Virtuose, c'est un peu la Star Académie de la musique classique. L'animateur et concepteur Gregory Charles jure quasiment que le prochain Stéphane Tétreault - un jeune violoncelliste québécois qui brille dans les plus grandes salles du monde - se trouve parmi les 24 premiers candidats que nous verrons défiler tous les vendredis à 19 h sur les ondes de Radio-Canada.

Du talent à revendre, il y en a dans Virtuose, où l'âge des candidats oscille entre 9 et 17 ans. Vous voyez leurs petits doigts courir à une vitesse furieuse sur les notes noires et blanches et vous ne pouvez qu'être ébahi par autant de dextérité, de maîtrise et de calme.

Dans chacune des émissions d'une heure, quatre candidats s'exécutent devant le sympathique ténor Marc Hervieux, qui officie comme juge - la SRC préfère le terme «témoin» -, mais un juge bienveillant. Rien à voir avec le prof furieux dans l'excellent film Whiplash.

Calé dans un fauteuil au bas de la scène, Marc Hervieux relève les petits accrocs, en insistant toutefois sur les qualités de la performance. Son évaluation compte pour la moitié de la note finale, le public en studio déterminant l'autre 50 %. Les 12 meilleurs passeront à la ronde suivante, jusqu'à ce qu'il n'en reste que quatre, pour la grande finale.

Le prix à remporter? Pas d'argent comptant, mais plutôt une session d'enregistrement en studio. Comme l'a rappelé Gregory Charles lundi, Virtuose n'est pas un «show commandité par Capital One».

Le concept de Virtuose évoque celui de Prodiges de la chaîne publique France 2, qui intègre également la danse classique dans ses disciplines. Virtuose ne se concentre, pour l'instant, que sur la musique.

Gregory Charles ne pourrait pas être plus dans son élément qu'avec Virtuose. Il transmet son savoir aux apprentis, leur compose des pièces et les accompagne jusque sur la scène de son théâtre Le Qube, près du Casino de Montréal. Après les prestations, Gregory Charles recueille les réactions des parents, qui ont autant d'étoiles dans les yeux que lui.

Virtuose s'inscrit parfaitement dans le mandat de Radio-Canada, qui ramène la musique classique à une heure de grande écoute et sur son antenne principale, en plus. Personne ne râlera contre ça. 

Le premier épisode renferme des extraits de Piazzolla, Chopin et Kroll, des airs qui résonnent rarement dans nos salons, avouons-le, un vendredi soir.

Le critique en moi se demande, par contre, s'il n'y a pas un risque que Virtuose devienne répétitif de semaine en semaine. On nous présente un court portrait du premier participant, il attaque ensuite son morceau, Marc Hervieux l'encense, les parents sont super fiers et on enchaîne avec le suivant, tout aussi génial. J'ai vu le premier épisode, qui est très bien construit, en ayant toutefois l'impression d'avoir visionné la série en entier. Pas certain que j'aie le goût d'y revenir.

La grande majorité des concurrents s'exercent au piano et au violon. Vous entendrez aussi dans Virtuose du violoncelle, du chant lyrique, de la batterie, de la guitare classique, du basson et de la harpe!

Les vendredis soirs de Radio-Canada démarreront cette semaine avec Virtuose à 19 h. Le Ti-Mé Show suivra à 20 h, pour conclure avec Série noire 2 à 21 h. On parle ici d'un enchaînement éclectique, pour ne pas dire bizarre. Trois univers complètement différents, pour trois types de public tout aussi dissemblables.

Dans la tête de Patrick Groulx

Ça ne m'étonne pas du tout que TVA n'ait pas organisé de visionnement de presse pour sa nouvelle émission humoristique Dans ma tête, qui a décollé hier à 21 h 30: c'est loin d'être drôle. Même que c'est assez pénible à subir.

C'est dommage pour l'animateur Patrick Groulx, un gars super sympathique, mais cette émission déborde de clichés usés et de gags éculés. Le concept? Des humoristes font du stand-up devant public et leurs monologues sont entrecoupés d'une reconstitution fictive du gag qu'ils sont en train de raconter.

Ce n'est pas clair? Allons-y avec un exemple. Dans le premier épisode, Rachid Badouri «régale» les spectateurs de son incursion périlleuse dans un gym de Laval où pullulent des douchebags. On nous montre alors Rachid Badouri s'aventurer dans un gym de Laval, entouré de douchebags. Original.

Rachid Badouri rigole plus tard d'une entraîneuse poilue qui fait du spinning. On voit ensuite Rachid Badouri interagir avec ces ogresses trop musclées dans une salle de cours surchauffée. Ouf.

Non, ça ne vole pas plus haut que ça. Et oui, c'est aussi répétitif que vous l'imaginez. En deuxième partie, Dominic Paquet s'amène pour souligner que les gars de la construction disent toujours «holldoye» au lieu de hot-dog. Qu'est-ce qui vient par la suite? Un sketch avec un gars de la construction qui demande à son collègue s'il a mangé un «holldoye» au lieu d'un hot-dog. À go, on ne rit pas.