Elle est plus rusée que son mari, Frank Underwood (Kevin Spacey). Plus ambitieuse, plus cruelle, plus intelligente, plus forte et plus impitoyable aussi.

L'impériale Claire Underwood (excellente Robin Wright), première dame des États-Unis, attire tous les regards dans la quatrième saison de House of Cards, offerte depuis vendredi, en anglais et en français, sur Netflix. Ça, vous le savez certainement. Nos fils d'actualités Facebook pullulent de statuts élogieux à propos de cette télésérie politique prestigieuse, la préférée de ceux qui consomment peu de télévision, en général.

Mais revenons à la glaciale Claire, toujours impeccablement vêtue et coiffée avec goût. Elle est tout simplement magistrale, la classe incarnée. Au troisième épisode, sans rien divulgâcher, le coup des boucles d'oreilles dans le coffret de sûreté signale au président Frank Underwood que rien, mais absolument rien, ne stoppera sa femme dans son ascension vers le pouvoir.

Claire s'adonne à la joute politique de façon encore plus vicieuse que son mari. Et c'est délicieux à regarder. 

Dans les quatre premières heures, Frank et elle échangent les pires coups, se tirent des missiles à longue portée, tout en souriant ironiquement et en prétendant que leur mariage ne s'écroule pas. De l'agressivité passive à son meilleur.

Le pire, c'est que Frank ne peut reprocher à Claire la violence de ses attaques: il a lui-même tué (bye bye, Zoe Barnes et Peter Russo) et manipulé tout ce qui bouge pour accéder au poste d'homme le plus puissant de la planète.

Cette quatrième année de House of Cards tourne autour de femmes puissantes, qui tirent les plus grosses ficelles. Nous faisons connaissance avec la brillante organisatrice politique Leann Harvey (Neve Campbell), qui devient, en quelque sorte, la Doug de Claire Underwood. Elle aussi joue dur dans les coins de patinoire.

Autre ajout réjouissant à la distribution: la mère de Claire, campée par Ellen Burstyn, une riche veuve du Texas qui déteste Frank autant que nous. Claire et sa maman entretiennent une relation tordue qui est basée, encore ici, sur l'argent et l'humiliation.

Ajoutez au scénario la rivale de Frank au sein de son propre parti, Heather Dunbar (Elizabeth Marvel), ainsi que Doris Jones (Cicely Tyson), une membre du Congrès qui détient de forts appuis démocrates au Texas, et vous obtenez un terrain de jeu formidable pour tous les jeux de coulisses et toutes les manigances imaginables.

Autant la troisième saison de House of Cards avait été ennuyeuse, lourdaude et décousue, ce qui m'avait fait décrocher complètement, autant ce nouveau volet s'annonce plus palpitant. 

Enfin, on revient au bon vieux revirement inattendu, qui réactive notre boulimie télévisuelle.

Au quatrième épisode, tout s'effondre pour monsieur le président et les cartes se redistribuent à la faveur de l'élégante Claire Underwood, qui sautera sur cette occasion comme une hyène affamée sur une pauvre proie.

Contrairement aux chapitres précédents, Frank Underwood s'adresse beaucoup moins fréquemment à la caméra, un procédé vite devenu redondant. Maintenant, il hallucine des choses, comme si son imaginaire se matérialisait en vrai. Pas certain que cela améliore la qualité du produit, mais bon, ne faites pas le saut à la vue de quelques fantômes du passé de Frank.

Longtemps, Frank et Claire ont formé un redoutable serpent à deux têtes, que personne n'a réussi à domestiquer. Aujourd'hui, il y a deux serpents à la Maison-Blanche, mais à une seule tête chacun. On dirait que c'est encore plus dangereux de se balader, seul, dans les environs du Bureau ovale.

Chiffrier du mardi

La série Unité 9 de Radio-Canada s'est maintenue au sommet de l'écoute, mardi soir, avec 1 678 000 fidèles au poste. À 21 h, O' à TVA (992 000) a eu le dessus sur Mémoires vives de la SRC (898 000).

Ce fut pourtant un épisode charnière pour le téléroman de Chantal Cadieux. Éteignez votre tablette si vous ne l'avez pas encore dégusté.

Ça va? Les fans de cette saga familialo-policière ont dit au revoir au très aimé Dr Jacques Berthier (Gilles Renaud), qui s'est noyé dans une rivière de la région de Québec après avoir sauvé de la noyade son ex-femme Francine (Véronique Le Flaguais) et sa fille Giuliana.

C'est un personnage pivot qui a été sacrifié, car Jacques Berthier était le père de la petite Jade, de Nicolas (Patrick Drolet), de Laurie (Sophie Paradis), de Flavie (Catherine Renaud) et de Mathilde (Charli Arcouette).

Qui a bien pu laisser cette note mystérieuse à Francine sur les lieux de l'accident? Nostradumas aurait bien appelé à Voyance direct, mais ça ne répond plus au téléphone!