La première chose qui saute aux yeux dans Un chef à l'oreille de Radio-Canada, c'est à quel point les candidats, tous repêchés dans le grand public, crèvent le petit écran. La caméra ne les intimide pas une miette. Ils multiplient les blagues, les mots d'esprit et nous servent de la spontanéité à ras bord.

Vous avez pu le constater vendredi soir à 19h pour la mise à feu de cette nouveauté culinaire imaginée et chauffée par Ricardo Larrivée. Dans Un chef à l'oreille, les concurrents s'appellent des novices, car ils ne maîtrisent pratiquement aucune technique de base en cuisine.

Mais comme ils ont soif d'apprendre et qu'ils aiment la bouffe, on les jumelle à des chefs professionnels, qui leur dictent des instructions précises grâce à une oreillette et un micro. Un peu comme un animateur qui recevrait des indications de son réalisateur en régie.

Chacun des épisodes d'une heure comprend trois défis, tous évalués par l'ancien chef du Château Frontenac Jean Soulard. Dans la première épreuve, Martin Juneau (Pastaga) et Ian Perreault (Chez Lionel) guident leurs novices dans la confection de calmars frits. La partenaire du chef Martin Juneau, une jeune grand-maman retraitée, est tordante et super attachante. Son adversaire, un ingénieur de 29 ans, ne donne pas sa place non plus. Attendez de les voir nettoyer et apprêter les calmars. Ça vaut 100$.

Ce défi corsé fera suer Ian Perreault à grosses gouttes et videra «émotionnellement» Martin Juneau. C'est probablement la portion la plus stressante d'Un chef à l'oreille, qui s'apparente quasiment à la téléréalité Les chefs!. De vrais pros de la télé, les chefs mentors Juneau et Perreault sortent aussi - et de façon naturelle - des répliques comiques. On rit beaucoup dans Un chef à l'oreille. Mais jamais d'un des participants qui rate une recette.

C'est au troisième défi que les deux vrais chefs lâchent leurs micros et rejoignent leurs apprentis. En 25 minutes top chrono, les deux équipes doivent alors concocter un menu comprenant les cinq aliments imposés par la production. Le cordon bleu de la soirée remportera 1000$ d'épicerie chez IGA.

En plus d'Ian Perreault et Martin Juneau, Un chef à l'oreille sollicitera les talents de communication des chefs Marc-André Royal (Le St-Urbain), Jonathan Garnier (La Guilde culinaire) et Audrey Dufresne (Les trois petits bouchons). Vous reverrez aussi Arnaud Marchand et Isabelle Deschamps-Plante, tous deux découverts à l'émission Les chefs!.

Aux commandes de ce jeu, Ricardo ne pourrait pas être plus à l'aise. Ses commentaires dans le feu de l'action, à la manière d'un match de hockey, sont toujours justes et éclairants. Le décor, construit dans le studio 47 de la SRC, sort très bien dans nos téléviseurs.

Personnellement, j'aurais condensé ce format en demi-heure, un peu comme la version anglophone d'Un chef à l'oreille (Chef In Your Ear) qu'a achetée le Food Network Canada. L'émission se tient bien en 60 minutes. C'est juste un peu longuet parfois.

Retour de Nouvelle adresse

Rappel important: la troisième saison de Nouvelle adresse reprend ce lundi à 21h à la SRC et, comme vous vous l'imaginez, c'est loin d'être jojo ou rigolo au sein de la famille Lapointe, un mois après la mort tellement triste de la belle Nathalie (Macha Grenon).

Olivier (Patrick Hivon) s'occupe officiellement de Romy, Léa et Émile et la tâche est loin d'être facile. Toujours endeuillée, Danielle (Macha Limonchik) boit encore plus qu'avant. Oui, c'est possible. Laurent (Jean-François Pichette) traque les indices pouvant expliquer la double vie de Béatrice. Et Magalie (Monia Chokri), maman de la petite Anne, s'inquiète pour son bébé couvert de taches rougeâtres.

Malgré cette avalanche de mauvaises nouvelles, ça fait du bien de retrouver le clan Lapointe. La scène de l'apéro - ma préférée du premier épisode - vous rappellera pourquoi cette télésérie est si humaine, touchante et bouleversante.