Hier matin, je n'ai pas regardé les finales du plongeon au tremplin de 3 m. Trop stressée. Comme toutes les mères du Québec, j'imagine. Je m'en faisais pour ce petit garçon, même s'il est maintenant très grand.

Avis à ceux qui se demandent ce que les parents veulent dire quand ils disent que «ça nous change» d'avoir des enfants. Ça fait ça. On regarde les Jeux olympiques et on ne voit pas un champion, mais on voit plutôt Alexandre vous remarquerez que le nom de famille n'est plus là le petit gars de Laval qui a gagné aux Jeux du Commonwealth à 13 ans. On se sent comme si on avait poussé sa poussette et ramassé ses Lego. On s'inquiète. «Il faut qu'il gagne, il ne faut pas qu'il se fasse mal.»

Il est sous nos yeux, grand et fort, mais on le voit tout petit.

Pourtant, Dieu sait qu'il a changé Alexandre avec les années. En même temps que se consolidait sa carrière de plongeur, que s'accumulaient les épreuves et les médailles, qu'il apprenait à parler aux médias avec aisance et aplomb et à jouer parfaitement le jeu des communications, il est devenu le genre de gars qu'on voit dans les pubs d'Ermenegildo Zegna avec sa barbe de trois jours. On dirait le cousin d'Antonio Banderas. Les filles, d'ailleurs, l'adorent. Le trouvent tellement beau. On les entend hurler de joie d'ici quand il arrive quelque part.

On n'a pas fini de voir et de penser à la magnifique photo de Bernard Brault, montrant le plongeur, une petite gêne dans la pose de la tête, recevant les bises de Sylvie Bernier et Annie Pelletier, une sur chaque joue. Tous les ingrédients sont là. La victoire. L'amitié et l'admiration des deux autres championnes, mais aussi cette représentation de notre envie collective de lui donner un gros bisou. Parce qu'il est bon. Parce qu'il est chouette. Parce que c'est notre petit Alexandre.

Hier, j'ai cherché sur l'Internet pendant un bon moment pour voir si les Américains (ou les Américaines) avaient remarqué cet athlète olympique qui ressemble à un beau brun hollywoodien. Rien trouvé. Ou plutôt si, mais dans un créneau bien particulier: Alexandre fait complètement triper les gais. Beaucoup, beaucoup de sites web et autres blogues gais parlent de lui régulièrement. Sur Youtube, c'est plein de vidéos d'Alexandre placés là par des internautes dont on peut aisément conclure qu'ils ne sont pas des femmes et qui, visiblement, apprécient les gars torse nu en petit maillot très serré.

Un magazine gai australien, DNA, montre régulièrement des images du plongeur lavallois et écrit: «We never miss a chance to feature pics of the world's hottest diver/athlete/person who's ever been born, Alexandre Despatie from Canada.» «Nous ne ratons jamais une occasion de jouer des images du plus sexy plongeur/athlète/personne que la Terre ait porté, Alexandre Despatie du Canada.»

Savoir que l'athlète n'est pas du tout gai contrairement à d'autres plongeurs qui ont laissé leur marque, notamment Greg Louganis ne semble pas les décourager de suivre ses faits et gestes et de parler du «Canadian hunk» ou du «diving hottie».

D'ailleurs, encore hier, il était dans les finalistes du «mate» du mois, du site web de DNA, tandis qu'une autre rubrique sur lui titrait: «We love you Alexandre Despatie.»

On t'aime, Alexandre.