Vous raffolez de productions américaines angoissantes et bourrées d'action comme Homeland ou 24? La télésérie québécoise Blue Moon, disponible depuis lundi sur le Club illico de Vidéotron, vous plantera devant votre écran pendant dix heures consécutives, sans cligner des yeux, et vous aspirera dans ses intrigues touffues, qui ont été nourries à la paranoïa, au complot et à la méfiance.

C'est ce qui m'est arrivé ce week-end: j'ai dévoré Blue Moon pratiquement d'une traite. Comme s'il s'agissait de House of Cards ou de Série noire 2. C'est un excellent suspense, bien rythmé, sans temps mort.

Le scénariste Luc Dionne, qui a tricoté cette histoire aux rebondissements multiples, renoue avec ses belles années d'Omertà. Derrière la caméra, Yves-Christian Fournier (Tout est parfait) accouche d'images de qualité Netflix. Et chacun des épisodes nous abandonne sur un gros punch, accompagné d'une musique anxiogène, qui nous force quasiment à enfourner le suivant. Vive la rafale télévisuelle.

Revenons au départ. Dans quoi au juste trempe Blue Moon, une agence paramilitaire hyper puissante à la Blackwater? C'est ce que tente de découvrir l'héroïne Justine Laurier (impressionnante Karine Vanasse), avec qui les téléspectateurs pénètrent dans cette société de sécurité privée, qui exécute des mandats confidentiels pour les services secrets canadiens, la police provinciale, tout en fricotant avec les motards.

Parenthèse: pourquoi ce nom, Blue Moon, qui réfère à une chanson pop des années 30? Vous le découvrirez dans une scène troublante du dixième et dernier épisode. Pas d'éléments divulgâcheurs ici, soyez-en assurés.

Démineuse dans l'armée canadienne, comme dans The Hurt Locker, Justine Laurier hérite de 60 % des actions de Blue Moon à la mort (accidentelle) de son père, un homme qu'elle fréquentait peu. Plutôt que de vendre ses actions au fidèle associé de son papa, Benoit Lebel (excellent Luc Picard), l'ex-militaire Justine décide plutôt de s'impliquer activement dans l'entreprise, qui vaut plusieurs millions.

Et plus la tenace Justine fouille, pose des questions, plus elle déterre des trucs pas du tout légaux. Blue Moon baigne dans le trafic d'armes international et la vente de drogues dures, toutes des missions relevant de la «sécurité nationale», donc scellées de façon plus qu'étanche.

Qui sont les pommes pourries chez Blue Moon? Voilà où le récit devient diablement captivant. À peu près tous les employés de la firme évoluent dans des zones grises. Il y a le cofondateur, Benoit Lebel, que Justine côtoie depuis sa tendre enfance. Il y a le coordonnateur solitaire Bob Ryan (intense Patrice Godin), l'ancien bras droit de son père. Il y a Milan Garnier (énigmatique Éric Bruneau), spécialiste de l'armement.

Ajoutez aux suspects louches des ministres haut placés, des espions et des gangs de rue bien branchés et vous ne savez plus du tout à qui faire confiance dans l'émission.

La garde rapprochée de Justine, tous des mercenaires, réunit une crack en informatique (Caroline Dhavernas), une spécialiste de l'écoute électronique (Charlotte Aubin) et un tireur d'élite (Alexandre Landry). Encore ici: Justine aurait-elle laissé l'ennemi pénétrer dans sa propre maison?

Toujours en jeans et en camisoles qui dénudent ses bras musclés et son dos découpé, Karine Vanasse nous montre son côté «tomboy» dans Blue Moon.

C'est une dure à cuire. Un petit porc-épic difficilement apprivoisable, qui porte en elle un drame épouvantable.

Blue Moon évoque Homeland, bien sûr, mais aussi le film Zero Dark Thirty sur l'extraction clandestine d'Oussama ben Laden. Le deuxième chapitre a été tourné cet été et nous parviendra à l'hiver 2017.

Blue Moon, produit par Fabienne Larouche, vaut le coût de l'abonnement mensuel de 9,99 $ à Club illico, qui compte 260 000 membres, selon des chiffres fournis par Vidéotron. Et pas besoin d'être déjà un client de cette filiale de Québecor Média pour y souscrire: c'est disponible pour tous les téléphages ontariens et québécois.

Des funérailles suivies

En additionnant les chiffres de LCN, RDI, TVA et Radio-Canada, les obsèques de René Angélil ont attiré, vendredi après-midi, autour de 1 242 000 téléspectateurs. TVA a été le réseau le plus regardé (524 000), suivi de LCN (366 000), RDI (200 000) et Radio-Canada (152 000).

Dimanche soir, La voix (2 522 000) est demeurée au sommet, devant Tout le monde en parle (1 061 000). LOL a attiré 1 221 000 curieux.

Vendredi soir, Virtuose (506 000) de Radio-Canada reste proche de Ça finit bien la semaine (625 000) de TVA et de L'arbitre (425 000) à V.

À 20 h, le Ti-Mé Show (467 000) de la SRC a été supplanté par Du talent à revendre (637 000) à TVA. Et à 21 h, La liste noire (520 000) de TVA a battu Série noire (211 000) de Radio-Canada.

Photo Véro Boncompagni, fournie par Club Illico

Parmi les collègues de Justine Laurier (Karine Vanasse), les téléspectateurs feront la connaissance de Benoit Lebel (Luc Picard), ancien associé de son père, et Francis Duff (Alexandre Landry), un tireur d’élite.