On aurait retiré le nom de la compagnie Salvail & Co au générique du talk-show Les fantastiques, non, attendez, Les échangistes de Radio-Canada et on aurait tout de suite reconnu l'apport du producteur Éric Salvail.

Même Pénélope McQuade avait enfilé l'uniforme officiel de son nouveau patron pour sa mise à feu lundi soir, soit un habit bien coupé, porté sur une chemise aux tons vitaminés.

Aux commandes d'En mode Salvail, le king de V a fait son fonds de commerce avec tout ce qui buzze, tout ce qui flashe et tout ce qui fait pop! sur les réseaux sociaux. Potins juteux ou infos croustillantes, Éric Salvail manie la matière pipole avec une aisance désarmante.

Moins familière avec les discussions de chirurgie plastique des stars, Pénélope McQuade a été plongée cette semaine dans cet univers bling-bling, sorte de match de ping-pong qui se joue avec quatre balles en même temps.

Résultat? La partie, disputée en direct, a été cacophonique lundi, beaucoup moins mardi. Avec Guy A. Lepage, Stéphane Rousseau et Véronique Cloutier, trois des plus grosses pointures du showbiz, Les échangistes s'est rapidement métamorphosé en festival de la surenchère de la réplique qui punche. Plus personne ne s'écoutait sur ce plateau circulaire à la française.

En compagnie de Charles Lafortune, Mariloup Wolfe et François Bellefeuille, c'était déjà moins étourdissant, moins échevelé. Belle amélioration en 24 heures. Les interventions des échangistes Salomé Corbo et Jean-René Dufort ont été pertinentes, jamais déplacées.

Dans le chaos de lundi, Pénélope McQuade a adopté la bonne attitude: plutôt que d'essayer de tout contrôler, elle a embarqué dans ce délire décousu sans perdre le sourire. Mardi, la blonde animatrice, toute de blanc vêtue, avait plus de poigne sur ses troupes. L'énergie qui se dégageait du studio 43 était mieux canalisée, je trouve.

En décortiquant le contenu des entrevues, on constate que l'accent a volontairement été mis sur les anecdotes cocasses comme le beau gazon de Charles Lafortune, le chat écrasé de Mariloup Wolfe ou la nuisette rose de Véronique Cloutier.

Je n'ai rien contre le givrage sucré dans les talk-shows, pourvu qu'il se dépose sur une portion plus nourrissante. Véro a d'ailleurs tenté d'étoffer sa réflexion sur l'image publique des vedettes, mais a constamment été coupée. C'était fâchant pour elle et pour nous.

Le décor aux couleurs vives - des retailles de Stéréo pop? - ne favorise pas la fluidité de la conversation. D'abord, les deux échangistes du jour, vissés dans des chaises couleur or, ont été campés beaucoup trop loin du trio principal.

La dynamique aurait été complètement différente si les convives avaient été installés derrière des pupitres, comme à On n'est pas couché de Laurent Ruquier. Là, ils ont tous l'air vulnérables et exposés. Ça fait un peu pic-pic. Comme si la production avait manqué de budget pour les meubles.

Les fauteuils pivotants des Échangistes posent également problème. Personne ne sait comment s'y glisser correctement. Ces discussions sur l'inconfort du mobilier ne mènent à rien et n'intéressent pas les téléspectateurs.

Quant aux «frettes» (ou malaises) pendant les interviews, pas besoin de les surligner au marqueur. On les ressent très bien à distance, merci.

Lors du lancement, Alex Perron a rapidement trouvé son rythme et sa place comme échangiste. Jean-Sébastien Girard de La soirée est (encore) jeune au 95,1 FM a testé les limites de l'humour abrasif en marchant sur des oeufs. Il a eu de la difficulté à décocher ses gags - et à les assumer - devant ces trois pros de la télévision, qui ne se laissent pas démonter facilement. À la radio, l'approche «bitch» de Girard passe bien. À la télé, et venant de quelqu'un de peu connu du «milieu», c'est plus raboteux.

Cette façon de tenir salon à la télévision a du potentiel. Suffit maintenant de réaménager le boudoir et de mettre à l'ordre du jour des sujets qui n'ont pas été pigés dans les comptes Instagram de nos artistes.

Béa + Ben?

Dans l'avalanche de finales dramatiques qui ont déboulé la semaine dernière, pas eu le temps de glisser quelques mots sur celle d'Au secours de Béatrice.

Benoît (Gabriel Sabourin) et Béatrice (Sophie Lorain) pourraient-ils de nouveau former un couple? C'est le souhait qu'ont exprimé plusieurs fans de la télésérie de TVA. La grande demande a été faite par Ben et la réponse de Béa, on imagine, sera communiquée en septembre.

Surprise! Le ménage à trois fonctionne parfaitement entre Ginette (Linda Sorgini), Bernadette (Monique Spaziani) et Bernard (Alain Zouvi). De mémoire, c'est du jamais-vu dans une série d'ici: trois adultes dans la soixantaine qui s'affichent comme polyamoureux. Une proposition audacieuse de la scénariste Francine Tougas, qui l'aborde avec finesse et intelligence.