En s'assoyant devant la comédie Patrice Lemieux 24/7, il ne faut pas s'attendre à du deuxième degré ou à une critique décapante du star-système qui glorifie les millionnaires du hockey professionnel.

Pas du tout. La mission de cette nouvelle télésérie, qui démarre lundi à 20h sur les ondes de Super Écran, est de faire rigoler. Et ça fonctionne plutôt bien. D'abord, parce que le célèbre joueur Patrice Lemieux (Daniel Savoie), un personnage inspiré du grand Mario Lemieux, hérite de répliques franchement comiques, pas tellement éloignées de ce que débitent les vrais hockeyeurs francophones expatriés depuis trop longtemps aux États-Unis.

Par exemple, Patrice Lemieux demande à son garçon Justin de mettre la «pédale rousse» sur les heures passées à l'ordinateur. Se considérant comme un homme chanceux, Patrice Lemieux se «touche le bois» tous les matins pour conjurer le mauvais sort. Il améliore son «condiment physique» et ce n'est pas une «commission céréale» qui l'empêchera de marquer des buts, oh non.

«Grosso mollo», les aventures de Patrice Lemieux nous sont racontées à la manière du docufeuilleton 24CH, avec un narrateur à la grosse voix et quelques confessions à la caméra. Dans le premier épisode, Patrice Lemieux signe enfin un juteux contrat avec Montréal après un exil de 10 ans à Columbus, en Ohio. Son premier match sur la glace du Centre Bell, catastrophique, chamboulera le reste de sa saison.

Il n'y a que Patrice Lemieux qui déparle dans la série. Heureusement, car la surdose d'anglicismes et de phrases alambiquées aurait pu s'avérer fatale. L'agent de Patrice, Rich Goyette (Patrice Robitaille), un crosseur assez sympathique, tente de faire le plus de fric sur le dos de son poulain. La femme de Patrice, la sexy Shannon (Jordana Lavoie), l'appuie à 110%, sans toutefois être le «couteau le plus aiguisé du tiroir». La star de l'émission demeure Patrice Lemieux, qui déclenche une cascade de situations loufoques à chacune de ses présences.

Chacun des dix épisodes d'une demi-heure de Patrice Lemieux 24/7 contient une intrigue bouclée, du genre: une vidéo olé-olé du couple Lemieux qui fuite sur le web, une controverse religieuse qui éclate lors d'un évènement caritatif ou l'ouverture du resto sportif de Patrice Lemieux. Au troisième épisode, vous verrez l'acteur Jeff Boudreault dans la peau de l'intervieweur Denis Legaré, une copie conforme du vrai Denis Lévesque de LCN. L'imitation est parfaite.

Louis Morissette, qui produit la comédie, incarne le directeur général du club montréalais et Ricardo Trogi se glisse dans le complet de l'entraîneur-chef.

Sans rien révolutionner, on passe un agréable moment avec Patrice Lemieux et sa bande. C'est un produit de qualité qui ravira les amateurs de hockey et de sitcoms. Sans le vouloir, Super Écran profite aussi de «l'opportunation» des séries éliminatoires de la LNH. Une deuxième saison de Patrice Lemieux 24/7 a déjà été acquise par Super Écran pour le prochain calendrier.

La soirée sera jeune à la télé

J'adore l'émission La soirée est encore jeune, que la radio de Radio-Canada diffuse tous les samedis et dimanches entre 17h et 19h. L'équipe est baveuse, allumée et capable de beaucoup d'autodérision, ce qui permet à Jean-Philippe Wauthier, Fred Savard, Jean-Sébastien Girard et l'autre (Olivier Niquet) de pousser des gags encore plus grinçants sur leurs invités.

Excellente nouvelle pour le quatuor (et pour nous): ARTV présentera une captation télévisuelle de La soirée est encore jeune à partir du dimanche 13 septembre à 19h. Un montage éclair de l'émission de la veille sera effectué et les deux heures de radiodiffusion rétréciront à environ 45 minutes de télévision. Guillaume Lespérance, un des piliers de Tout le monde en parle, produira La soirée pour ARTV.

En point de presse lundi, la grande patronne de la télé de Radio-Canada, Dominique Chaloult, a assuré que ce saut au petit écran ne diminuera pas le taux d'acidité contenu dans La soirée est encore jeune. «L'idée, c'est de garder notre ton», ajoute le capitaine de l'équipe, Jean-Philippe Wauthier.

Les recettes de Jean-Sébastien, la chronique de «radio jambon» d'Olivier Niquet ou les éditoriaux enflammés de Fred Savard: tout pourra traverser à ARTV, sans censure. Une émission pilote a été tournée au bar Helm, dans le Mile End, le samedi 28 février et les bonzes de la tour ont grandement apprécié, nous dit-on.

Pour l'instant, 13 épisodes d'une heure ont été achetés par ARTV. C'est une sorte de test. Si le public embarque à la télévision, la commande pourrait se prolonger.

Puissant CH

Aïe. Le hockey du Canadien de Montréal à TVA Sports dimanche soir (1 725 000) a fait très mal au gala Artis de TVA (1 348 000), qui a perdu près d'un demi-million d'adeptes en comparaison avec l'édition de 2014. Tout le monde en parle (676 000) a également souffert de la présence du CH et de la cérémonie de TVA en récoltant les pires cotes d'écoute de son histoire. À TVA, le tapis rouge (ré) chauffé par Anouk Meunier et Jean-Philippe Dion à TVA a été regardé par 871 000 amateurs de glamour mouillé.