Est-ce que ça peut aller plus mal pour le Canadien?

Arracher de peine et de misère un point aux Blue Jackets de Columbus, une équipe sans lustre, qui perd des millions chaque saison et semble condamnée à la médiocrité pour des années, ce n'est pas une grande réussite.

Ne nous laissons pas berner par le pointage serré. Oui, le Canadien a poussé le match en prolongation, mais il a été dominé pendant les 50 premières minutes de jeu.

Sauf pour de brèves poussées, les joueurs de Jacques Martin n'ont pas impressionné. Les Blue Jackets, je vous le rappelle, croupissent dans la cave du classement de l'Association de l'Ouest.

Le Canadien aligne plusieurs vétérans, mais on cherche les leaders sur la glace. Hier encore, il aurait fallu un attaquant doté d'un minimum d'inspiration pour donner de la vie à ce club sans âme. Le public n'a pas été dupe et des huées ont retenti à compter de la deuxième période.

Si ça continue ainsi, même l'éventuel retour d'Andrei Markov, le mois prochain, ne sauvera pas la saison du Canadien. À force d'échapper des points, son retard sur la huitième place sera trop important.

Comment expliquer une performance aussi quelconque? Le Tricolore retrouvait ses partisans après une semaine à l'étranger. Il avait la chance de remporter un deuxième gain de suite. L'occasion était belle d'amorcer une série de victoires, si souvent évoquée par les joueurs au cours des derniers jours. L'ennui, c'est que les Blue Jackets étaient plus affamés.

Les saisons sont longues, évidemment. Et il ne faut pas sauter trop vite aux conclusions. N'empêche que le Canadien est sérieusement enlisé. Les blessés? Ça fait partie du jeu et l'équipe doit gagner avec le personnel en place.

On peut évoquer plusieurs motifs techniques pour expliquer les insuccès du Canadien: nombreux revirements, attaque massive sans punch, jeu beaucoup trop individuel. Tout cela est vrai. Mais il y a plus important: la sidérante absence d'émotion.

Les joueurs du Canadien, c'est simple, ne semblent éprouver aucun plaisir à jouer. Cela se produit trop souvent. Ce fut le cas à Philadelphie il y a deux semaines, à Anaheim mercredi dernier et au Centre Bell hier.

Le match d'hier ne fera rien pour raviver l'enthousiasme. Le Canadien, peu à peu, apprend à vivre avec les performances en demi-teinte. Elles s'inscrivent de plus en plus dans la normalité des choses. C'est cela qui est troublant.

Les prochains adversaires: les Canucks de Vancouver, finalistes de la Coupe Stanley.

La semaine s'annonce difficile.