Peu avant la conférence de presse d'hier, dans une petite salle à l'abri des caméras de télévision, Jesse Marsch et Marco Di Vaio ont échangé quelques mots.

Mais comme l'entraîneur de l'Impact ne parle pas italien et que son nouveau joueur vedette ne s'exprime pas en anglais, c'est en français qu'ils ont discuté. Décidément, la fleur de lys sur le chandail de l'équipe n'est pas là que pour faire joli.

Voici donc Marco Di Vaio, un attaquant de 35 ans doté d'une solide réputation, qui débarque à Montréal. À son arrivée à Montréal-Trudeau dimanche soir, près de 150 partisans l'ont accueilli avec enthousiasme. Di Vaio ne s'attendait pas à cette réception. «Je n'ai encore rien fait pour l'équipe et j'ai eu droit à cet accueil...», a-t-il dit, étonné.

En fait, Di Vaio a déjà rendu service à l'Impact. En acceptant de quitter Bologne et la Série A italienne pour Montréal, il a sur-le-champ donné de la crédibilité à l'équipe. Et permis à Joey Saputo de remplir son engagement: convaincre un joueur de talent de tenter la grande aventure de la Major League Soccer.

Malgré son sourire, Saputo ne blaguait pas vraiment lorsqu'il a dit: «J'ai un peu moins de pression sur les épaules. J'avais promis un joueur désigné, le voilà! La pression est maintenant sur le directeur sportif, l'entraîneur et le joueur...»

Assis sur la tribune en compagnie de Di Vaio, le président de l'équipe a vécu un grand moment. «C'est fantastique de voir le chemin parcouru au cours des 18 dernières années. L'Impact est désormais assez connu pour se rendre en Europe et attirer un joueur de ce calibre.»

Le mandat de Di Vaio est immense. Il devra marquer des buts, renforcer la personnalité de l'organisation, attirer des spectateurs au stade Saputo, augmenter la vente de produits dérivés et agir comme mentor auprès de la relève de l'équipe.

Oui, Di Vaio sera bien payé. Mais les attentes placées en lui sont énormes. Au point où Jesse Marsch a senti le besoin de les modérer: «On pense que Marco est le joueur idéal pour notre équipe. Il possède une grande intelligence du jeu. Mais on ne veut pas mettre le poids du monde sur ses épaules».

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Photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Marco Di Vaio

Marco Di Vaio s'établit à Montréal sans connaître beaucoup de choses du Québec. Même pas sûr qu'il connaisse les différents usages des casseroles dans nos foyers.

«C'est un honneur pour moi d'être ici, a-t-il dit. Montréal est une grande ville internationale. Ce sera une expérience extraordinaire pour notre famille. Mes enfants pourront apprendre deux nouvelles langues.»

Ses premières remarques, Di Vaio les a prononcées en français. Sans doute en raison de son séjour avec l'équipe de Monaco de 2005 à 2007, il s'exprime déjà très bien dans notre langue. Il a manifestement compris toutes les questions qui lui ont été posées, même s'il a souvent développé sa pensée en italien.

«J'espère que je parlerai un peu mieux le français bientôt», a-t-il néanmoins précisé.

Aucune inquiétude là-dessus! Compte tenu de ses acquis, on peut croire que le nouvel attaquant de l'Impact sera parfaitement bilingue à l'automne. D'autant plus qu'il entend profiter à plein de son expérience outre-Atlantique. Dans son esprit, les volets sportif et culturel sont étroitement liés.

Ainsi, lorsqu'un collègue lui a demandé s'il demeurerait à Montréal une fois la saison terminée, sa réponse a été directe: «Bien sûr, puisqu'un de nos enfants ira à l'école. J'irai en Italie seulement à Noël.»

Avec sa tenue décontractée - jean, chemise, cardigan -, Di Vaio donne à première vue l'image d'un homme très détendu. Mais ses yeux vifs et ses répliques directes révèlent aussi son immense confiance en lui.

Un exemple: lorsqu'un journaliste a voulu savoir si la présence au sein de l'Impact de Bernardo Corradi, de Matteo Ferrari et de Nelson Rivas, tous des anciens de la Série A italienne, avait influencé sa décision de joindre l'équipe, sa réponse est tombée net et sec. «Non, ça n'a fait aucune différence. Je serais venu même s'ils n'avaient pas été là. Je voulais vivre un nouveau défi.»

L'entente de Di Vaio avec l'Impact est valide jusqu'à la fin de la saison 2013. L'équipe détient l'option de prolonger son contrat en 2014 et en 2015.

Et le principal intéressé souhaite porter longtemps son nouveau maillot. «J'aime le football», a-t-il dit simplement.

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Joey Saputo a souvent insisté sur un élément au cours des dernières semaines. Attirer un joueur désigné n'était pas suffisant pour l'Impact. Il fallait aussi obtenir un homme capable d'assumer du leadership au sein de l'organisation.

À première vue, Di Vaio semble répondre à ce critère. Son entrée en scène a illustré son désir de s'épanouir dans son nouvel environnement. Le numéro 9 est enthousiaste face à son nouveau défi. «Il faut continuer de construire l'équipe, a-t-il dit. J'espère qu'on participera aux séries éliminatoires.»

Sur le plan sportif, Di Vaio transformera l'Impact, une équipe incapable de préserver ses avances, signe d'un leadership déficient sur le terrain. Pour une formation de l'expansion, cela est tout à fait normal.

Et, surtout, Di Vaio marquera des buts, sa première responsabilité. Les grands patrons de l'équipe, Joey Saputo, Nick De Santis et Jesse Marsch, ont déjà hâte à sa première réussite.

Dans toute son histoire, l'Impact n'a jamais aligné un meilleur joueur. Et aucun d'eux n'a fait face à autant de pression.

Marco Di Vaio semble posséder les atouts pour relever le défi.

Bravo aux Cataractes

Les gens de Shawinigan, et de partout au Québec, peuvent être fiers des Cataractes. Qui aurait misé sur leurs chances au début du tournoi de la Coupe Memorial?

Éliminés prématurément des séries éliminatoires de la LHJMQ, les Cataractes ont attendu un mois avant de disputer une rencontre significative. Qu'à cela ne tienne, ils ont ensuite livré quatre gros matchs en cinq soirs.

Dimanche soir, en finale, la tension était à son comble. Les Knights de London étaient les favoris, mais les Cataractes ont été coriaces jusqu'au bout. Et ils ont mérité cette belle victoire en prolongation.

Mine de rien, des équipes de la LHJMQ viennent de remporter la Coupe Memorial pour une deuxième année consécutive. Une belle réussite, aucun doute là-dessus.

On saura très bientôt si le conseiller spécial des Cataractes, Bob Hartley, se retrouvera derrière le banc du Canadien la saison prochaine.