Vous savez que nous allons être sept milliards d'êtres humains sur la planète ces jours-ci, les démographes s'entendent pour dire que nous franchirons le cap des sept milliards d'ici le 31 octobre. Peut-être même que c'est déjà fait. O.K. quand je dirai top, nous serons 7 milliards exactement. Top!

Vous êtes ému? Moi non plus. Attendez, je vais essayer en mettant des points d'exclamation.

Tadam!!!! Sept milliards!!!!!!!!!!!!

Cela ne vous fait pas un pli?

Il y a pourtant, dans cette comptabilité humaine, des chiffres étonnants. Par exemple, le 30 novembre de l'an 1, ils étaient 200 millions d'humains sur terre.

Mille neuf cent quarante années plus tard, le 30 novembre 1940, je naissais et je m'en souviens parfaitement, les avis sur ma naissance étaient partagés, il y avait ceux qui disaient on n'a jamais vu un aussi beau bébé et ceux, inquiets, qui répliquaient: oui, mais c'est une bouche de plus à nourrir. Nous étions à l'époque deux milliards et le chiffre effrayait. Comment allait-on nourrir tout ce monde-là?

Cela avait pris presque 2000 années pour passer de 200 millions à 2 milliards d'êtres humains, et pouf, en seulement 70 ans, 5 milliards se sont ajoutés d'un coup, nous voilà 7 milliards au total, je trouve qu'on s'en sort assez bien finalement.

Grâce au progrès. Il a fallu développer des nouvelles ressources, optimiser le rendement des terres cultivables, ajouter des engrais, des pesticides, donner des médicaments aux poulets, aux cochons, mais j'en entends qui disent que tout cela n'a pas suffi puisqu'un milliard d'humains souffrent, en ce moment même, de la faim.

S'il vous plaît! S'il vous plaît! Lâchez-moi avec l'humanitaire. Il y en a peut-être un milliard qui ont faim, mais il y en a trois milliards qui sont obèses. C'est pas une question de ressources. Même pas une question de répartition des ressources. Et que je ne vous entende pas dire: ah, si ces gens-là faisaient moins d'enfants.

Ça n'a rien à voir.

Prenez les Chinois, c'est connu, les Chinois ne font presque plus d'enfants. Pourtant, comme ils sont déjà un milliard et demi, même en ne faisant presque pas d'enfants, ça fait quand même 200 millions de Chinois de plus par année. C'est épouvantable.

Maintenant, prenez le Luxembourg: 235 000 habitants. Quand bien même les Luxembourgeois auraient 4, 5, 6 enfants par famille, ça ne fait que 3789 Luxembourgeois de plus par année. C'est tout à fait gérable. Et tellement plus humain. Peu importe leur nombre, les Luxembourgeois sont un par un, vous comprenez?

Là est la solution, l'avenir de la planète est dans sa miniaturisation en plein de petits Luxembourg. Retenez bien cette formule, un par un.

Ne me remerciez pas. Mais si vous avez des contacts, j'haïrais pas le Nobel de la démographie.

MADAME MAROIS - C'est vrai, comme le titrait notre journal qui citait des députés péquistes, madame Marois «ne passe pas». Elle peut dire ce qu'elle veut, sur le ton qu'elle veut, elle peut taper sur la table, sourire, minauder comme elle s'y risque parfois, elle ne passe pas. Je l'aime plutôt bien, Mme Marois. Certainement plus que M. Landry qui m'insupportait ou que M. Bouchard, ai-je besoin de dire pourquoi. N'empêche, lorsque je la vois à la télé, lorsque je l'entends à la radio, son propos, quel qu'il soit, se délite aussitôt derrière cette évidence: elle-ne-passe-pas.

Ce que les députés du PQ qui souhaitent son départ ne semblent pas réaliser, cependant, c'est que madame Marois ne passe pas essentiellement parce que le PQ ne passe plus. Et ce n'est pas M. Duceppe qui leur sauvera le cul.

HYGIÈNE PUBLIQUE - Je dois le répéter chaque fois que je reviens sur le sujet, je n'ai pas de fusil, ni d'autre arme, je n'en ai jamais eu, et je ne chasse pas. Je le répète aussi, registre ou non, n'importe qui qui veut réellement se procurer une arme d'épaule, de poing, même une arme automatique, peut s'en procurer une en moins d'une semaine dans n'importe quelle grande ville du Canada, registre ou non, j'insiste.

Devrait-on abolir ce registre parce qu'il ne sert à rien et qu'il en coûterait trop cher pour le rendre efficace ou, au contraire, devrait-on le garder parce qu'on a déjà dépensé un milliard pour le créer, qu'il est quand même un peu utile et que, pour un léger supplément, on pourrait le rendre réellement efficace?

Drette là, il n'y a pas de réponse sereine à cette question. Les arguments qu'on nous sert sont seulement idéologiques. Pour les conservateurs, ce registre est une plaie à leur flanc, une plaie qu'ils se grattent au sang depuis 15 ans, ils rêvent la nuit de le brûler. Et ils ne vont pas s'en priver.

Ils ne sont pas moins cons en face, connes devrais-je dire, ce sont surtout des femmes qui mènent le combat au nom de la fâme. Il y en avait une, hier midi à Maisonneuve, qui rapportait qu'on avait trouvé 42 armes chez un individu, il ne vous est pas venu à l'esprit, madame, qu'il en faisait peut-être collection? J'ai un ami qui collectionne des timbres, c'est pas pour les mettre sur des enveloppes; un autre des pipes, ce n'est pas pour boucaner.

La coalition pour le contrôle des armes à feu fondée après le massacre de Polytechnique est devenue une moralisante advocacy qui se propose de guérir la société de ses maux. Exactement le même putain de fantasme d'hygiène publique que les conservateurs.