Donc, au moment même où je dois pondre 700 mots pour accompagner notre dossier sur le désenchantement de l'électorat, le premier ministre du Québec apparaît à la télé.

Pour dire quoi?

Pour dire qu'un membre de son équipe a eu en sa possession la carte de crédit d'une entreprise qui 1) a joui du financement d'un bras de l'État pour assurer son démarrage et 2) a généreusement, et fort probablement illégalement, financé le Parti libéral du Québec.

Et pour dire qu'il a utilisé cette carte de crédit alors qu'il siégeait comme député, À DES FINS PERSONNELLES.

Voici une coïncidence qui n'a pas de prix!

Alors désolé, mais 700 mots, c'est trop.

Pour comprendre pourquoi 80% des gens expliquent leur désenchantement par le manque d'intégrité des politiciens, pas besoin de 700 mots.

Deux mots suffisent, parce qu'ils incarnent tous les maux liés au financement politique, à la solidarité ministérielle portée à son extrême, au copinage avec le fric et à l'aveuglement, au plus haut niveau du gouvernement, devant des dérives éthiques grosses comme des viaducs.

Ces deux mots?

Tomassi, Tony.

Tout le mépris qu'inspirent les politiciens est là, dans le feuilleton dégoûtant du golden boy de LaFontaine.