Indisciplinés et un peu trop «proches» de la clientèle féminine, les effeuilleurs professionnels Shawn, Tyler et Sam ont été congédiés du célèbre club 281 en septembre dernier, quasiment en même temps que décollait le docuréalité que leur consacrait la chaîne spécialisée Moi&cie.

Pensiez-vous que ces étalons indomptables ne retireraient plus jamais leurs slips Calvin Klein en ondulant sur la chanson Pony de Ginuwine? Oh non. Nos amis épilés ont déjà repris du (libre) service dans un enterrement de vie de jeune fille près de chez vous.

La première saison de la série 281: Les dieux de la scène, même si elle manquait de piment et d'épices, a cartonné chez Moi&cie. La deuxième reprend jeudi soir à 21h et s'annonce plus chaude, plus coquine, notamment parce que cette populaire téléréalité a rompu tous les liens avec le cabaret érotique de la rue Sainte-Catherine Est.

Fini, donc, les règles strictes imposées par la propriétaire du 281, Annie Delisle, qui surveillait même le taux de gras de ses hommes.

En fait, la première saison des Dieux de la scène nous montrait des «stripteasers» presque parfaits qui pesaient leurs portions de poulet grillé, ne buvaient jamais une goutte d'alcool et dont la discipline de fer aurait fait passer Gwyneth Paltrow pour la plus grande des paresseuses.

Si l'on se fie aux trois danseurs remerciés par le 281, la réalité est fort différente. Shawn la star, Tyler le playboy et Sam la recrue aiment faire la fête, draguer de belles filles et s'éclater en boîte de nuit. Avec la nouvelle troupe indépendante que Shawn a fondée, nos «Magic Mike» québécois dénichent des contrats pour enlever leurs costumes de pompier/policier dans diverses fêtes privées.

Nous verrons aussi les auditions des nouveaux «membres» de la bande (excusez-la), de même que des saucettes dans leurs histoires de coeur. Mais sans personne pour les tenir fermement en laisse, les danseurs «allergiques à l'autorité» arriveront-ils à conjuguer harmonieusement plaisir et travail?

Certaines répliques des Dieux de la scène nous rappellent les belles années d'Occupation double, où ça se donnait du «gros», du «mon chum» et du «big» à tour de bras - très musclé, bien sûr. Pour citer, dans le texte, Tyler le playboy: «Moi, que je sois été là dix ans encore ou cinq ans encore, ça va être la même chose.» Parfois, la poésie urbaine d'Occupation double me manque terriblement.

Les dieux de la scène: rebelles comprend 15 épisodes de 30 minutes. Vous n'êtes par abonné à Moi&cie? Pas grave. Le Groupe TVA déverrouille ses chaînes spécialisées Moi&cie, Casa, AddikTV et Prise 2 jusqu'au mercredi 20 mai. Malheureusement pour les fans du Canadien de Montréal, TVA Sports n'est pas incluse dans le bouquet de gratuités. Faudra payer.

Chez AddikTV, profitez donc du débrouillage pour découvrir l'excellente série policière québécoise Mensonges, si ce n'est pas déjà fait. La deuxième saison, supérieure à la première, recommence ce soir à 21h.

On y suit la spécialiste des interrogatoires (Fanny Mallette) et l'expert du détecteur de mensonges (Éric Bruneau) dans la résolution de meurtres sordides. La distribution, solide, comprend aussi Sylvain Marcel, Normand D'Amour, David Savard, Gabriel Arcand et Mélissa Désormeaux-Poulin.

Aux commandes du suspense Mensonges, l'auteur Gilles Desjardins et le réalisateur Sylvain Archambault accomplissent de petits miracles. Si cette télésérie passait sur les ondes de TVA les lundis à 21h, par exemple, ses cotes d'écoute exploseraient et les médias en parleraient davantage.

La stratégie commerciale du Groupe TVA consiste à d'abord offrir les nouveaux épisodes de Mensonges aux abonnés du Club illico, qui se veut le Netflix québécois. Ils atterrissent ensuite chez AddikTV et termineront probablement leur carrière médiatique à TVA, un jour. Mensonges a raflé en septembre le prestigieux prix Gémeaux de la meilleure série dramatique. Alors, gâtez-vous. Le tournage d'une troisième saison de Mensonges a été confirmé pour l'automne.

AddikTV lance aussi cette semaine la deuxième saison de Motel Bates, un long antépisode au film Psychose d'Alfred Hitchcock. Une série très bien construite qui met en vedette la géniale Vera Farmiga dans le rôle de la mère du futur fou Norman Bates.

Du côté de Casa, l'émission Deck possible d'Hugo Girard devient Les rénos d'Hugo, où l'homme fort retape une pièce de la maison d'un téléspectateur. Le premier épisode (présenté le samedi 16 mai à midi) s'ancre dans l'actualité, alors que l'équipe d'Hugo Girard se rend à Les Coteaux pour aider la tante du petit Mathis Gagnon, dont les deux parents, ainsi que le petit frère et la petite soeur, ont péri dans un incendie deux jours avant Noël. Allô les émotions.

Et pour revoir Le sorcier, Le retour ou la première saison de Lance et compte, vous n'avez qu'à syntoniser Prise 2. Ça devrait vous occuper pendant quelques soirées pluvieuses.