Guy Carbonneau est un excellent entraîneur. Tout l'indique et Bob Gainey n'a pas exagéré quand il a dit que sa meilleure décision avait été d'attirer Carbo à Montréal.

Mais le président des Saguenéens de Chicoutimi n'est pas parfait. Et mardi, lors du match contre les Thrashers d'Atlanta, je n'ai pas aimé son commentaire à un reporter de la télé pendant le match. Ni son commentaire sur le jeu de Jaroslav Halak après coup.

Carbo a le sang chaud et est un fier compétiteur. En fait, c'est un homme fier dans la vie de tous les jours. Et il a l'habitude dire ce qu'il pense, dans des termes polis, mais habituellement bien sentis.

Mais il a été trop dur envers Halak. Le chef est tombé dans le piège de trop de commentateurs irréfléchis. C'est toujours tentant et facile de mettre le blâme sur un gardien après une défaite. Mais c'est aussi la solution facile pour éviter les autres explications.

Je suis certain que vous avez eu la chance de visionner ces buts de Guy Lafleur ou de Steve Shutt qu'on montre encore sur You Tube. Ou il est fort possible que vous les ayez vus lors d'une de ces émissions rappelant la glorieuse histoire de la Flanelle.

Lafleur à la ligne bleue et qui déjoue le gardien en tirant de 50 pieds. Shutt marquant d'un lancer d'une cinquantaine de pieds. On ne disait jamais que le gardien avait été faible, on disait que Lafleur avait décoché un super tir. Ou que Béliveau avait un lancer «pesant». Aujourd'hui, on ne donne pratiquement jamais plus le mérite au marqueur à moins de parler de Sidney Crosby ou de Evgeni Malkin. Les reprises à la télé s'éternisent sur la position du gardien, sur le retour qu'il a pu donner et sur sa vision du jeu. C'est infernal.

J'aurais un petit mémo à Carbo. Le deuxième but des Thrashers, celui de Chris Thorburn, a été marqué directement de l'enclave. Pour parler hockey, directement de la slot avec une bonne garnotte dans le side. L'enclave, c'est la zone mortelle du hockey. N'importe quel but marqué de cet endroit va à l'actif du marqueur et non au passif du gardien.

Et puis, dans le hockey d'après lock-out, concéder deux buts en première période n'est pas la fin du monde. Une équipe, qui a été bien préparée, doit être capable de reprendre le rythme. Le Canadien ne l'a pas fait. Et l'arrivée de Carey Price dans le match n'aura eu de bon que de le préparer pour le match d'hier contre les Devils du New Jersey.

Et puis, disons-le franchement, je trouve qu'on manque de respect envers Halak. Depuis qu'il a été appelé à remplacer le Sauveur, il a gagné match après match. Vrai que, certains soirs, il a accordé plusieurs buts, mais vrai aussi que le Canadien a remporté ces matchs où le jeu était plus ouvert. Pensez-vous que la fiche des Glorieux serait supérieure si un autre gardien avait été devant le but ces dernières semaines? Et on oublie que Halak a défendu le fort quand toute la première ligne d'attaque et la première unité de l'avantage numérique était blessée.

En fait, j'aurais aimé que Carbo souligne le travail impeccable accompli par Halak pendant cette période cruciale où le Canadien a relancé sa saison. Rappelez-vous qu'avant Noël, l'équipe regardait bien plus le neuvième rang que le sommet du classement. Le gardien qui était au poste pendant la poussée décisive s'appelait Jaroslav Halak. Ça serait bon de s'en rappeler.

Pat Burns : des mauvaises nouvelles

Les nouvelles ne sont guère agréables pour mon vieux chum Pat Burns. Il y a récidive de son cancer et cette fois, les spécialistes ont choisi de ne pas lui imposer de traitements de chimiothérapie. Pat dit qu'il a pris la décision lui-même, mais c'est évident que ses médecins sont derrière son choix.

C'est une histoire émouvante qu'a racontée François Gagnon, hier. Il a bien connu Pat le bougonneux avant même qu'il ne vienne à Montréal avec le Canadien en 1989.

J'ai eu ma part de démêlés avec Burns, mais une fois la bagarre terminée, on a toujours été proches quand on se revoyait ou qu'on se parlait. Passion commune pour la moto et pour d'autres petites affaires importantes de la vie. C'est privé.

Et puis, je connais bien sa femme, la belle Line, qui travaillait à CKAC quand j'y étais le matin. Tout ça pour vous dire que ça me fait de la peine et que je souhaite très fort que le solide gaillard gagne un troisième round contre le cancer.

Mais c'est une maladie tellement sournoise et vicieuse, qui s'attaque à un autre organe quand on pense qu'on en est venu à bout.

Un mot pour rassurer un de mes amis qui se demandait s'il était correct de parler publiquement de la maladie de Burns. La question de l'éthique ne se pose même pas. Pat Burns est un personnage public. C'est lui qui a annoncé qu'il avait un cancer après la série des Devils, il y a quelques années. La maladie est un facteur qui l'empêche de pratiquer le travail qu'il adore le plus et il n'y a pas moyen de l'éviter quand on analyse la situation d'un ancien entraîneur qui a fait ses preuves avec quatre équipes dans la Ligue nationale.

De plus, Pat connaît la chanson et il ne montre aucune pudeur à informer les gens de son état. C'est un homme, un vrai.