Il y aura Penélope. Ça fait un bout, Penélope. La dernière fois, elle m'a frôlé le bras sans dire mot, me laissant bouche bée dans le sillon capiteux de son parfum, orphelin du satin de sa peau mate. Elle avait sans doute été vexée par ma critique, tiède, des Étreintes brisées d'Almodovar...

Ah! Penélope. Cette fois, elle y sera pour Pirates of the Caribbean: On Stranger Tides de Rob Marshall (le 17e ou 18e de la série?), avec Johnny Depp. Le ténébreux Johnny sera-t-il accompagné de la sensuelle Vanessa? Et Penélope du beau Javier? Pour tout savoir sur les beautiful people, vous saurez qui lire.

Il y aura aussi ce vieux Gus. Ça fait aussi un bail, Gus. C'était pour Last Days, il me semble. Inspiré de la mort de Cobain. Il fera l'ouverture d'Un Certain Regard avec Restless, Mia Wasikowska et Henry Hopper (le fils de Dennis) à ses côtés. On l'a annoncé hier par communiqué, comme une mise en bouche avant le menu gastronomique.

La sélection officielle du prochain Festival de Cannes a été annoncée ce matin à 5 h, heure de Montréal. Je serai sur place sur la Croisette, à compter du 10 mai, avec l'ami Lussier (afin de connaître tous les détails de la programmation, on peut consulter son blogue sur Cyberpresse).

Il y aura aussi Bernardo, qui recevra une Palme honorifique; Emir, qui présidera le jury d'Un Certain Regard; Bobby (De Niro), président du jury de la compétition officielle; sans oublier Woody, qui présentera son nouveau film, Midnight in Paris, en ouverture du Festival, accompagné de Mme Sarkozy en personne, Carla Bruni, Owen Wilson, Rachel McAdams, Marion Cotillard, Kathy Bates et autres Adrien Brody.

On annonce déjà la présence de Brad Pitt et d'Angelina Jolie, de Sean Penn et de Scarlett Johansson, et de bien d'autres stars du firmament hollywoodien. De quoi éviter le chômage saisonnier à des centaines de photographes et paparazzi. Marcel Leboeuf, retenu sur le tournage d'une pub de collier pour victimes de reflux gastrique (gossé dans du sapin baumier prélevé sur des pancartes Remax), aurait déjà prévenu qu'il ne pourrait être de la cérémonie de clôture.

Une bonne partie de la bande y sera. Ma gang pour ainsi dire, même si personne de la gang ne sait que je fais partie de la gang (ni d'ailleurs que j'existe). Le Festival de Cannes, plus que tout autre événement du calendrier cinéma, est celui auquel les cinéphiles tiennent le plus (j'en suis). Cannes, c'est le Super Bowl de la cinéphilie, les Jeux olympiques du cinéma, la Coupe du monde des réalisateurs.

Et cette Coupe du monde-ci s'annonce relevée, du moins animée par des cinéastes de renom. Y aura-t-il Lars et Terrence? Nanni et Marjane? Jean-Pierre et Luc? On le saura... enfin on le sait, depuis ce matin.

Je m'avance un peu, sans trop prendre de risque, en disant que Lars Von Trier sera de la partie. C'est un abonné de la compétition, qui pourrait tourner un documentaire de trois heures sur le making of des Filles de Caleb, version comédie musicale, ou sur la campagne électorale canadienne (Zzzzz), et tout de même être sélectionné. J'ai bien hâte de découvrir Melancholia, un film que l'on dit apocalyptique, mettant en vedette Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg.

Chaque fois que je suis allé à Cannes, il y a eu Lars Von Trier pour foutre le bordel (pardon my french) et faire grimper dans les rideaux quantité de collègues. La première fois, c'était avec Dancer in the Dark, honni par des journalistes américains. La dernière, pour Antichrist, hué par une bonne partie de la presse internationale. En conférence de presse, j'ai toujours l'impression qu'un scribe piqué au vif finira par faire avaler son sourire sardonique au cinéaste de Breaking the Waves.

S'il y a un film que j'attends avec impatience, qu'il soit à Cannes (où il est attendu depuis des mois) ou pas, c'est The Tree of Life de Terrence Malick. Le brillant cinéaste américain, qui cultive la rareté autant que le mystère, avait remporté le prix de la mise en scène à Cannes pour Days of Heaven en 1979. The Thin Red Line, Ours d'or à Berlin en 1999, est un chef d'oeuvre. La bande-annonce de The Tree of Life, avec Brad Pitt et Sean Penn, fait rêver.

À moins d'une surprise, selon nos informations, aucun long métrage québécois n'a été retenu en sélection officielle cette année (Les amours imaginaires de Xavier Dolan avait eu l'honneur d'être choisi dans Un Certain Regard l'an dernier). On sait déjà, par ailleurs, que le documentaire La nuit, elles dansent d'Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault (Junior), sur l'univers des danseuses de baladi en Égypte, sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs, dont la programmation sera annoncée mardi prochain. Nuit # 1 d'Anne Émond pourrait aussi atterrir dans cette section parallèle du Festival de Cannes, qui aura lieu du 11 au 22 mai. Je ne me peux plus d'attendre...