On disait de lui qu'il n'était pas aussi doué que son grand frère Peyton, pas aussi fiable que Tom Brady, pas aussi spectaculaire qu'Aaron Rodgers... Mais voilà qu'Eli Manning vient d'inscrire son nom parmi les meilleurs quarts-arrière de l'histoire de la NFL.

Quelle performance Eli a offerte, dimanche soir, à Indianapolis. Lorsque les Giants, en déficit de deux points, ont pris possession du ballon à leur ligne de 12 verges en fin de match, les Patriots étaient sûrement inquiets. En entrevue à NBC, Tom Brady avait expliqué avant le match à quel point il ne souhaitait pas voir son rival dans cette situation: «Je sais ce qu'il peut faire».

Brady, malheureusement pour son équipe, a vu juste. Comme en 2008, lorsque les Giants ont aussi assommé les Patriots au Super Bowl, Manning a réussi une passe magique à un de ses receveurs. En 2008, David Tyree est passé à l'histoire; dimanche, ce fut Mario Manningham.

Grâce à son catch exceptionnel, les Giants se sont extirpés de leur zone. L'allure du match a basculé sur ce jeu. Les Giants n'allaient pas manquer leur rendez-vous avec la destinée.

Les Giants forment-ils la meilleure équipe championne du Super Bowl? Bien sûr que non! Mais ils composent peut-être la plus méritante. Leur billet pour Indianapolis, ils l'ont obtenu en battant les Packers de Green Bay à Lambeau Field, et les 49ers de San Francisco au Candlestick Park. Il leur a fallu du cran pour gagner ces deux matchs coup sur coup.

Dimanche, ils se sont retrouvés confrontés à Bill Belichick et Tom Brady, deux hommes qui intimident presque tous leurs adversaires. Mais pas les Giants, soudainement devenus favoris sentimentaux. Avouez que pour une équipe de New York, c'est plutôt inhabituel!

Ce fut un match enlevant, avec du suspense jusqu'à la fin et, au bout du compte, de beaux vainqueurs.

Placez mon nom dans le camp de ceux qui ont aimé le show de Madonna! Ce fut un 12 minutes plein d'énergie, avec des éléments visuels percutants. La contribution du Cirque du Soleil a apporté une bonne dose de créativité. Madonna a causé une surprise en choisissant Like a Prayer en finale. Avec l'immense choeur qui l'accompagnait, c'était impressionnant.

Comme tous les interprètes choisis pour la mi-temps du Super Bowl, Madonna n'a pas reçu de cachet. La vitrine publicitaire constitue leur salaire. On ne chante pas tous les jours devant 100 millions de téléspectateurs. Selon le Sports Business Journal, la vente de leur musique connaît un bond formidable au cours des sept jours suivants.

Le Super Bowl, c'est aussi les paris. Et les possibilités dépassent l'entendement. Ainsi, à Las Vegas, vous pouviez miser sur le temps que prendrait Kelly Clarkson pour chanter l'hymne national: son interprétation durerait-elle plus ou moins qu'une minute et 34 secondes? (Elle a fini pile sur ce chrono!)

Pour les plus audacieux, un pari a été payant dès le début du match. Las Vegas avait établi à 75 contre 1 les chances qu'un touché de sûreté ouvre le pointage. C'est en plein ce qui s'est produit, pour seulement la deuxième fois de l'histoire du Super Bowl.

Ah oui, j'ajoute ceci: à la fin novembre, les chances des Giants de remporter le Super Bowl ont été établies à 100 contre 1!

Bon, je ne voulais pas parler du Canadien aujourd'hui. Mais j'espère néanmoins que l'organisation a pris des notes durant le Super Bowl.

Les Giants n'ont pas connu une saison extraordinaire. L'entraîneur Tom Coughlin a été contesté et les rumeurs de congédiement ont été nombreuses. Malgré les difficultés, la direction lui a fait confiance. Pas de décision irréfléchie un samedi matin après une défaite qui avait fait mal.

Le contraste avec le Canadien est saisissant. Le renvoi de Jacques Martin a transformé la saison en désastre. Confier une équipe affaiblie par les blessures, alignant de nombreux vétérans à haut salaire, à un entraîneur n'ayant jamais dirigé un match dans la LNH a constitué une décision invraisemblable.

Existe-t-il ce matin des gens plus heureux que la grande famille des Giants de New York? Oui! Lance Armstrong a sûrement débouché le champagne ce week-end et ce n'était pas pour célébrer la fête du football.

Un procureur fédéral a annoncé vendredi la fin de l'enquête contre le champion cycliste soupçonné de dopage. Il était dans la mire de l'enquêteur Jeff Novitzky, célèbre pour son travail dans l'affaire Balco, qui a conduit à des accusations contre Barry Bonds et Marion Jones.

Armstrong avait notamment été mis en cause par d'anciens coéquipiers, Tyler Hamilton et Floyd Landis. Le dossier contre lui prenait de l'ampleur malgré la vigueur de ses dénégations.

L'insuccès relatif du recours contre Barry Bonds, trouvé coupable du moins important des quatre chefs d'accusation pesant sur lui, a sûrement influencé la décision des procureurs. Tout comme le coût énorme des procédures et la difficulté de convaincre un jury dans des causes semblables.

Enfin, c'est aujourd'hui que le Tribunal arbitral du sport doit rendre sa décision dans le dossier d'Alberto Contador, qui a subi un contrôle positif au Tour de France de 2010. Un verdict de responsabilité aurait un impact majeur sur le cyclisme professionnel.