n'a marqué que 16 buts à chacune des deux dernières saisons. Le Gomer est très vite entre son propre but et la ligne bleue adverse. Mettons que ça s'arrête là.

Sinon qui? Roman Hamrlik? En tous les cas, ça ne pourra pas être une des deux grenouilles et quart qui restent avec l'équipe. L'éradication systématique des francophones au sein du Canadien se passe très bien. On y reviendra.

Grève ou lock-out

Le congédiement de Paul Kelly, le directeur de l'Association des joueurs de la Ligue nationale, n'est pas de nature à passionner les fans de hockey.

Pourtant, c'est un indicateur important de ce qui se prépare. Kelly était un des deux procureurs qui ont réussi à faire condamner Alan Eagleson. Mais il tentait d'établir un climat de confiance avec Gary Betman et Bill Daly. Chris Chelios et une poignée de membres du bureau de direction ont décidé que c'était trop. Ils ont congédié Kelly et l'ont remplacé par un vautour de l'entourage de Bob Goodenow.

C'est une nouvelle importante parce que le renouvellement de la convention collective entre les proprios et les joueurs surviendra en 2011.

Si vous aimez le hockey, si vous êtes un passionné de la game, je vous souhaite que le vrai prochain directeur soit un homme fort, capable de tenir tête aux paranoïaques de l'Association. Sans ça, mettez tout de suite une grève ou un lock-out à votre agenda.

Dans un sens, ç'aurait du bon. Le sénateur Jacques Demers aurait plus de temps à consacrer aux affaires de l'État. Les États-Unis ont perdu le sénateur Edward Kennedy, le Canada a gagné le sénateur Demers. Tout s'égalise.

La détermination de Wozniak

Aleksandra Wozniak a remporté une victoire énorme, hier après-midi, à New York. Elle a battu en deux petits sets l'ancienne numéro un mondiale, Amélie Mauresmo. Même si cette dernière a été sonnée par sa sortie rapide à Wimbledon et qu'elle n'avait que quelques semaines de tennis dans le corps en s'installant devant Wozniak pour son match, c'est une victoire impressionnante.

Aleksandra sait maintenant ce que c'est que d'appartenir au top 25 mondial. Elle a la détermination voulue pour y retourner. Hier, contre Mauresmo, elle affrontait une joueuse très athlétique, une des meilleures au filet. Elle a su s'adapter et aligner les passings du revers en croisé. Du beau tennis. Mlle Wozniak est en train de faire la preuve qu'elle appartient solidement à l'élite mondiale.

L'affaire Boutin

Jonathan Boutin est revenu au Québec. Peut-être que son père a paniqué trop vite, ça arrive. La seule chose absolument certaine dans cette affaire pour le moins étrange, c'est que Daphné Cameron, la journaliste de La Presse, a fait un travail impeccable et sans bavure. Ce n'était pas évident.