Oui, on voudrait tellement y croire. Juste pour le plaisir d'assister à quelques matchs des séries. Juste pour ressentir un peu cette ambiance si particulière du hockey au printemps.

Mais à chaque fois que l'espoir renaît, le Canadien échappe bêtement un autre match. Et on se dit que l'Impact risque de recevoir une attention inattendue à ses débuts en MLS. À moins d'un coup de barre du Canadien, les joueurs de Jesse Marsch seront en effet les seuls en action à Montréal après le premier week-end d'avril.

«Nos ennuis à Montréal? Je n'ai pas d'explication, a dit Mathieu Darche, après la rencontre. On doit faire mieux devant nos partisans.»

Darche n'a pas offert sa meilleure performance, hier. Tout comme ses compagnons de trio, Tomas Plekanec et Rene Bourque.

N'empêche que Mathieu est le joueur du Canadien qui m'impressionne le plus depuis un mois. Les déboires de l'équipe n'ont pas eu raison de son moral. Il se bat match après match et joue du hockey efficace. Chapeau à Randy Cunneyworth, qui l'utilise en conséquence.

Auprès des médias électroniques francophones, Darche est devenu le porte-parole de l'équipe. L'entraîneur-chef ne parlant qu'anglais, le DG étant muet et le président s'exprimant ces jours-ci sur Twitter, Darche donne le pouls jour après jour. Pas sûr que la direction l'avait prévenu de cette responsabilité en renouvelant son contrat l'été dernier.

Darche mérite d'endosser de nouveau le chandail du Canadien la saison prochaine. Des professionnels comme lui, conscients de leur rôle, sont toujours utiles à une équipe. Souhaitons que l'organisation le traite correctement.

Bon, cela dit, le Canadien a rendu un bel hommage à Gary Carter avant le match d'hier. Un montage vidéo a rappelé son amour du jeu, cette exubérance qui le rendait si sympathique. Les images ont défilé au son de New Kid in Town des Eagles, un beau clin d'oeil.

Pour l'occasion, Youppi! a retrouvé son uniforme des Expos. Et durant l'échauffement d'avant-match, les joueurs du Canadien ont porté un chandail numéro 8 avec le nom Carter à l'endos.

Pendant que les 21 000 spectateurs saluaient une dernière fois Carter, j'ai pensé à une autre cérémonie en son honneur. C'était au Stade olympique, en juillet 1993, lorsque les Expos ont retiré son chandail.

Même si le Stade n'a rien d'intimiste, les Expos avaient bien fait les choses. Claude Raymond avait enflammé la foule en rappelant le dernier coup sûr de Carter dans l'uniforme des Z'Amours, un double par-dessus la tête d'Andre Dawson, alors avec les Cubs.

Dans son allocution, Carter avait déclaré: «Au baseball, les gens les plus importants sont vous, les partisans. Du fond du coeur, merci!»

Cette marque d'attention n'avait rien d'artificiel. Comme tous les plus grands athlètes, de Maurice Richard à Guy Lafleur, Carter respectait les fans.

La direction du Parc olympique honorera la mémoire de Carter en donnant son nom à une composante de ses installations. Il s'agit d'un autre jalon dans la réconciliation du Stade avec son héritage sportif.

Le jour de l'inauguration, j'espère qu'on donnera le micro à Rodger Brulotte, Jacques Doucet et Claude Raymond, trois gars pour qui le Stade était une deuxième maison et qui ont contribué à populariser les Expos.

Le Canadien s'est encore distancé de ses partisans vendredi. Il ne faut pas s'en étonner, c'est le grand thème de l'organisation en 2011-12.

Ainsi, Pierre Gauthier n'a pas commenté de vive voix le départ de Hal Gill vers Nashville. Seul un communiqué de presse a été publié. Pendant ce temps, le DG des Predators, David Poile, a invité tous les journalistes, dont ceux de Montréal, à une conférence téléphonique.

Gauthier planifie ses rencontres de presse comme un chef d'État. Sa prochaine est prévue le 27 février, après l'heure limite des transactions. Il est fascinant de constater combien le Canadien se soucie peu d'expliquer ses décisions en matière de hockey.

Lance Armstrong est-il vraiment au bout de ses peines? Au début du mois, les procureurs américains ont mis fin à l'enquête sur ses liens avec le dopage. Cette décision le met à l'abri d'accusations criminelles.

En revanche, l'Agence américaine antidopage (USADA) poursuit ses investigations. Et selon une analyse de Sports Illustrated, Armstrong pourrait de nouveau être tourmenté par son passé.

Si la USADA le trouve coupable de dopage, cela paverait la voie à des recours civils contre lui, ce qui entraînerait de lourds frais juridiques.

Extrait de l'article: «En 2004, SCA Promotions a garanti un boni de 5 millions à Armstrong après sa cinquième victoire au Tour de France. Lorsque des questions ont surgi à propos de son éventuelle consommation de produits dopants, SCA a refusé de le payer. Armstrong a poursuivi la compagnie et obtenu son boni. Vous ne croyez pas que Bob Hamman, le président de SCA, aimerait retrouver son argent?»

La USADA souhaite mettre la main sur les renseignements obtenus par les procureurs au cours de leur enquête.

De son côté, Armstrong poursuit sa vie très publique. Sa fondation a versé 1,5 million en appui à une mesure qui sera soumise au vote en Californie ce printemps. L'objectif est d'augmenter la taxe sur les cigarettes afin de financer la recherche sur le cancer.

Le message Twitter de la semaine est de mon collègue Richard Labbé, au milieu de la soporifique deuxième période du match d'hier: «La seule raison que les fans du CH ne huent pas encore, c'est parce qu'ils dorment».

Photo: AP

Lance Armstrong n'est peut-être pas au bout de ses peines.