Le temps file, et la Ligne nationale de hockey (LNH) devra bientôt trancher: quel avenir pour les Coyotes de Phoenix? Voici trois scénarios possibles.

1- Les Coyotes demeurent à Phoenix

Maintenir les Coyotes dans le désert est l'objectif de Gary Bettman. Rappelez-vous ses traits crispés en annonçant la vente des Thrashers d'Atlanta à un groupe de Winnipeg en mai 2011. Déménager une concession d'une métropole américaine à un modeste marché canadien ne l'a pas réjoui.

La LNH, selon Fox Sports Arizona, négocie toujours avec le banquier albertain George Gosbee dans l'espoir de conclure la vente des Coyotes. Le financement de la transaction constitue sûrement un enjeu délicat. L'offre de Darin Pastor, un investisseur californien, a été rejetée parce que la portion d'argent comptant était insuffisante.

Les discussions avec Gosbee, déjà longues, ne constituent que la première étape du processus. Les éventuels acquéreurs devront ensuite conclure un accord avec Glendale pour la gestion du Jobing.com Arena.

En clair, combien de millions de dollars cette ville, aux prises avec de graves difficultés financières, acceptera-t-elle de verser pour conserver l'équipe?

Le groupe de Greg Jamison, qui a échoué dans sa tentative d'acheter les Coyotes en janvier dernier, avait arraché une moyenne de 15 millions par année. Gosbee et ses partenaires, ou tout autre acquéreur, exigeront sans doute une somme semblable.

Officiellement, ce pactole représente une compensation pour gérer l'amphithéâtre. Mais les récentes révélations du quotidien The Arizona Republic ont jeté un pavé dans la mare. Le coût de gestion réel est plutôt de 6 millions par année. La publication de cet article est arrivée à un mauvais moment pour la LNH.

Autre enjeu: si Glendale verse plusieurs millions aux acquéreurs, qu'exigera-t-elle en retour? Dans le cas de Jamison, d'importantes pénalités financières étaient inscrites au contrat si les Coyotes quittaient la région avant l'échéance. Cet enjeu est crucial.

Les éventuels acquéreurs doivent aussi établir un plan d'affaires réaliste. Pourront-ils, dans un délai raisonnable, équilibrer leur budget?

Les revenus aux guichets, les droits de télévision locaux et les commandites corporatives des Coyotes sont parmi les plus faibles de la LNH. Le partage des revenus entre les équipes du circuit donnera un coup de main, mais ne représente pas une solution permanente.

Malgré tout, la LNH travaillera jusqu'au bout dans l'espoir de garder les Coyotes en Arizona.

2- Les Coyotes sont transférés à Québec

La LNH n'a jamais voulu envisager sérieusement ce scénario. La preuve, c'est que la refonte des divisions annoncée plus tôt cette année, avec 16 équipes dans l'Est et 14 dans l'Ouest, ne tient pas compte de cette possibilité.

La difficulté est pourtant réelle. On voit mal une équipe de Québec jouer dans la même division que les Kings de Los Angeles ou les Sharks de San Jose!

La LNH ne le reconnaîtra jamais, mais elle a été surprise par le maintien des Kings de Sacramento, de l'Association nationale de basketball (NBA), dans la capitale californienne.

Il y a trois mois, tout indiquait que les Kings seraient transférés à Seattle en vue de la prochaine saison. Cela aurait enclenché la construction d'un nouvel amphithéâtre à Seattle, capable d'héberger une équipe de la LNH. Bettman a d'ailleurs manifesté son intérêt pour cette ville du nord-ouest des États-Unis le mois dernier.

Cela dit, si le commissaire a appris une leçon durant les dernières années, c'est que les États-Unis ne regorgent pas d'entrepreneurs aux poches profondes prêts à investir dans son circuit.

Pour un Terry Pegula, ce milliardaire qui a acheté les Sabres de Buffalo, combien de Greg Jamison ou de Matthew Hulsizer, des gens rêvant d'acquérir une équipe mais ne versant pas les millions requis?

À Québec, une compagnie sérieuse, Québecor Média, détentrice de sa propre chaîne de télé sportive, est intéressée. De plus, un nouvel amphithéâtre est en chantier.

Pareils atouts pourraient bientôt devenir incontournables. Au 98,5 hier, Réjean Tremblay a soutenu que des échanges d'information avaient lieu entre la LNH et Québecor Média. Dans le contexte actuel, et malgré les démentis, cela semble logique. La LNH a besoin d'un Plan B.

3- La LNH demeure propriétaire de l'équipe

Et si la LNH décidait simplement de reporter le problème en assumant des pertes une autre saison à Glendale?

Ce scénario, très risqué, est moins probable que les deux autres. D'autant plus que Glendale n'appuierait sûrement pas financièrement l'équipe durant cet intermède.

Mais si Bettman croit à une expansion de la NBA à court terme, ce qui relancerait le dossier du nouvel amphithéâtre de Seattle, la LNH pourrait conserver quelques mois supplémentaires la propriété des Coyotes. Surtout si elle ne souhaite pas retourner à Québec.

Conclusion

En 2011, Winnipeg était prêt à accueillir une équipe de la LNH. Les nouveaux propriétaires des Jets exploitaient déjà une équipe de la Ligue américaine.

Une structure organisationnelle était en place. Tout n'a pas dû être construit de zéro, comme ce serait le cas à Québec. Or, malgré cet avantage, Winnipeg a mis les bouchées doubles pour être prêt au début du camp d'entraînement.

En 2011, la vente des Thrashers d'Atlanta a été confirmée le 31 mai. On voit mal comment la LNH pourrait repousser de beaucoup cette date si elle envisage le transfert des Coyotes à Québec.

Il reste neuf jours au mois de mai. Le compte à rebours est amorcé.