La Mission Brésil 2012 a officiellement démarré hier alors que les dirigeants d'une cinquantaine d'entreprises québécoises et une quinzaine de chercheurs universitaires ont amorcé des discussions avec des partenaires brésiliens. Il s'agit de l'une des plus importantes missions commerciales jamais organisées par le ministère du Développement économique du Québec.

Cette mission, que préside le ministre Sam Hamad, se transportera demain à São Paulo - plus importante ville du Brésil avec ses 11,2 millions d'habitants - et sera bonifiée de la présence du premier ministre Jean Charest qui vient participer à la Conférence des chefs de gouvernements des régions partenaires.

Le premier ministre Charest profitera de son passage au Brésil pour signer une entente avec le gouverneur de l'État de São Paulo pour accroître les occasions de développement de technologies propres entre les Québec et le Brésil.

C'est l'organisme Ecotech, qui représente la grappe des technologies propres et les 500 entreprises québécoises qui y sont rattachées, qui sera responsable de la mise en oeuvre de ce nouveau partenariat.

Le premier ministre Charest va évidemment profiter de son passage à la conférence des régions partenaires pour faire mousser son Plan Nord. La Mission Brésil donnera aussi l'occasion à Bombardier d'inaugurer une nouvelle usine à São João, en banlieue de São Paulo.

Rassurez-vous, il ne s'agit pas ici d'une implantation dans le secteur aéronautique où Embraer - concurrent de toujours de Bombardier dans le marché des jets régionaux et des avions d'affaires - est justement fortement implantée dans la région de São Paulo, mais bien d'une usine de matériel roulant de la division Transport de Bombardier.

La multinationale québécoise a décroché en 2010 un important contrat pour la conception, la fabrication et l'installation d'un monorail de 24 kilomètres à São Paulo. Bombardier a également des commandes pour le remplacement des voitures du métro de São Paulo.

Outre ces deux annonces prévisibles, la Mission Brésil pourrait permettre à la cinquantaine d'entreprises qui y participent de nouer de nouveaux liens commerciaux avec des partenaires brésiliens. Chose certaine, les entreprises québécoises proviennent d'horizons industriels bien différents: la machinerie, la construction, les technologies de l'information et des communications, l'aéronautique, les transports, l'énergie et l'environnement, les sciences de la vie et l'agroalimentaire.

Pourquoi ce soudain intérêt pour le Brésil?

Le Brésil est le cinquième des plus grands pays au monde avec ses 8,5 millions de kilomètres carrés. Il abrite la cinquième population en importance avec ses 203 millions d'habitants.

En 2011, le Brésil a produit 3,6 millions de voitures, plus que l'Allemagne, et il pourrait supplanter le Japon d'ici 2015 et devenir le troisième producteur mondial.

L'économie brésilienne occupe présentement le sixième rang mondial, mais pourrait ravir d'ici 2025 la cinquième position si elle maintient son taux de croissance actuel, selon Claude Sirois, vice-président des marchés émergents chez Ivanhoe-Cambridge.

La filiale immobilière de la Caisse de dépôt a d'ailleurs maintenant une division au Brésil, Ancar Ivanhoe, établie à Rio de Janeiro.

On s'en reparle demain.