L'économie québécoise n'a pas brillé de tous ses feux en 2013 et c'est pourquoi Carlos Leitao, candidat économique-vedette du Parti libéral (PLQ), estime qu'il faut absolument profiter de la vigoureuse reprise américaine pour relancer nos PME sur la voie de la croissance.

«Le train américain quitte la gare et il ne faut absolument pas le rater, prévient Carlos Leitao. Le Québec a été en panne d'investissements privés en 2013. Il y avait beaucoup d'attentisme de la part des entreprises et là, il faut leur redonner confiance pour accélérer la croissance.»

Carlos Leitao vit sa première campagne électorale. Un exercice qui ne déplaît pas à l'économiste, même s'il avoue trouver frustrant d'avoir à composer pour la première fois de sa vie avec la démagogie.

«On nous fait dire des choses qui n'ont aucun lien avec la réalité. Je n'étais pas habitué à ça. Mais j'apprends à vivre avec ces commentaires et à les remettre en perspective», explique l'ex-économiste en chef de la Banque Laurentienne et candidat libéral dans Robert-Baldwin.

Le plan de match du Parti libéral est simple, avance-t-il. Les deux premières années d'un gouvernement libéral seront consacrées à l'atteinte de l'équilibre budgétaire.

Il s'agit d'un élément essentiel parce que le gouvernement doit restaurer sa crédibilité en atteignant les cibles qu'avait fixées l'ex-ministre libéral des Finances, Raymond Bachand, et auxquelles Nicolas Marceau avait également souscrit.

«Ensuite, il faut accélérer la croissance économique en misant sur les PME en leur accordant un crédit d'impôt de 150% pour leurs frais de transport sur les marchés d'exportation. Cette mesure conjuguée à la baisse du dollar américain va avoir un effet certain», anticipe-t-il.

Le deuxième grand vecteur du programme de stimulation économique libérale s'appuie sur l'accélération des travaux d'infrastructures qui ont été ralentis par le gouvernement péquiste.

«On va ajouter 1,5 milliard par année en investissements d'infrastructures en surplus de ceux qui sont déjà projetés. C'est le moyen le plus efficace et le plus rapide pour générer de la croissance économique», estime l'économiste.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Carlos Leitao - réputé pour être l'un des prévisionnistes les plus conservateurs de sa confrérie - endosse la prévision de croissance économique «agressive» de 2,1% pour 2014 dont s'est servi le Parti libéral pour scénariser son cadre financier.

Le défi de la productivité

Le plus gros défi économique que devra relever le Québec au cours des prochaines années est, sans conteste, celui de la productivité, estime Carlos Leitao.

«Une fois que la croissance économique sera réactivée, il faudra s'attaquer à la productivité de nos entreprises. Avec le vieillissement de la population, on va manquer de main-d'oeuvre qualifiée. Il faut augmenter le taux de participation au travail en utilisant beaucoup l'apport de l'immigration», souligne-t-il.

Si la dette québécoise reste un sujet de préoccupation, Carlos Leitao est d'avis qu'elle le sera moins lorsque le Québec affichera de meilleurs taux de croissance.

«Avec l'apport du Fonds des générations, que le Parti québécois a heureusement épargné, je suis convaincu que la cible qu'avait fixée Raymond Bachand, de ramener le poids de la dette à 25% du produit intérieur brut d'ici 25 ans, est réaliste», avance l'économiste.

Carlos Leitao ne cible pas un taux de chômage idéal pour le Québec, il est plutôt préoccupé par la hausse du taux d'emploi.

«Avec le vieillissement de la population et la diminution du nombre de travailleurs, on va ultimement arriver à un taux de chômage de 5%. C'est le taux d'emploi, actuellement à 60%, qu'il faut redresser à celui de la moyenne nationale qui est de 62,5%», soupèse-t-il.

Carlos Leitao émet plusieurs réserves au sujet du programme économique de ses adversaires. Selon lui, la Coalition avenir Québec et ses promesses de réductions d'emplois radicales ne sont pas réalistes. «Pour atteindre leurs objectifs, on va manquer de fonctionnaires à mettre à la porte», raille-t-il.

Le Parti québécois minimise, selon lui, les problèmes économiques et n'a pas fait les bons choix pour favoriser la création d'emplois de qualité.

Enfin, réaliste, Carlos Leitao, estime qu'il faudrait au minimum deux mandats avant de pouvoir réduire suffisamment le fardeau fiscal des Québécois pour le ramener à celui des citoyens du reste du Canada.