Les frères millionnaires Julien et Olivier Primeau, âgés respectivement de 26 et 30 ans, savent comment se vendre et, surtout, comment mousser la notoriété du Beachclub de Pointe-Calumet, qu'ils ont ressuscité, l'été dernier, avec un bon coup de pouce financier de leur paternel.

Un peu à la façon des Rich Kids of Instagram de la chaîne E!, ils se servent habilement des réseaux sociaux pour véhiculer et promouvoir le mode de vie hédoniste qu'ils proposent, tous les week-ends d'été, à leurs clients du «plus grand bar à ciel ouvert de l'Amérique du Nord».

Le plus kid kodak des deux frangins, Olivier, compte 58 000 abonnés sur Instagram et publie à un rythme frénétique sur Snapchat. Bouteilles de Veuve Clicquot dans chaque main ou selfie avec le DJ David Guetta, il vit la vie dont rêve une certaine jeunesse dorée - et musclée - d'aujourd'hui. Boire du (vrai) champagne, danser sous le soleil et se frotter à des stars de la musique électronique.

Olivier Primeau, qui a longtemps bossé dans les épiceries IGA de sa famille à Sainte-Martine, près de Châteauguay, ouvrira encore plus la porte de son intimité de jet-setter dans le premier épisode de la websérie Beach Day Every Day, que V a mis en ligne mercredi soir.

«Le party, les chums, la grosse vie sale, chaque jour, chez nous, ça brasse», y constate Olivier Primeau, casquette vissée sur la tête.

V souhaite montrer à ses téléspectateurs l'existence «complètement folle et rocambolesque» de ce jeune homme d'affaires aux goûts de luxe.

Cette collection de 26 capsules de trois à cinq minutes, étalées sur 15 semaines, culminera le 29 août avec la présentation sur MusiquePlus de la deuxième saison de la téléréalité Beachclub.

Cette fois-ci, au diable les prétentions de documentaire sur les dessous du démarrage d'une entreprise. Beachclub assumera complètement son côté festif olé olé et les excès qui en découlent. La bande-annonce réunit d'ailleurs deux jolies dames en bikini qui s'embrassent goulûment dans la piscine, de même que des fêtards solidement éméchés. «Les participants qui ne savent pas boire s'éliminent d'eux-mêmes», a blagué le directeur général des contenus du Groupe V Média, Jacques Mathieu.

Bien sûr, il y aura des pitons et des pitounes, dixit Olivier Primeau, mais aussi une clientèle friande de bonne musique qui fréquente des festivals comme Osheaga ou île Soniq.

La moyenne d'âge au Beachclub tourne autour de 25 ans et il en coûte entre 15 et 100 $ pour y festoyer, ce qui n'inclut pas le prix de l'alcool.

Paris Hilton - elle s'est recyclée en DJ, si, si - visitera l'endroit le samedi 25 juin. Sortez vos téléphones. Car tout ce qui se déroule au Beachclub passe pratiquement en temps réel sur Snapchat, Instagram ou Facebook en suivant le mot-clic #beachdayeveryday. C'est ça, le nouveau modèle de la téléréalité.

Olivier Primeau n'investit d'ailleurs plus un seul dollar dans la pub traditionnelle (panneaux, réclames radio, etc.). Tout transite par les médias sociaux. Ça ne coûte pratiquement rien et ça rapporte gros.

Et que ça saigne!

Le premier épisode du Combat des villes (lundi, 20 h, à Radio-Canada) ne représente pas bien l'esprit de cette compétition culinaire de haut niveau. Il s'agit en fait de la dernière portion, moins savoureuse et intense, des auditions.

Au deuxième chapitre (27 juin), attention, là, ça chauffe et ça saigne. Les juges Daniel Vézina et Normand Laprise, parfaits dans leurs rôles, ne mâchent jamais leurs mots pour décrire les plats - bons ou mauvais - que les concurrents leur servent. Vous entendrez même Daniel Vézina parler d'un «vrai carnage» avant d'attribuer une note extrêmement basse.

Vézina et Laprise ont la crédibilité, l'autorité et l'expérience pour être plus mordants, plus sévères. Comme Le combat des villes oppose des cuisiniers professionnels de partout au Québec, et non des apprentis ou des débutants comme dans (feu) Les chefs!, c'est normal que le degré de critique grimpe d'un cran. Rassurez-vous: ça passe très bien et personne n'éclate en sanglots. Tout réside dans le ton, jamais condescendant.

Les personnalités des candidats, souvent très fortes, ressortent rapidement dans les émissions. Au deuxième épisode, j'avais déjà le goût d'étriper le chef Jean-Claude Chartrand de l'équipe de la ville de Chelsea, en Outaouais. En revanche, les deux concurrents de Saguenay sont super attachants et rapidement, on se met à forcer pour qu'ils gagnent leur défi.

À la coanimation, Sébastien Benoit et Bianca Gervais transmettent bien la fébrilité qui règne dans la cuisine-atelier, sans en beurrer trop épais. Merci pour le dosage.

Les meilleurs moments du Combat des villes se déroulent devant les fourneaux. Les longs segments où les candidats doivent retourner dans leurs patelins respectifs pour «quêter» des aliments ralentissent le rythme, je trouve, et nourrissent peu le jeu. Ils devraient être coupés ou, du moins, resserrés.

Pour le reste, ça s'annonce juste assez épicé.