Une lutte captivante se dessine entre Québec, Markham et Seattle dans l'espoir d'obtenir une équipe de la LNH.

Depuis le printemps dernier, plusieurs rebondissements sont survenus. Chaque ville possède des atouts et il est difficile d'identifier le meneur de la course.

Transférer une concession n'est pas le premier choix de la LNH. Il n'en reste pas moins que l'avenir des Coyotes de Phoenix demeure en suspens. Et que les difficultés économiques de certaines équipes s'accroîtront si les joueurs sortent gagnants du conflit actuel.

Voici un tour d'horizon de la situation.

PHOENIX-GLENDALE

La Ville de Glendale, où est situé le Jobing.com Arena, est aux prises avec une situation financière catastrophique.

Voilà pourquoi elle veut renégocier son entente avec Greg Jamison, l'acquéreur pressenti des Coyotes. Au printemps dernier, la Ville lui a promis plus de 300 millions en 20 ans, une somme exorbitante.

Dans l'espoir de joindre les deux bouts, Glendale a augmenté sa taxe de vente municipale. Mais après un âpre débat juridique, des citoyens ont obtenu la tenue d'un référendum sur la question.

Cette consultation sera tenue le 6 novembre et tout indique que la hausse sera battue. Cette perspective réduira d'autant la marge de manoeuvre de Glendale, qui devra diminuer ses services aux citoyens si elle veut subventionner le hockey professionnel.

Cela dit, selon une nouvelle publiée hier soir par The Arizona Republic, Glendale et Jamison seraient sur le point de conclure un nouvel accord. Le conseil municipal en prendrait connaissance mardi prochain.

EDMONTON

À Edmonton, les Oilers et la Ville planchent sur un projet d'amphithéâtre de 450 millions depuis plus de deux ans. Le projet, d'une extraordinaire complexité, prévoit le réaménagement d'une partie du centre-ville. Mais les deux parties sont incapables de conclure un accord final.

Lundi dernier, leurs relations ont pris une tournure pour le pire. Darryl Katz, le proprio des Oilers, s'est rendu à Seattle pour tâter le terrain. Sans surprise, le geste a été perçu comme une menace par les partisans de l'équipe.

Le comportement de Katz a été décrié par tous les analystes. Son appétit pour les fonds publics semble insatiable. Les Oilers pourraient-ils quitter Edmonton un jour? Peu probable, mais pas impossible. Après tout, il s'agit de l'équipe qui a échangé Wayne Gretzky...

SEATTLE

Le projet de construction d'un nouvel amphithéâtre de 490 millions a franchi une étape déterminante à Seattle. Un accord a été conclu entre un investisseur, Chris Hansen, et l'administration municipale.

Hansen rêve de redonner à Seattle son équipe de l'Association nationale de basketball. Mais le projet d'accueillir une équipe de la LNH est aussi dans l'air. Bill Daly, l'adjoint de Gary Bettman, n'a jamais caché l'intérêt du circuit pour cette ville du nord-ouest des États-Unis. Cette ouverture est significative.

La construction ne commencera pas avant une année, le temps de finaliser une étude environnementale et de parfaire le modèle financier. Peu importe: à Seattle, on croit vraiment que l'amphithéâtre sera érigé.

MARKHAM

C'est en novembre dernier que la nouvelle a été dévoilée: Graeme Roustan, un homme d'affaires avec ses entrées dans la LNH, veut construire un amphithéâtre à Markham, en Ontario.

Même si Roustan répète que son projet n'est pas lié au sport professionnel, la possibilité qu'une deuxième équipe de la LNH s'établisse dans la grande région de Toronto n'est pas farfelue. La vigueur du marché et la popularité du hockey le justifieraient amplement.

Les Maple Leafs verraient-ils d'un mauvais oeil ce nouveau concurrent? Il y a quelques années, on aurait répondu oui sans hésiter. Mais le sport professionnel est désormais une affaire de télévision.

Les nouveaux proprios des Maple Leafs, Bell et Rogers, sont d'abord à la recherche de contenu pour leurs plateformes numériques. L'obtention des droits de télédiffusion d'une autre équipe de la LNH pourrait les intéresser.

Le projet de Markham profite de l'appui du conseil municipal et progresse rapidement. Au cours des derniers jours, le groupe de Roustan a embauché l'ancien vice-président du Canadien, Ray Lalonde, en plus de s'associer à des entreprises appartenant aux propriétaires des Flyers de Philadelphie [gestion de l'amphithéâtre] et des Bruins de Boston [services aux spectateurs].

Ce qui semblait n'être qu'un rêve devient de plus en plus sérieux.

QUÉBEC

Entre les projets de Seattle, Markham et Québec, celui de la capitale nationale est évidemment le plus avancé. On peut même surveiller en direct l'avancement des travaux sur le site web de la Ville. La construction de l'amphithéâtre nécessitera trois années, un délai plus long que la moyenne.

La LNH est bien au fait des visées de Québec. Et contrairement à ses deux concurrentes, la ville possède un équipement adéquat, le Colisée Pepsi, pour accueillir une équipe avant l'ouverture du nouvel amphithéâtre.

Cela pourrait devenir un réel avantage si les Coyotes devenaient rapidement disponibles. Le groupe Québecor, qui a obtenu le contrat de gestion du nouvel édifice, souhaite acheter une équipe de la LNH.

Bref, Québec possède d'excellentes cartes dans son jeu. Mais la concurrence semble aujourd'hui plus vive qu'au printemps dernier. Seattle et Markham sont des rivales plus coriaces que Kansas City et Las Vegas, des villes évoquées en début d'année.

CONCLUSION

Au cours des prochaines semaines, il faudra surveiller l'évolution de la situation à Glendale-Phoenix.

Le contenu de la prochaine convention collective aura aussi un impact majeur sur la suite des choses. Si Gary Bettman réussit à réduire le salaire des joueurs, cela stabilisera à court terme les organisations les plus fragiles.

Sinon, il pourrait y avoir du mouvement.