«J'ai chuté des dizaines de fois et subi plusieurs fractures. Mais j'aime le ski toujours plus à chaque année. Et je veux participer aux Jeux olympiques de 2014!»

Ces mots de Sarah Burke, tirés de son site web, sont à la fois beaux et terribles.

Beaux, puisqu'ils illustrent la passion que cette jeune femme de 29 ans, au regard lumineux, éprouvait pour son sport. Terribles, parce qu'ils rappellent la fragilité de la vie.

Sarah Burke est morte, hier, neuf jours après un terrible accident survenu lors d'un entraînement aux États-Unis. Dans le monde du ski acrobatique, elle était une authentique star.

Pas seulement en raison de son sourire magique ou de ses championnats. Mais surtout parce qu'elle était une battante, habituée à enfoncer des portes pour que les filles obtiennent les mêmes privilèges que les gars dans son sport.

L'année dernière, dans une entrevue au magazine Viva, elle a expliqué: «Lorsque j'ai commencé ma carrière, beaucoup d'organisateurs ne voulaient pas me laisser skier en compétition. Ils ne voulaient rien savoir d'une fille capable de vaincre la moitié des gars. Ça me choquait, car on travaillait et on chutait aussi fort qu'eux.»

Les efforts de Sarah Burke ont contribué à l'essor du ski slopestyle et demi-lune pour les femmes... et les hommes. L'été dernier, le Comité international olympique a intégré ces disciplines au programme des Jeux de Sotchi. Pour les adeptes des sports extrêmes, il s'est agi d'une grande victoire.

À Sotchi, Sarah Burke aurait été une prétendante à la médaille d'or en demi-lune. Mais sa mort provoque déjà un débat sur le caractère sécuritaire de ces sports, avec leurs figures toujours plus risquées et leurs parcours toujours plus exigeants.

Malgré le danger, Sarah Burke n'aurait pas imaginé sa vie autrement. Sur son site web, elle écrivait, presque incrédule: «Je n'aurais jamais pensé qu'une fille originaire d'une petite ville de l'Ontario en serait où j'en suis aujourd'hui».

Repose en paix, Sarah Burke.