Je ne sais pas qui vous êtes et pourquoi vous avez pris votre décision, mais j'aimerais vous féliciter.

En cinq ans, l'utilisation des transports collectifs dans la région métropolitaine a augmenté de 15%, tandis que l'utilisation de l'auto, elle, a baissé. Rien d'énorme, mais 1% de moins, c'est mieux qu'une augmentation.

 

Bref, il y a eu un virage, peut-être pas sur les chapeaux de roues, mais presque, nous montre la dernière étude de l'Agence métropolitaine de transport sur les déplacements.

Prix de l'essence? Embouteillages insupportables? Télétravail? Vieillissement de la population? Systèmes de voitures partagées de plus en plus courants et conviviaux? Ou avez-vous pris une décision pensée, réfléchie, face à l'environnement et à l'émission de gaz à effet de serre?

Peu importe. Bravo. Si les transports en commun étaient encore plus conviviaux, je pense même que je me joindrais à vous.

Car j'aimerais être aussi vertueuse et dire que je suis de ceux et celles qui ont augmenté leur fréquentation des trains, métro et compagnie. Mais ce n'est pas le cas. Quand on a des enfants à aller chercher à l'école, à déposer à toutes sortes d'activités, et des heures de tombée à gérer, la différence de minutes entre les déplacements en train et ceux en voiture est trop cruciale. Entre les pannes, l'attente interminable d'un autobus à l'autre, l'absence de signal cellulaire dans les tunnels du métro, ce n'est tout simplement pas réaliste, pour moi, de prendre les transports en commun.

Par contre, je crois que je suis dans le 1% qui utilise moins sa voiture grâce au télétravail - façon scientifique de parler de ces journées où je travaille avec des bigoudis sur la tête, chez moi, avec internet et cellulaire -, grâce au covoiturage pour les petits, grâce au Bixi.

Bref, comme bien des gens qui pensaient qu'il leur serait impossible de faire ce virage vert en transport vu la complexité déjà immense de la conciliation travail-famille, je trouve, tant bien que mal, des façons de moins conduire ma bagnole.

Et pourquoi?

Parce que s'il y a une chose qui a marché depuis cinq ans, c'est la transformation des mentalités. Oui, on utilise encore nos autos. Oui, on est encore bougons à l'idée de prendre le métro ou le train... Mais on n'est pas fiers de le faire. Dans certains cercles, c'est même devenu tabou. Nous sommes de plus en plus nombreux à chercher, dans les limites du réalisme, individuellement, à bouger plus écologiquement.

Le zeitgeist a viré au vert.

Peut-être qu'on avancera toutes sortes d'autres bonnes raisons pour expliquer les nouveaux chiffres de l'AMT, qu'on invoquera la transformation sociodémographique de la région métropolitaine, les changements du marché du travail ou la nature même des statistiques.

Reste que si l'attitude écolo fait le bonheur des spécialistes du marketing dans les allées des supermarchés et des pharmacies géantes et fait son chemin tranquillement dans le monde de la rénovation, du vêtement, des investissements et toutes sortes d'autres secteurs de consommation, pourquoi ne pas croire qu'il y a aussi une préoccupation verte individuelle en matière de transports?