Il faut que vous assistiez une fois dans votre vie à la course au porc graissé du Festival du cochon de Sainte-Perpétue. Vous connaissez le principe? Non? Suivez le guide...

Au milieu de l'hyodrome (demandez à un ami grec la signification d'hyo) de Sainte-Perpétue, dans la lointaine banlieue agricole de Drummondville, une petite arène clôturée et boueuse. Dans l'arène, un porc. Chaque participant ou participante a 90 secondes pour attraper la bête, qui se sauve bien sûr en grouinant*.

Une fois l'animal attrapé - ce qui est trèèèès difficile -, il faut le soulever à bras-le-porc et le balancer dans un baril, au milieu de l'arène.

J'oubliais: 8000 personnes, la plupart de la région de Nicolet-Yamaska, regardent le spectacle en riant quand les concurrents roulent dans la boue...

Je doute que la faune des habitués du festival Osheaga trouverait ce genre de divertissement amusant. Mais j'ai ri comme un fou, samedi soir, quand j'y suis allé avec le député de la place, Jean-Martin Aussant. Élu en 2008 comme péquiste, Aussant a quitté le parti dans la foulée du projet de loi 204 pour fonder Option nationale, dont il est le chef et unique député.

Moment le plus impressionnant: un type, Jordan, a mis 16 secondes à attraper un cochon de 120 livres et à le balancer dans le baril.

Moment le plus drôle: après avoir passé l'essentiel du match à faire de la lutte gréco-romaine avec un porc, une fille a réussi à le mettre dans le baril. Ce faisant, elle est tombée dans le baril, avec le porc. Les jambes de la fille faisaient des oreilles de lapin au baril.

Moi: «Il y a dans ce spectacle-là plusieurs métaphores possibles, M. le député...»

Aussant: «En effet, on pourrait voir dans cet animal un libéral, si difficile à arrêter...»

Moi: «Ou le cochon, en tant qu'électorat québécois en cet été 2012, si difficile à saisir pour le politicien prêt à tout...»

En chronique, plus tard, je reviendrai sur le dada de M. Aussant: la nationalisation de nos ressources naturelles.

*Bien sûr qu'un porc grouine. Et à la première bête du pluriel de l'imparfait du subjonctif, il faut dire que nous grouinassions, qu'il fait bon se répéter silencieusement comme un mantra, pour s'endormir.

PUCEAU Pendant que Jacques Duchesneau parlait, hier, au Best Western de Saint-Jérôme, je regardais le visage radieux de François Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ). Le sourire du chef, même pas forcé, était là, en permanence, sur son faciès bronzé, pendant que M. Duchesneau s'envoyait des fleurs.

Un sourire indécollable, qui donnait à penser à un urgent besoin de se faire sécher les dents.

On aurait dit un puceau qui entre au bordel: il sait qu'après ce moment, rien ne sera plus pareil.

SAUVE-QUI-PEUT C'était hier midi. Tout le monde attendait que Pauline Marois réagisse à l'arrivée en poste de Jacques Duchesneau. Tiens, elle arrive, en direct, à la télé...

Et que fait Mme Marois?

Elle lance ses slogans avec le naturel de celle qui s'en va au peloton d'exécution, avant de se défiler sans répondre aux questions, devant des reporters pantois. À droite de l'écran, quand la chef du Parti québécois détale, mon ami Paul Journet de La Presse a la face d'un enfant à qui on vient d'enlever son jouet. Cette évasion en catastrophe est devenue, en elle-même, un petit événement.

Mme Marois, c'est le gardien de but qui, lorsqu'il fait l'arrêt, regarde toujours derrière lui pour voir si, maudine de maudine, la rondelle ne s'est pas faufilée dans le but...

Ce qui a l'heur de rendre ses coéquipiers bien nerveux, à chaque tir.

DUCEPPE TORPILLE KHADIR Il fait chaud. Dehors, je dois perdre un litre d'eau à l'heure. Comme vous, j'imagine. Gilles Duceppe, lui, sue comme nous tous, c'est sûr. Mais c'est de l'aigreur qui lui sort des pores de la peau, pas de l'eau.

BONSOIR, IL EST PARTI Dans la biographie de Conrad Deschênes, candidat libéral de Borduas, bizarre de second paragraphe: il dit avoir participé à la Série mondiale de baseball Little League, à Williamsport. Ce qui est un bel exploit sportif, bien sûr, quand on a... 12 ans.

Âge de M. Borduas, au pif, si je me fie à sa photo: 55 ans, environ.

J'ai beau chercher dans mon sac à métaphores, je n'en trouve aucune qui puisse expliquer cette référence à un exploit remontant à l'enfance.

Fausse balle, peut-être? Ou strike-out.