Les Expos ne sont plus à Montréal depuis huit ans. La passion ne sera jamais aussi vive, mais on peut encore apprécier le baseball. Surtout durant ces excitantes séries éliminatoires.

Voici mon décompte des dix raisons d'aimer le baseball.

10- Les Red Sox nous amusent

Ainsi, le nouveau gérant Bobby Valentine allait remettre de l'ordre dans la cabane. Avec lui, oublions le poulet frit et la bière durant les matchs! Malgré sa langue bien pendue, il ferait oublier la fin de saison catastrophique des Red Sox en 2011.

Le plan n'a pas fonctionné. Valentine s'est vite mis à dos plusieurs de ses joueurs et entraîneurs. Il a même mis en question la loyauté de ses adjoints. Bref, le vaudeville s'est poursuivi à Boston. Et le règne de Valentine n'aura duré qu'une malheureuse saison.

Les Red Sox ont perdu du panache, mais ils ont le mérite de nous amuser.

9- Vieil exploit, nouveau héros

Certains exploits du passé sont si exceptionnels qu'on ne croit pas les joueurs d'aujourd'hui capables de les surpasser.

Des exemples? Les 215 points en une saison de Wayne Gretzky en 1985-1986; les 47 matchs consécutifs avec une passe de touché de Johnny Unitas à la fin des années 1950; la triple couronne de Carl Yastrzemski en 1967...

Oh, attendez! Drew Brees a brisé le record de Unitas dimanche et Miguel Cabrera vient de répéter l'exploit de Yaz, une première en 45 ans.

Le troisième-but des Tigers de Detroit est devenu un héros du baseball. Quant au record de Gretzky, il semble sûr pour longtemps.

8- Les millions ne font pas le bonheur

L'automne dernier, Albert Pujols s'est dit insulté par l'offre de renouvellement de contrat des Cards de St. Louis. Il a plutôt accepté 254 millions en dix ans des Angels de Los Angeles.

Pujols a cependant connu un mauvais départ et les Angels, contrairement aux Cards, ont raté les séries éliminatoires.

Pour les Angels, les millions versés à Pujols ne se sont pas transformés en bonheur.

Photo: Reuters

Miguel Cabrera

7- Il s'appelle Ichiro



En 2001, après avoir longtemps dominé la ligue japonaise, Ichiro Suzuki a fait le saut en Amérique, où il a brillé avec les Mariners de Seattle. En juillet dernier, les Yankees de New York ont fait son acquisition. Le voici, à l'âge de 38 ans, en quête d'un titre de la Série mondiale.

Lundi, Ichiro a donné une nouvelle illustration de son talent. Il a dansé autour du receveur Matt Wieters, des Orioles, pour croiser le marbre. «Vous avez vu la différence de poids entre nous? Je n'étais pas pour foncer sur lui...», a dit Ichiro.

Comique, en plus...

Photo: AP

Ichiro Suzuki

6- Le retour de Dan Duquette

Oui, oui, c'est le même Dan Duquette qui a quitté les Expos en 1994 pour devenir DG des Red Sox de Boston. Congédié en 2002, il a été incapable de retrouver un poste prestigieux.

Puis, en novembre dernier, Duquette a obtenu - à la surprise générale - les pleins pouvoirs chez les Orioles de Baltimore.

Le jour de sa nomination, l'ancien DG des Expos, un type abrasif, a promis d'être plus gentil avec tout le monde. Mais personne ne s'attendait à des miracles de la part de son équipe, dont la fiche a été inférieure à ,500 au cours des 14 saisons précédentes.

Contre toute attente, les Orioles participent aux séries. Leurs succès composent une belle histoire du baseball en 2012.

5- Moneyball

Vous avez vu Moneyball, le film mettant en vedette Brad Pitt et Philip Seymour Hoffman? On y raconte comment les Athletics d'Oakland, malgré des moyens financiers limités, ont causé une surprise en 2002 en remportant le championnat de leur division.

L'auteur de ce succès fut le DG Billy Beane, un as du recrutement. Cette saison, malgré une fraction du budget dont profitent les organisations les plus riches, il a de nouveau conduit les A's au premier rang.

La masse salariale de Athletics est de 55 millions. À titre comparatif, neuf équipes versent plus de 110 millions par saison à leurs joueurs!

Photo: AP

Dan Duquette

4- Les tricheurs démasqués

Tiens, tiens, le cyclisme n'est pas le seul sport à lutter sérieusement contre le dopage. Le baseball est aussi aux aguets.

Cette saison, deux joueurs ont été suspendus 50 matchs, dont Melky Cabrera, des Giants de San Francisco. Le 15 août dernier, lorsque la sanction est tombée, il menait les majeures avec 159 coups sûrs.

3- Les Nationals font parler des Expos

On parle rarement des Expos. Mais en coiffant le titre de la division Est de la Ligue nationale, les Nationals de Washington les ont réintroduits dans l'actualité.

Les médias ont rappelé qu'il s'agissait du deuxième championnat de division dans l'histoire de la concession, les Expos ayant remporté celui de 1981.

On se console comme on peut.

2- Le match sans lendemain

En ajoutant deux équipes aux séries éliminatoires et en organisant un match suicide entre les «meilleurs deuxièmes» de chaque ligue, le baseball majeur a généré un intérêt immense.

Il a fallu du culot pour instaurer ce concept de match sans lendemain. Pas mal pour un sport conservateur.

1- Pas de grève, pas de lock-out...

Et pour finir, la plus importante raison pour laquelle on aime le baseball: zéro grève et zéro lock-out depuis le printemps 1995, lorsque le conflit qui a éclaté au mois d'août précédent a pris fin.

Vous ne trouvez pas que ça devrait inspirer une autre ligue sportive?

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Photo: AP

Melky Cabrera