Attention! Lecture non recommandée à ceux qui ont fait des crises d'urticaire à propos des accommodements bénins que pratiquait la Société d'assurance automobile avant le tsunami d'indignation populaire.

Attention! Lecture non recommandée à ceux qui ont fait des crises d'urticaire à propos des accommodements bénins que pratiquait la Société d'assurance automobile avant le tsunami d'indignation populaire.

L'affaire se passe en Suède, dans la ville d'Almhult. Un homme se présente à une entrevue d'embauche. Il refuse de serrer la main à la représentante de l'entreprise et de la regarder dans les yeux. Cette dernière conclut que le demandeur d'emploi ne pourra s'insérer dans une entreprise qui comprend du personnel féminin. Ses croyances religieuses lui interdiront de se trouver seul avec une femme dans une pièce ou d'avoir des rapports de travail normaux avec ses collègues de travail. Décision judicieuse. Mais notre bonhomme d'en appeler au tribunal des droits humains pour discrimination! Il réclame le maintien de ses allocations de chômage, à défaut de quoi il veut être embauché à la fonction qu'il avait postulée. Incroyable, mais vrai: le tribunal suédois lui a accordé près de 10 000$ de dommages-intérêts!

Le magazine Courrier international, qui rapporte l'affaire, n'indique pas la religion du demandeur, mais il s'agit probablement d'un musulman intégriste (la Suède compte environ 300 000 musulmans). D'ailleurs, l'éditorial suédois repiqué par Courrier international reproche au héros de l'histoire de vouloir «transformer la Suède en Arabie Saoudite».

Ici, on est dans la dérive totale. Exiger un poste permanent dans une entreprise en refusant de se conformer aux règles de base, c'est la manifestation d'un militantisme dévoyé dont on se demande jusqu'où il pourrait aller. Le pire, évidemment, c'est qu'un tribunal de «droits humains» lui ait donné raison. Espérons que le nôtre ne suivra pas cet exemple, dans la cause intentée par la dame au niqab contre le cégep Saint-Laurent.

On s'entendra pour condamner ce verdict aberrant. Chacun, par contre, a sa propre opinion sur les accommodements mineurs dont on a parlé ad nauseam au Québec depuis trois ans. Quant à moi, je juge au cas par cas.

J'ai déjà dénoncé le port du turban sikh dans la GRC (les policiers, pas plus que les juges, les procureurs de la Couronne ou les douaniers, ne devraient afficher de signes religieux), de même que cette autre décision de la Cour suprême de permettre l'introduction du kirpan dans les écoles.

Je n'accepterais pas qu'une fonctionnaire, encore moins une enseignante, porte le voile intégral. Par contre, si le visage est dégagé, je tolérerais le foulard islamiste, de même que les kippas et les autres signes ostentatoires, n'importe où... sauf chez ceux qui représentent l'autorité de l'État (policiers, juges, etc.).

Je trouvais les accommodements à la SAAQ parfaitement défendables: l'organisation du travail n'en était nullement affectée parce que le demandeur devait revenir et attendre plus longtemps pour avoir le privilège de faire affaire avec un inspecteur du même sexe. Ça dérangeait qui ? Personne. Les vitres givrées au YMCA? À la place du Y, je n'aurais pas cédé à la demande des hassidim, mais les Y sont des entreprises privées, au même titre d'ailleurs que les «cabanes à sucre», qui ont le droit de satisfaire leur clientèle comme elles le jugent à propos.

Enfin, je ferais preuve de la tolérance maximale pour tout ce qui touche aux malades hospitalisés, quand leurs demandes ne nuisent pas à l'entourage... ce qui était certainement le cas lorsque des étudiants musulmans ont abusivement réclamé que les lavabos communs de l'École de technologie supérieure servent à leurs lavages de pieds rituels.

Ce sont des exemples parmi d'autres, il y en a de plus épineux... Mais je suis arrivée au bout de ma colonne!