Quel sort aurait connu le Québec si Montcalm avait eu le dessus sur Wolfe ? Que mangerions-nous ? Quelle langue parlerait le capitaine du Canadien ? Quelle serait l'occupation de Jean Charest ? Alors que l'on s'apprête à commémorer le 250e anniversaire de la bataille des Plaines d'Abraham, La Presse a demandé à ses chroniqueurs de refaire l'Histoire.

Imaginez la scène si les Français avaient gagné la bataille des plaines d'Abraham en 1759 : Gilles Duceppe dirige le Canada et Stephen Harper est premier ministre de la Province of Quebec. Harper, souverainiste, revendique l'indépendance du Québec pour protéger la minorité anglophone noyée dans un océan de francophones.

 

Je l'admets, ce scénario est complètement farfelu. Soyons sérieux, le sort des colonies d'Amérique s'est scellé en Europe lors de la signature du traité de Paris en 1763. Si Montcalm avait gagné la bataille des Plaines, l'histoire aurait à peine sourcillé.

Il aurait fallu que la France gagne la guerre de Sept Ans qui l'opposait à l'Angleterre pour que la Nouvelle-France reste dans son giron. En Amérique, les colonies anglaises et françaises se sont affrontées parce que leurs métropoles respectives croisaient le fer en Europe. Mais les braves colons pouvaient bien se battre, le résultat importait peu.

La France a perdu la guerre et elle a abandonné sa colonie sans verser de larmes. Plusieurs Français levaient d'ailleurs le nez sur cette lointaine Nouvelle-France qu'ils connaissaient à peine. Voltaire s'était même demandé pourquoi la France s'obstinait à garder ces « quelques arpents de neige «.

Mais revenons au XXIe siècle et à nos politiciens. Gilles Duceppe vient d'adopter la loi sur la clarté référendaire parce qu'il ne veut pas que son beau pays, le Canada, soit démantelé par un référendum gagné par la peau des dents au Québec. C'est sa ministre responsable de la Province of Quebec, Pauline Marois, qui a piloté ce dossier explosif.

Stephen Harper, lui, menace de déclencher un troisième référendum, mais la chicane est prise dans son équipe, the Quebec Party, car personne ne s'entend sur la stratégie référendaire.

Invité à Montréal par Stephen Harper - qui est prêt à tout pour embêter Gilles Duceppe -, Barack Obama a mis le feu aux poudres en déclarant, du haut du balcon de l'hôtel de ville : « Long live Quebec ! Long live free Quebec ! « Depuis cet éclat, les relations entre les États-Unis et le Canada sont glaciales.

Et Jean Charest dans tout ça ? Il est au chômage.