L'excellent film Incendies, de Denis Villeneuve, sera présenté dans 80 salles françaises à compter du 12 janvier. La bonne nouvelle a été annoncée lors de la clôture de l'événement Cinéma du Québec à Paris, ce week-end.

«Pour un film d'auteur de 140 minutes sans vedettes se déroulant entre Montréal et le Proche-Orient, il s'agit d'une très jolie sortie», a constaté le journaliste Michel Dolbec, de La Presse Canadienne.

En 2006, C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée avait pris l'affiche dans 90 salles en France avant de connaître un succès exceptionnel (600 000 spectateurs).

Cinéma du Québec à Paris, vitrine du cinéma québécois dans la capitale française depuis 14 ans, a été un succès à la mesure des attentes de ses organisateurs, la semaine dernière. Quelque 5000 spectateurs, une couverture médiatique à l'avenant pour un «petit pays» de cinéma (au sens où l'entend Pauline Marois) ayant assez peu de visibilité dans l'Hexagone.

Il faut se rendre à l'évidence, le cinéma québécois «n'existe» pas vraiment à l'étranger. Ce n'est pas un cinéma au goût du jour, comme a pu l'être récemment le cinéma de l'Asie du Sud-Est, de la Roumanie ou du Mexique. Le président de la SODEC, François Macerola, a raison de vouloir réévaluer les stratégies de son organisme à l'international, afin de maximiser ses investissements.

Pour faire connaître une cinématographie, il faut la mettre en valeur, afin que les acheteurs internationaux, les programmateurs de festivals, s'y intéressent. Ceux-ci ne sont pas insensibles aux effets de mode, aux fameux buzz qui servent parfois d'impulsion à la découverte d'une cinématographie nationale.

La bonne nouvelle, comme en témoigne la distribution importante d'Incendies en France, c'est que la donne change. Nos auteurs trouvent régulièrement leur place dans les festivals étrangers. Denis Côté, primé à Locarno pourCurling, est un habitué du circuit festivalier. Stéphane Lafleur présentera son prochain film, En terrains connus, en primeur au Festival de Berlin. On peut raisonnablement espérer une sélection dans un festival important pour le prochain long métrage de Philippe Falardeau, Bachir Lazhar. Laurence Anyways, ambitieux projet franco-québécois de Xavier Dolan, attirera sans doute l'attention des sélectionneurs cannois en 2012.

Il n'y a évidemment pas de secret au rayonnement international d'une cinématographie. Il faut de bons scénarios, de bons acteurs, de bons films. Et un effet d'entraînement. Le cinéma québécois, en pleine ébullition, en pleine émulation, se trouve pour l'instant dans l'antichambre de la reconnaissance internationale. Mais on sent qu'il ne manque pas grand-chose, une étincelle, pour que sa qualité soit reconnue à l'échelle mondiale.

Se souvenir de Leslie Nielsen

Le lieutenant Frank Drebin n'est plus. Leslie Nielsen, acteur canadien qui a campé ce justicier loufoque et maladroit dans la série de films Naked Gun, est mort dimanche à 84 ans.

Leslie Nielsen n'était peut-être pas le plus grand acteur comique de sa génération, mais il avait un sens comique inné et un talent unique pour le jeu humoristique. Un jeune premier au port altier, la mâchoire carrée, qui a collectionné les rôles dramatiques avant de connaître la célébrité dans des comédies décalées, au mitan de sa vie.

Nielsen avait parfaitement géré ce virage à 180 degrés dans sa carrière, en 1980, en risquant sa réputation de tragédien pour jouer les bouffons dans Airplane!, hilarante satire des films catastrophe des années 70, produite par le trio Jim Abrahams, Jerry et David Zucker.

Le grand comique à la chevelure grise est devenu une véritable vedette grâce à sa collaboration suivante avec Abrahams et les frères Zucker. En enfilant l'uniforme de Frank Drebin, le plus «innocent» de tous les policiers, héros empoté et involontaire des films Naked Gun (de 1988 à 1994), Leslie Nielsen a perfectionné l'art de l'humour pince-sans-rire. Ma gang de chums du secondaire lui en sera éternellement reconnaissante.

Rajeunir les Oscars

On se demande ce que les organisateurs de la soirée des Oscars vont encore trouver pour «rajeunir» l'image de leur prestigieux gala. L'an dernier, désespérés par les cotes d'écoute en chute libre de l'événement télévisé, les bonzes de l'Académie ont décidé de faire passer le nombre de candidats à l'Oscar du meilleur film de cinq à dix, afin de s'assurer que des films «populaires» trouvent une place parmi les finalistes. Grâce sans doute à la présence très forte du gigasuccès Avatar dans plusieurs catégories, les Academy Awards ont attiré leur plus grand nombre de téléspectateurs en cinq ans (notamment chez les 18 à 34 ans, cible privilégiée des annonceurs).

Hier, afin de poursuivre sur cette lancée, les organisateurs ont annoncé que les coanimateurs du prochain gala des Oscars, le 27 février, seraient les comédiens Anne Hathaway et James Franco. Jeunes acteurs dans le vent, très talentueux, parmi les plus prisés à Hollywood. Le hic? James Franco est l'un des grands favoris pour remporter l'Oscar du meilleur acteur pour sa prestation archiréaliste dans 127 Hours, de Danny Boyle. Franco pourrait donc se retrouver dans le rôle du coanimateur présentant un duo d'acteurs censés remettre un trophée... au coanimateur. Mélangeant? Incestueux? Mettons que ça aurait l'air arrangé avec le gars des vues.