Elles ont toutes deux été violées. Comme si ce n'était pas assez traumatisant, elles ont ensuite été intimidées sur les réseaux sociaux et ostracisées dans leur école secondaire.

Elles ont été étiquetées comme des salopes, des irresponsables, des inconscientes qui n'auraient jamais dû s'enivrer avec des garçons plus âgés dans un party de sous-sol. Des photos et vidéos dégradantes d'elles, prises à leur insu, évidemment, se sont ensuite propagées à très haute vitesse dans leurs petites communautés tricotées serré.

Honnêtement, c'est révoltant. L'histoire terrible de ces deux jeunes Américaines, qui s'apparente énormément à celle de la Canadienne Rehtaeh Parsons, est racontée avec beaucoup de sensibilité dans le documentaire-choc Audrie & Daisy de Netflix, offert en anglais et en français. Regardez-le.

En cette période trouble où des animateurs de radio nient l'existence même de la culture du viol (Éric Duhaime, on parle de toi), voilà un film de 90 minutes qui réalignera le débat au bon endroit.

Audrie & Daisy, c'est le cauchemar similaire vécu par Audrie Pott, 15 ans, et Daisy Coleman, 14 ans, deux ados victimes du même crime, puis victimes du tribunal populaire.

Audrie, qui vivait à Saratoga, en Californie, s'est pendue huit jours après avoir été agressée sexuellement et humiliée par une bande de gars saouls. C'était en septembre 2012.

Audrie était convaincue que sa réputation avait été ternie à jamais. «Tu n'as aucune idée de ce que c'est d'être une fille aujourd'hui», a écrit la pétillante Audrie à un de ses copains quelques jours avant de se tuer.

Le soir de la fête tragique, Audrie avait tellement bu d'alcool qu'elle n'avait plus conscience de rien. Blackout total. Qu'ont fait ses amis pour l'aider? Ils l'ont déshabillée, lui ont barbouillé le corps au Sharpie indélébile et l'ont agressée, en prenant bien soin de tout documenter. Bande de caves. Heureusement, trois d'entre eux ont été accusés, mais ça ne ramènera pas Audrie à la vie.

À Maryville, au Missouri, Daisy Coleman, 14 ans, a également perdu la carte, en 2012, dans une fête trop arrosée. Ivre morte, Daisy a été traînée dans une chambre, où un footballeur populaire lui a sauté dessus, tandis qu'un complice filmait. Son amie Paige Parkhurst a été violée dans la pièce d'à côté.

Comme l'agresseur de Daisy était le petit-fils d'un ancien élu du Missouri, les accusations ont été abandonnées, ce qui a déclenché un mouvement national d'indignation. La maison de Daisy Coleman a été incendiée et sa famille a été forcée de déménager.

Le discours que tient le shérif de Maryville sur le «comportement des jeunes filles» date carrément d'une autre époque. C'est inacceptable. Il est temps que ces mentalités du Moyen-Âge changent.

Délire aviaire à La soirée

Moment de pur délire à La soirée est (encore) jeune samedi soir à la Première Chaîne de Radio-Canada, moment qui a été rediffusé en format d'une heure à ARTV dimanche à 19 h.

Accompagnée de son perroquet Flicka, Julie Snyder a volé la vedette. La démone était bien préparée. Elle riait de bon coeur aux gags dirigés contre elle et a fait preuve d'une belle autodérision. C'était la Julie du temps du Poing J et de L'enfer c'est nous autres. La Julie qui se voit bientôt aux commandes d'un nouveau talk-show.

Dans son «culture quiz», Jean-Sébastien Girard a demandé à l'animatrice et productrice si son plus grand regret professionnel n'avait pas été de mettre «Éric Salvail sur la mappe». Réponse de Julie: «Ben non, c'est flatteur. C'est comme se faire imiter. Se faire copier, c'est flatteur». Boum.

L'émission a fini dans un joyeux bordel, alors que le mini-perroquet a déféqué sur Jean-Philippe Wauthier et mordu Rebecca Makonnen. Allez revoir ça. C'est un des moments forts de l'automne à la télé.

Bienvenue en 2016, TVA!

TVA offre (finalement) le rattrapage de certaines émissions sur son site web rafraîchi. Il était temps, remarquerez-vous. Télé-Québec, V et Radio-Canada l'offrent depuis belle lurette. Vous pouvez ainsi revoir gratuitement des épisodes de La voix, L'échappée, Au secours de Béatrice ou L'imposteur que votre enregistreur numérique aurait malencontreusement oubliés.

Sans blague, c'est un outil fort pratique, et très bien fait, pour tous les téléphages. Vous ne disposez cependant que d'une semaine pour combler votre retard. Une nouvelle application a aussi été pensée pour les appareils mobiles. Faites vos mises à jour.