Dans une chronique récente, j'ai nommé mes deux champions de l'année: Marie-Philip Poulin (hockey) et Alexandre Bilodeau (ski de bosses). Et comme performance par excellence de 2014, j'ai opté pour la médaille d'or d'Équipe Canada au tournoi olympique de hockey féminin. Aujourd'hui, sans ordre particulier, je décerne 25 autres prix, qui ne sont pas tous des félicitations...

1 Événement: les Jeux olympiques de Sotchi

Je choisis les Jeux pour des raisons positives, comme la performance des athlètes québécois et canadiens, la qualité de l'organisation et l'accueil des bénévoles russes, qui ont donné une belle image de leur pays.

Mais aussi pour des motifs négatifs, comme les dépenses de 50 milliards qui ont entraîné le mouvement olympique dans un effet de ressac majeur (aucun pays occidental n'a voulu des Jeux d'hiver de 2022), la loi homophobe du gouvernement russe et le début de l'affrontement en Ukraine.

2 Révélation: Justine Dufour-Lapointe

Nous savions tous que la plus jeune des trois soeurs Dufour-Lapointe était très talentueuse. Mais comment prévoir qu'elle survolerait la finale du ski de bosses et rentrerait à la maison la médaille d'or au cou? À l'âge de 19 ans, elle a montré un cran formidable.

3 Occasion ratée: Patrick Chan

En patinage artistique, à Sotchi, Patrick Chan avait la médaille d'or à sa portée lorsqu'il a amorcé son programme long. Les deux chutes de son rival japonais Yuzuru Hanyu, quelques minutes plus tôt, lui avaient ouvert la porte toute grande, mais Chan n'a pas livré sa meilleure performance et a récolté la médaille d'argent. Sa déception a été vive.

4 Déclaration: Carey Price

À la mi-mars, le Canadien a comblé un déficit de trois buts en fin de troisième période et vaincu les Sénateurs d'Ottawa en prolongation. Après le match, Carey Price a dit: «Continuer d'y croire, c'est la différence entre la victoire et la défaite. On l'a vu lors de la finale féminine aux Jeux olympiques.»

Qu'une vedette de la LNH cite le hockey féminin en exemple est socialement significatif. Impossible d'imaginer pareil commentaire il y a 15 ans. De plusieurs façons, l'année 2014 a permis au hockey féminin de consolider sa place sur l'échiquier sportif.

5 Retour: Rory McIlroy

Après une année de petite misère en 2013, Rory McIlroy a rebondi en remportant deux titres majeurs. À son mieux, il est dominant. Comme l'impression qu'il ajoutera d'autres fleurons à son palmarès dès 2015. C'est peut-être bien lui qui rejoindra un jour Jack Nicklaus avec 18 victoires en tournois majeurs...

6 Panache: Caroline Wozniacki

La décision de Rory McIlroy de mettre fin à sa relation avec Caroline Wozniacki, après l'annonce de leur prochain mariage, a suscité une immense couverture de presse. Dans toute cette histoire, la joueuse danoise a montré un panache formidable. Elle s'est recentrée sur son sport et a connu une excellente saison sur les courts, en plus de courir le marathon de New York.

7 Dépensier: Steve Ballmer

L'ancien PDG de Microsoft voulait une équipe de basketball. Lorsque les Clippers de Los Angeles ont été mis aux enchères, il a misé 2 milliards! Vous l'avez deviné, Steve Ballmer a obtenu son club. Deux mois plus tôt, la valeur des Clippers était estimée à 575 millions par le magazine Forbes...

8 Facteur «wow!»: Eugenie Bouchard

Après avoir atteint, à la surprise générale, la demi-finale des Internationaux d'Australie, Eugenie Bouchard a réussi le même coup à Roland-Garros. Elle a ensuite disputé la finale de Wimbledon et s'est qualifiée pour le tournoi de fin d'année de la WTA à Singapour. Chacun de ses exploits a créé un buzz formidable. Grâce à elle, le tennis suscite un intérêt extraordinaire au Québec.

9 Cran: P.K. Subban

Subban a tenu tête au Canadien en négociant son contrat de huit ans. La direction est allée en arbitrage dans l'espoir qu'il adoucisse ses demandes. Mais, au bout du compte, l'organisation a craché des millions supplémentaires dans la dernière ligne droite des pourparlers, et le défenseur a gagné son pari. Ce gars-là a du cran au jeu (on l'a vu contre les Bruins de Boston durant les séries éliminatoires), mais aussi à l'extérieur de la patinoire.

10 Gros lot: la NBA

Les droits versés aux ligues sportives par les réseaux de télé pour diffuser leurs matchs ont augmenté à une vitesse vertigineuse dans les trois dernières années.

L'ampleur de l'entente signée par la NBA avec ESPN et TNT a néanmoins surpris: 24 milliards pour 9 ans, soit une moyenne de 2,66 milliards par saison! Il s'agit d'une augmentation de 186% par rapport au contrat actuel.

11 Trentaine heureuse: Russell Martin

À l'âge de 31 ans, Russell Martin a signé un contrat de 82 millions pour 5 ans avec les Blue Jays de Toronto. L'organisation compte sur son jeu derrière le marbre et son leadership pour améliorer l'équipe.

12 Surprise: 96 000 personnes pour le baseball

Paul Beeston, le président des Blue Jays de Toronto, espérait que les 2 matchs de son équipe au Stade olympique, en mars dernier, attirent une foule globale 50 000 amateurs. Ce fut presque le double! Plus de 96 000 personnes ont salué le retour du baseball majeur à Montréal après 10 ans d'absence.

13 Bagarre ridicule: Connor McDavid

L'espoir no 1 du hockey junior canadien s'est fracturé un os de la main en se battant durant un match. Cette blessure illustre une fois de plus l'inutilité des bagarres au hockey. Hélas, les dirigeants du hockey junior canadien continuent de trouver normal que des jeunes de 17 ans se battent à poings nus sur la patinoire.

14 Coup de chapeau: Association des neurologues

Ce regroupement de médecins spécialistes a proposé des mesures fortes pour réduire le nombre de commotions cérébrales dans le hockey mineur. Ces recommandations font réfléchir Hockey Québec, qui pourrait prendre des décisions importantes à ce sujet en 2015. Bravo aux neurologues pour leur contribution au débat.

15 «A» pour l'effort: Thomas Bach

Thomas Bach, le nouveau président du Comité international olympique (CIO), a compris que son organisme devait moderniser son fonctionnement. La décision de la Norvège de retirer sa candidature aux Jeux d'hiver de 2022 a envoyé un signal clair: si les règles ne changent pas, de moins en moins de pays voudront organiser les Jeux d'hiver. L'agenda 2020, adopté par le CIO récemment, est un pas dans la bonne direction. Il faudra maintenant voir l'effet réel de ces mesures.

16 Déception: la saison de l'Impact

L'Impact s'est montré arrogant, l'hiver dernier, en apportant très peu de changements à sa formation en vue de la saison 2014, comme si l'effectif était déjà très solide. Cette erreur d'appréciation a eu de graves conséquences: l'équipe a proposé un jeu mou, sans inspiration, ce qui a conduit à une saison misérable. L'organisation a perdu du capital de sympathie cette année.

17 Gestionnaire: Marc Bergevin

Marc Bergevin a fait tout le contraire des dirigeants de l'Impact. Malgré la formidable saison 2013-2014 du Canadien, il a remanié son club durant l'été, refusant le piège de l'immobilisme. Une douzaine de joueurs qui avaient participé aux dernières séries éliminatoires ont quitté le club. Résultat, l'organisation demeure sur le qui-vive et l'équipe joue avec enthousiasme.

18 Défaite: le Brésil 1-7 C. L'Allemagne

C'était à la Coupe du monde de football, au Brésil, en juillet dernier. Le match de demi-finale entre ces deux grands rivaux a été à sens unique. Devant un public médusé, l'équipe nationale brésilienne s'est effondrée. Un résultat ahurissant à un si haut niveau, si loin dans la compétition.

19 Coup de coeur: Carabins

Avec leur inspirant parcours en séries éliminatoires, les Carabins de l'Université de Montréal sont le coup de coeur de l'année. Leur victoire contre la grosse machine du Rouge et Or de l'Université Laval leur a donné des ailes jusqu'au championnat canadien. Du beau travail de Danny Maciocia et son groupe.

20 Fin de saga: le Grand Prix du Canada

Après d'interminables palabres, l'avenir du Grand Prix du Canada à Montréal est assuré pour 10 ans. Cette stabilité devrait aider le promoteur François Dumontier à dénicher un commanditaire principal.

21 Triste: Oscar Taveras

La mort de ce prometteur joueur de baseball dans un accident de la route en République dominicaine a ébranlé le Québec. Oscar Taveras a joué son baseball mineur à Montréal et nous étions fiers de ses succès. Une nouvelle d'une tristesse absolue.

22 Promesse non tenue: Philippe Couillard

En campagne électorale, le futur premier ministre avait assuré sur les ondes de RDS que la question du toit du Stade olympique serait une priorité pour son éventuel gouvernement. Dans le contexte budgétaire actuel, ce dossier est relégué aux oubliettes. Le vent d'enthousiasme à propos de l'avenir des installations olympiques est tombé.

23 Démantèlement: les sports à Radio-Canada

Le service des sports de Radio-Canada a été largement sacrifié sur l'autel des compressions budgétaires. Les conséquences de cette décision à courte vue sur le journalisme et la culture québécoise (le sport en fait partie) sont néfastes.

24 Condescendance: FIFA et le soccer canadien

La Coupe du monde de soccer féminin de 2015 aura lieu au Canada... sur des surfaces synthétiques. Un tel choix serait irrecevable s'il s'agissait du tournoi masculin. Les joueuses qui ont demandé le réexamen de la décision se sont fait rabrouer avec condescendance par les dirigeants de la FIFA (fédération internationale) et de l'Association canadienne de soccer.

25 Embarrassant: Roger Goodell

La mollesse avec laquelle le commissaire Roger Goodell a initialement réagi aux cas de violence conjugale dans la NFL a été embarrassante. Il a fallu les cris d'alarme de plusieurs groupes de pression avant qu'il affiche plus de conviction. On verra maintenant si les mesures annoncées auront l'effet désiré.