La plupart des séries québécoises (FeuxMémoires vivesO' ou Au secours de Béatrice) nous aspirent dans des histoires de familles douloureuses et déchirantes. Pas Blue Moon 2, notre Homeland qui carbure aux opérations clandestines risquées, aux explosions de voitures et aux enlèvements de personnalités connues. Pas de divulgâcheurs ici, n'ayez crainte.

Blue Moon 2, c'est de l'action pure et dure. De l'adrénaline en flux continu sur fond de paranoïa et de corruption des élites politiques. Ça change des pleurs qui se versent à pleines chaudières sur les autres postes et ça nous extirpe de la sphère intime hyper analysée par les téléromans traditionnels.

En moins d'une semaine, j'ai dévoré les 10 épisodes de la télésérie-vedette du Club illico de Vidéotron, offerte dans son entièreté depuis mercredi après-midi. Encore une fois, c'est habilement construit, punch après punch, pour que le téléphile soit incapable de contrôler sa boulimie.

Les deux premiers épisodes s'alignent sur une intrigue tricotée autour d'un printemps érable en raison de la popularité fulgurante de Thylan Manceau (Émile Proulx-Cloutier), le charismatique leader du mouvement étudiant Réseau.

Ne vous laissez pas berner. Rapidement, la cible de Blue Moon se replacera sur le terrorisme international et le trafic d'armes. D'ailleurs, au quatrième épisode, le centre d'attention change radicalement. Comment et pourquoi? À vous de le découvrir ce week-end pendant une séance de rafale qui vous clouera au sofa, en plus d'augmenter votre rythme cardiaque à un niveau peu rassurant.

Comme dans le premier chapitre, Blue Moon 2 creuse un sillon cher à l'auteur Luc Dionne: la théorie du complot.

La série nourrit encore plus la méfiance envers les puissantes agences gouvernementales et les corps policiers, qui s'arrogent tous les pouvoirs et pas nécessairement pour assurer le bien collectif.

C'est à ce monstre invisible que s'attaque la vaillante Justine Laurier (Karine Vanasse), toujours coactionnaire de la firme paramilitaire Blue Moon avec l'inquiétant Milan Garnier (Éric Bruneau), qui gagne même des points de sympathie dans les premières heures.

Moyen parfait pour assouvir ses pulsions télévisuelles, la rafale a aussi des mauvais côtés. Je l'ai constaté avec Blue Moon, dont j'avais oublié les grandes lignes avant d'amorcer le deuxième chapitre. J'avais effacé de ma mémoire que Milan avait violé Justine et qu'il avait zigouillé son papa. Bref, c'est un psychopathe capable d'amadouer n'importe qui.

Une mise à niveau a également été nécessaire à propos de l'opération Bull's Eye perpétrée à l'épisode trois de la première saison, qui a mené à l'assassinat du trafiquant d'armes Dari Bentayeb et à l'emprisonnement de sa femme Azza Atmani. Le nom du terroriste Rafik Allouache ne me sonnait aucune cloche, non plus.

Ces trois personnages, peu étoffés dans la première fournée hivernale d'épisodes, reviendront pourtant tourmenter les employés de Blue Moon à mi-parcours dans la deuxième année. Prenez des notes mentales.

À l'épisode huit, la tête nous tourne tellement les fils à attacher prolifèrent. Au début de la neuvième heure, un haut responsable du gouvernement canadien assemble les pièces du puzzle devant nous et tout s'éclaire.

Injections de sédatifs, assassinats maquillés ou virements secrets dans des comptes à Jersey: la série produite par Fabienne Larouche nous garde constamment sur le qui-vive. Et l'énergie reste dans le tapis jusqu'à la dernière scène.

Au-delà des retournements spectaculaires, Blue Moon sollicite l'intelligence de ses fans. Le texte serré renferme des détails jamais anodins. Au premier épisode, le meurtre du magnat de la finance, que l'on finit par effacer de notre mémoire, se reconnectera au récit à la toute fin.

Blue Moon 2 ne décevra pas les gloutons de la première heure. En fait, c'est comme embarquer dans une montagne russe. Ça brasse, ça coupe le souffle, ça tourne un peu carré, ça dépeigne, ça frappe de petites bosses, mais ça nous donne envie de refaire un tour pour la troisième saison, qui a officiellement été commandée mercredi.

Julie Snyder est encore jeune!

Grosse prise pour le quatuor de La soirée est (encore) jeune du 95,1 FM et d'ARTV. Pendant leur émission radiophonique diffusée samedi entre 17 h et 19 h, ils recevront Julie Snyder, une animatrice qui ne court pas les grands plateaux ces temps-ci.

Avec son avenir professionnel encore flou à TVA et sa séparation d'avec Pierre Karl Péladeau, la démone accorde peu d'entrevues. Connaissant l'humour grinçant des quatre gars de La soirée, ils ne ménageront pas Julie Snyder, qui a beaucoup d'autodérision et qui est capable de répliquer du tac au tac, sans texte écrit d'avance.

ARTV présentera dimanche à 19 h un condensé du passage de Julie Snyder... en chevauchement avec La voix junior de TVA.