José Théodore attendait avec impatience le résultat du match d'hier soir entre le Canadien et les Penguins de Pittsburgh. Il souhaitait une victoire de son ancienne équipe pour avoir une chance de l'affronter cette semaine en première ronde des séries éliminatoires.

«S'ils perdent, on sait qu'ils vont affronter Boston. S'ils gagnent, c'est plate parce qu'il va falloir attendre le résultat de la partie d'aujourd'hui entre les Rangers et les Flyers. Montréal, c'est toujours spécial, surtout dans les séries», a dit Théodore.

 

C'était avant le match d'hier disputé à Sunrise, près de Fort Lauderdale. Un match sans signification pour les deux équipes. D'ailleurs, les gars des Capitals de Washington offraient l'image même de la détente. Ils s'amusaient avec un ballon de soccer dans un couloir et semblaient avoir encore du sable de plage dans les babouches. «Il ne faut pas se fier à ça. Alex Ovechkin est déjà dans sa bulle. Ça ne donne rien d'aller lui parler ou de vouloir une photo, il est ailleurs», a expliqué Théo en regardant les huit gars s'amuser comme des gamins.

Théodore a connu une très bonne saison depuis les vacances de Noël. «J'ai mis du temps à retrouver mon aplomb. Mais à partir du 23 décembre, j'ai été un gardien solide, je pense. J'ai 32 victoires à mon actif, seulement une de moins que ma marque personnelle avec le Canadien. Pas l'année du Hart et du Vézina, l'autre bonne saison, deux ans plus tard», de dire le beau Brummel.

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Si le Canadien avait une chance de gagner une série, c'était contre les Caps. L'équipe ne pense qu'à l'attaque et ce fut encore le cas, hier soir. Les joueurs des Panthers de la Floride ont eu des chances inouïes de compter. Ça n'arrêtait jamais. La défense des Capitals a été une vraie passoire pendant tout le match. «Il est impossible d'amasser des statistiques capables de rivaliser avec les meilleurs gardiens de la ligue, a dit Théodore en souriant. Les cinq gars se lancent en attaque. Quand ça vire de bord, c'est souvent en échappée ou dans des deux contre un ou des trois contre deux. Je peux recevoir seulement 24 lancers et faire face à 20 chances de marquer. Mais l'important, c'est de gagner, et on gagne.»

Évidemment que Théo s'est informé de ce qui s'est passé chez le Canadien pendant la saison. «Vu ce qu'on a raconté, Mike Ribeiro et moi, on était des anges», a lancé Théo avec un sourire en coin.

Quand on connaît les histoires «douteuses», c'est encore plus vrai. «Mais il faut rester prudent dans ces histoires. Si on s'était fié à tout ce qu'on a pu dire sur mon compte, j'aurais été un vrai drogué. Je n'ai jamais fumé un joint de ma vie», a ajouté Théodore.

La vie va bien. Il remporte des victoires, sa petite fille a maintenant 3 ans et va très bien après avoir surmonté des ennuis de santé terribles.

Jacques Martin : des jours difficiles à l'horizon

Jacques Martin traverse une période difficile. Ses Panthers ont bousillé ses chances de participer aux séries en perdant des avances en troisième période contre des équipes comme le Lightning de Tampa Bay et les Blue Jackets de Columbus. Les conséquences risquent d'être catastrophiques pour Martin.

Il perd un boni intéressant de quelques centaines de milliers de dollars, mais il risque de perdre encore plus. Alan Cohen, son propriétaire, un homme au caractère pour le moins intempestif, le rencontre, demain. Martin craint comme la peste de se faire annoncer que le budget pour les joueurs sera amputé de quelques millions pour la prochaine saison. Question de compenser pour les revenus ratés des séries éliminatoires. Ça voudrait dire que Jay Bouwmeester est déjà perdu. Et Martin va être pénalisé pour une deuxième fois dans ce dossier.

À la date limite des échanges, Martin avait conclu une transaction faisant passer Bouwmeester à une autre équipe en retour de deux très bons joueurs, mais le propriétaire est intervenu pour interdire la transaction. Le résultat net est déprimant. Plus de Bouwmeester et aucun joueur pour le remplacer la saison prochaine.

Heureusement, la crédibilité de Martin est solidement établie en Floride. C'était la première fois depuis belle lurette que les Panthers étaient dans la course pour une place dans les séries. Et l'équipe a rempli son aréna à quelques reprises dans le dernier mois.

En fin de compte, les Panthers et le Canadien ont eu le même nombre de points en fin de saison. Et le même nombre de victoires. C'est à cause des affrontements entre les deux équipes en saison régulière que Martin est en vacances forcées et que le Canadien poursuit sa route.

Et un peu à cause de ces victoires improbables que Jaroslav Halak a gagnées lors de la période la plus noire de l'équipe. Mais qui s'en souvient ?