Autant vous habituer, les vuvuzelas sont là pour rester.

C'est ce qu'a dit hier le porte-parole du comité organisateur, Rich Mkhondo, 24 heures après que le PDG du comité, Danny Jordaan, eut laissé entendre qu'elles pourraient être interdites.

«Le PDG a simplement dit qu'elle pourraient être bannies si quelqu'un les utilise de manière incorrecte, autrement que pour célébrer. Il n'a fait que réitérer ce qu'il avait dit il y a un an, lors de la Coupe des Confédérations, quand (le joueur espagnol) Fernando Torres s'était plaint. Les vuvuzelas sont une caractéristique de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud et vont continuer de l'être, comme les Mexicains avaient leur propre manière (la vague) de célébrer le football lorsqu'ils ont organisé le Mondial.»

Plusieurs joueurs, de Cristiano Ronaldo à Lionel Messi en passant par Patrice Evra, ont déploré le vacarme causé par les fameuses trompettes pendant les matchs. Nombre de téléspectateurs préfèrent apparemment couper le son pendant les matchs.

Mais les organisateurs restent inflexibles. «C'est un événement mondial organisé par l'Afrique du Sud. Vous êtes nos invités: s'il vous plaît, acceptez notre culture et notre manière de célébrer», a dit Mkhondo.

Au risque de déplaire à ceux qui m'ont écrit sur Twitter pour exprimer leur haine des vuvuzelas, les organisateurs ont raison. Dans le passé, on n'a pas empêché les Coréens de frapper l'un contre l'autre leurs déplaisants «thundersticks». Il serait pour le moins insultant d'être plus stricts envers les Sud-Africains.

J'ai moi-même regardé quelques matchs à la télé. Et je m'interroge: suis-je devenu insensible (ou pire, sourd!) à force de fréquenter les stades? Ou alors le mix sonore de Radio-Canada est-il différent de celui d'autres diffuseurs? Toujours est-il que je n'ai pas trouvé ça si dérangeant. Différent, inhabituel, mais pas au point d'appuyer sur «Mute».

Et puis, assaut sonore pour assaut sonore, je préfère les vuvuzelas à certaines animatrices de foule du Centre Bell...

Sièges vides

Par ailleurs, les sièges vides se multiplient dans les stades. Environ 11 000 places étaient inoccupées lors du match Corée du Sud-Grèce, samedi, à Port Elizabeth. Topo identique à Polokwane, dimanche, pour l'affrontement Algérie-Slovénie (même si, officiellement, seulement 700 billets n'avaient pas trouvé preneur). On pouvait aussi apercevoir les dossiers bleu ciel de plus de 4000 sièges pendant que le Ghana défaisait la Serbie à Pretoria, le même jour. La tendance s'est poursuivie hier, à Bloemfontein, où le Cameroun et le Japon ont joué devant des gradins au quart vides.

Le comité organisateur reconnaît qu'il n'est «pas agréable» de voir autant de sièges vides. Mais il souligne qu'avec une assistance moyenne de 50 782 spectateurs au cours des trois premiers jours de la compétition, la Coupe du monde 2010 arrive au troisième rang parmi les tournois tenus depuis 1982. Seuls les États-Unis en 1994 (68 991 spectateurs) et l'Allemagne en 2006 (52 491) ont fait mieux.

Une investigation est en cours pour déterminer le pourquoi de toutes ces places inoccupées. Des problèmes dans le transport et le fait que des grossistes ayant acheté des billets à la FIFA aient été incapables de les revendre figurent parmi les principales explications.

Le porte-parole de la FIFA, Jérôme Maingot, a paru écarter la possibilité que des billets inutilisés soient donnés à des gens qui n'ont pas les moyens d'en acheter. «On ne parle pas ici de places invendues, mais de places qui ne sont pas occupées», a-t-il dit.

Photo: AFP

L'Afrique du Sud ne réussit pas toujours à remplir ses stades.